Ma belle Afrique

Félix-Antoine Huard
Monsieur et Madame Tout-le-monde
2 min readJun 13, 2016

J’ai beaucoup pensé à toi ces derniers temps. Peut-être parce que tu m’auras permis de gagner un prix. C’est vrai que c’est un joli trophée. Et je suis allée le chercher comme la belle grande jeune femme que je suis, à l’Assemblée nationale. Tu sais bien que j’aurais pas eu ça sans toi. Et c’est peut-être aussi pour ça que je pense encore souvent à toi. Parce que je réalise, avec retard et recul, ce que tu as fait pour moi.

Tu sais, toi et moi, on a eu du mal à se comprendre. Surtout au début. Ah et même à la fin. Pourtant, je m’étais bien entendue avec ta copine asiatique. L’Asie et moi, on faisait bon ménage. Je pensais que ce serait pareil avec toi. Oh la belle naïveté! Tu m’as rendue malade. Dans tous les sens du terme. Rejet total de mon système. Comme si ma tête, mon cœur, mon estomac, tout t’avait rejetée. Parce que tu étais juste trop pour moi. Trop intense. Trop chaotique. Trop dépaysante. Trop. Juste trop.

Mais au fond, je sais que tu voulais juste me pousser à aller plus loin. Comme un ami qui te donne un bon coup de pied au cul quand tu te dégonfles. Comme ton père qui lâche la bicyclette à deux roues même si tu risques de te planter 10 m plus loin. Parce qu’il faut prendre des risques. Courir après le trouble. Pas tout le temps. Mais un peu quand même. Sinon on dort au gaz. Sinon on s’ennuie. T’inquiète, je me suis pas ennuyée avec toi. Tu peux dire mission accomplie.

Mais je t’ai pas toujours comprise. En fait, j’ai pas assez cherché à te comprendre. On est tellement différentes, toi et moi. Et j’ai pas su t’apprivoiser. Pas assez. Pas de la bonne façon. J’ai pas su te faire plus de place dans mon cœur. J’ai trop réfléchi. J’ai pas assez senti. Je t’ai jugée parfois.

Excuse-moi. Je n’ai pas toujours été l’amie que tu mérites. J’ai fait ce que j’ai pu. Et on l’a souligné en grande pompe ici. Pourtant. Il me semble que j’ai pas fait assez. Et là, je suis nostalgique

Ma belle Afrique… Tu sauras m’attendre? Parce que je reviendrai te voir. Et si tu veux bien, on recommencera. Sur de meilleures bases. Juste pour voir ce qui nous unit. Ce qu’on aime toutes les deux. Ce que nous pouvons faire et être, ensemble.

--

--