Le Canada en voiture : choisir le moment plutôt que l’endroit

Félix-Antoine Huard
Monsieur et Madame Tout-le-monde
3 min readJan 26, 2016

Longtemps en gestation, avec hésitations et soubresauts professionnels, l’idée éclot enfin le 26 octobre 2015. Fin de contrat en consultation, diplômes en poche, sans logement, célibataire assumé, je boucle le nœud de mon baluchon. J’y ai enfoui ma curiosité, ma détermination et un peu d’insouciance. À la fois convaincu du trajet et incertain de la destination, je démarre le moteur : le Canada anglais, me voilà!

La traversée du Canada d’est en ouest s’amorce sans trop d’attentes, sauf celle de trouver un toit chaque soir pour éviter de dormir dans le char, pomponné d’une tuque parmi les bestioles de la forêt ontarienne. Ou encore l’attente d’avoir un peu de réseau dans les éternelles Prairies, question de donner des nouvelles.

« How long was your flight? », me demande mon nouveau pote anglo. « 60 hours behind my steering wheel, buddy! » Exactement 5187 kilomètres parcourus, 60 heures 43 minutes écoulées et 14 sandwiches engloutis. Ça donne le temps de penser, de mûrir les idées, puis de digérer bien comme il faut.

À ceux qui hésitent à expérimenter l’autoroute transcanadienne, cessez! Oui, elle vous fera bouffer beaucoup d’asphalte. Mais les villes canadiennes que vous croiserez émerveilleront vos sens. Surtout leurs habitants!

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crédit photo : Marc-Antoine Bélanger[/caption]

Un voyage : une suite d’interviews

Durant mon expédition transcanadienne, j’ai rencontré de merveilleuses personnes. Une cousine ontarienne m’a donné un aperçu de la vie universitaire à Sudbury. Un Turc m’a raconté la vie politique de son pays sur le bord du lac Supérieur. J’ai partagé de la soupe avec un fan de Walt Disney à Winnipeg (depuis devenu un ami fort sympathique). Une passionnée d’histoire m’a fait le récit de la vie politique saskatchewanaise à l’Assemblée législative. J’ai revu une amie qui m’a narré sa vie en Alberta. Des Australiens m’ont décrit leurs journées typiques de ski dans les Rocheuses. Et, depuis mon arrivée à destination, j’écoute les histoires de Vancouverois rencontrés au quotidien.

Chaque discussion me permet de glaner les rires, les conseils, les connaissances, les amitiés. Posez la question « Tell me your story » à un inconnu. Vous n’aurez jamais la même réponse! Un grand constat de cette traversée du Canada : être voyageur, c’est devenir intervieweur. Un voyageur pose des questions, observe les gens de la place, contemple les nouveautés et collectionne les souvenirs, les saveurs, les conversations.

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Thunder Bay — crédit photo : Marc-Antoine Bélanger[/caption]

Donnez du temps à la ville-hôte

Chaque ville possède au moins un attrait ou une particularité, spectaculaire ou pas. De toute façon, c’est vous qui en faites le show que vous voulez. Perso, j’émerveille d’un peu de tout. Par exemple, n’essayez pas de comprendre comment a été conçue Sudbury. Les points cardinaux n’y existent plus. C’est génial de s’y perdre pour mieux découvrir le café du coin ou l’université régionale dans une ville foutrement tranquille! Puis Thunder Bay, la ville où notre regard se perd dans le lac Supérieur depuis le belvédère de la statue Terry Fox. Winnipeg et son Musée canadien pour les droits de la personne. Regina… Drumheller… L’énumération serait encore longue!

Que ce soit la transcanadienne, les autoroutes américaines, les villes d’escales, laissez votre imagination s’épanouir, votre curiosité s’assouvir. Découvrez un attrait (touristique ou non) des villes que vous croiserez. Prenez ce temps précieux qui ne revient jamais. Car en voyage, c’est bien le temps qui rend riche.

Son voyage en photos !

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crédit photo : Marc-Antoine Bélanger

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