Petit guide pratique du bénévolat à l’étranger

Félix-Antoine Huard
Monsieur et Madame Tout-le-monde
4 min readDec 5, 2015

Depuis mon retour de voyage, à défaut de me promener avec un carrousel de diapositives-photos, j’achale parents, amis et purs étrangers avec mes histoires de bénévolat. Je répète, à qui veut bien l’entendre, que c’est la meilleure affaire depuis l’invention du pain tranché. Qu’il faut mettre le bénévolat à l’agenda de son prochain voyage. Oui, d’accord, mais on fait ça comment?

Où chercher?

Il existe une multitude de sites Web qui se spécialisent en bénévolat à l’étranger… tellement qu’on peut avoir du mal à s’y retrouver. Perso, j’aime bien Workaway.info, que je trouve convivial et facile à utiliser. Pour ceux et celles qui connaissent CouchSurfing, le principe est semblable : d’une part, les hôtes, organisations ou individus qui cherchent des bénévoles créent un profil où ils décrivent leurs besoins; d’autre part, les bénévoles se créent aussi un profil avec leurs compétences et les pays qu’ils souhaitent visiter. Les uns peuvent alors communiquer avec les autres, et vice-versa. L’abonnement est payant : il en coûte 29$US pour deux ans pour une personne seule ou 38$US pour un couple (ou deux amis voyageant ensemble). Il est possible de visionner les offres des hôtes sans s’inscrire; il sera cependant impossible de communiquer avec eux sans payer.

Sinon, il y a également les sites HelpX et WWOOF. Le premier ressemble à Workaway, alors que le deuxième se spécialise en bénévolat agricole, sur des fermes biologiques. Mais, encore une fois, rappelons que ce ne sont que quelques sites, parmi des centaines, voire des milliers! D’où l’importance de faire un peu de recherche avant de s’inscrire…

Pour ceux et celles qui cherchent plus d’encadrement, sachez que certains organismes offrent des formules de type « tout-inclus ». Je pense notamment à Horizon Cosmopolite, une organisation établie à Montréal depuis 1997. Elle organise des stages individuels, des immersions linguistiques et différents programmes de groupe. L’avantage, c’est que tout est planifié pour vous; l’inconvénient, c’est qu’il vous en coûtera plus cher de partir avec ce type de « forfait ». Encore une fois, il s’agit d’une organisation parmi tant d’autres…

Quoi/comment chercher?

Que souhaitez-vous faire? Quelles sont vos compétences? J’ai construit des maisons en bambou. Pas parce que j’étais charpentière-menuisière, mais parce que j’en avais envie. J’ai enseigné l’anglais. Parce que je suis parfaitement bilingue et que je pensais pouvoir transmettre des connaissances. C’est important de se demander ce qu’on peut apporter à l’organisation qui nous accueille, mais aussi ce qu’on a envie d’apprendre, de découvrir.

Qu’est-ce qui vous intéresse? Enseigner l’anglais? Faire à manger? Donner un coup de main dans une auberge? Faire l’école à la maison? On trouve de tout en matière de bénévolat. D’où l’importance de faire un tri et de se demander ce qu’on veut faire, ce qu’on est prêt à essayer… Et, à l’inverse, ce qu’on ne veut pas faire! Si vous n’aimez pas les enfants, il vaudrait peut-être mieux oublier les écoles. Si vous ne voulez pas vous salir, l’éco-ferme n’est peut-être pas l’endroit idéal pour vous.

Pensez aussi à vos « exigences » en matière de confort… Surtout si vous faites du bénévolat dans des pays plus pauvres. Êtes-vous prêts à partager votre chambre? À vivre dans un endroit reculé? À avoir un accès limité à une connexion Internet ou même à l’électricité?

S’il faut déterminer ses attentes, ses besoins et ses goûts en matière de bénévolat, il est aussi utile de lire ce que les autres racontent. Plusieurs sites permettent aux bénévoles de laisser des commentaires sur les hôtes, et vice-versa. Certes, les commentaires sont parfois édulcorés… Sur le site de Workaway, ils doivent être signés. Donc, tout n’est pas toujours dit et écrit! Mais ça donne une meilleure idée de ce qui nous attend. Et on peut contacter les autres bénévoles pour obtenir plus d’information sur leur séjour chez un hôte en particulier.

Est-ce qu’on paie?

La question qui tue… Et qui divise bien des voyageurs! Est-ce qu’on devrait payer pour faire du bénévolat à l’étranger? Bien sûr, on donne de son temps, on aide. Cela dit, l’hôte doit souvent nous former et le roulement de « personnel » est important. De plus, il y a toujours une période d’adaptation, pour l’hôte et pour le bénévole. Dans certains cas, les organisations peinent à se financer ou à joindre les deux bouts. Si elles demandent aux bénévoles de payer leur séjour, c’est pour couvrir les frais de base.

Lors de mon dernier voyage, j’ai essayé les deux options! J’ai payé environ 10$ par jour pour construire des maisons dans un éco-village de Thaïlande et pour enseigner l’anglais au Cambodge. Mais je n’ai pas déboursé un sou pour faire l’école à la maison chez des expats ou pour enseigner dans une autre école en Thaïlande. L’important, c’est de se demander si on trouve que le prix est juste, en fonction des besoins et de la réalité socio-économique de l’hôte. Est-ce que l’organisme tente de se financer « sur le dos » des bénévoles ou est-ce une question de survie? Ou tout au moins est-ce une façon d’accueillir des bénévoles à coût nul?

Bien sûr, si vous optez pour des formules « tout-inclus », comme les programmes d’Horizon Cosmopolite, le prix à payer sera nettement plus élevé. Ces organismes ont des bureaux au Québec, au Canada, des employés, des programmes règlementés, etc. Ils offrent des projets clé-en-main, avec beaucoup d’encadrement, mais tout ça a un prix.

Pour finir…

Ouf! Ça fait beaucoup, non? Mais, en bref, c’est tout simple… D’abord, trouvez un site ou un organisme qui vous convient pour la recherche de bénévolat à l’étranger. Ensuite, demandez-vous ce dont vous avez envie et combien vous voulez payer… ou pas! Finalement, achetez votre billet d’avion et faites votre sac! Et préparez-vous à voir du pays autrement.

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