Goodbye stranger

Félix-Antoine Huard
Monsieur et Madame Tout-le-monde
2 min readDec 11, 2015

Me voilà de nouveau la tête dans les nuages à écouter en boucle des chansons qui me donnent des papillons et qui me font rêver à mon départ éminent pour le Rwanda. En écoutant mon éternel album The very best of Supertramp, toute naïve que je suis (je ne voulais qu’écouter un peu de musique-réconfort), j’ai eu un flash. C’était reparti pour une avalanche de souvenirs et un défilé de photos. Le moment auquel je pense? C’était quelques heures avant le départ de mon fidèle partenaire de réveil au chant du coq au Cameroun. Nous étions dans l’autobus qui nous menait vers la capitale, Yaoundé, dernière étape avant l’aéroport. Écouteurs sur les oreilles, nous rêvassions en regardant la jungle défiler devant nous. Il allait bientôt retourner au Québec pour rédiger sa recherche et, nous, les autres stagiaires, nous restions jusqu’à la fin de l’été. Je ne sais plus si la chanson est passée dans mon Ipod ou si on parlait de chansons de voyage. Je lui ai dit à peu près ceci : « Y’a une toune que je dois te faire écouter, Mat. C’est une toune qui parle du moment où on quitte un endroit qu’on a aimé, un endroit où on a fait des rencontres incroyables de gens qu’on ne reverra probablement jamais. »

Goodbye stranger, it’s been nice

Hope you find your paradise
Tried to see your point of view
Hope your dreams will all come true

Goodbye Mary, goodbye Jane
Will we ever meet again
Feel no sorrow, feel no shame
Come tomorrow, feel no pain

Il y a de ces auteurs qui expriment simplement toute la complexité d’une émotion. Quand j’écoute cette chanson, je pense à toutes ces personnes qui ont croisé mon chemin et qui m’ont fait sourire, rire, pleurer, je pense à ces petits moments où on y croit vraiment. T’sais, quand on quitte l’auberge de jeunesse avec notre gros sac-à-dos et qu’on dit à nos amis rencontrés quelques jours auparavant qu’on va se recroiser à Milan, parce qu’on va tous les deux vers l’Italie. T’sais quand on grimpe dans le train et qu’on se fait croire qu’on va visiter un après l’autre tous les pays des gens avec qui on a trippé pendant notre voyage. Finalement, on se rajoute sur Facebook et on finit par s’éloigner. Ce sont ces inconnus-là qui restent toujours dans notre cœur, à qui on souhaite du plus profond de nous-mêmes qu’ils réaliseront tous leurs rêves et qu’ils trouveront leur paradis.

L’instant d’un moment, on a partagé le monde ensemble, on a partagé nos espoirs, nos idéaux, nos croyances, nos peurs. On n’est donc pas vraiment des inconnus, mais on se quitte et on va continuer à être heureux quand même!

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