La fois où
Aujourd’hui j’ai envie de vous raconter quelques anecdotes qui me sont arrivées en voyage et de vous parler de la fois où :
je dormais seule dans un minuscule refuge perdu dans les montagnes écossaises et qu’en sortant fendre du bois je tombai nez à nez avec deux rennes sauvages ;
il y a aussi la fois où :
ma sacoche fut malencontreusement oubliée par moi-même dans le magasin d’un centre d’achat croate et que cette sacoche contenait argent, appareil photo et passeport. Il fallait que ça tombe un jour où j’avais un vol prévu le lendemain matin et que je dus faire ouvrir le gigantesque centre d’achat durant la nuit pour récupérer ma sacoche ;
une fois où :
un homme m’a « spottée » et s’est lancé à ma recherche durant toute une soirée dans un minuscule village perché dans les montagnes grecques, frappant aux portes de tous les hôtels et restaurants de ma rue. J’ai passé la nuit barricadée dans ma chambre, armée de ma crème solaire en spray et d’un couteau en plastique. Soupçonnant que la femme de la réception ait révélé mon emplacement, imaginez ma face quand le téléphone de ma chambre s’est mis à sonner dans le milieu de la nuit. Je peux vous dire que le lendemain matin, j’étais heureuse de me réveiller en un morceau et que j’étais prête à déguerpir au plus vite ;
ou encore, la fois où :
après deux minutes assise dans la voiture aux côtés de l’homme qui me venait de m’embarquer alors que je faisais du pouce, ma langue se prit dans les fleurs de l’anglais et le mot orgasm sortit à la place du mot organism ;
je peux aussi conter la fois où :
un chien errant a passé la soirée avec moi et un Québécois que je venais de rencontrer en Crête et qu’il s’est avéré que ce mignon chien était recherché par LA meute de chiens méchants de l’île. Résultat : poursuite de deux voyageurs par une dizaine de cabots agressifs. Dans ces moments-là, une demi-heure te semble durer beaucoup trop longtemps ;
y’a aussi la fois où :
j’ai re-rencontré par total hasard ce gars qui avait vécu cette expérience canine en Crête avec moi, quatre ans après cette péripétie, et qu’il est devenu mon chum (hihi, je suis vraiment quétaine).
Photo : Fanny Allaire Poliquin
