Trésors cachés
Le problème, quand on voyage, quand on a la bougeotte, c’est qu’on oublie ce qui se trouve dans notre cour, tout près de chez nous. Et moi, ma cour, elle est grande! Presque infinie. Derrière chez moi, c’est le bois; devant, la mer. Facile de se perdre. De partir à la découverte. À la recherche des trésors cachés de mon coin du Québec.
La Gaspésie, c’est un terrain de jeu. Suffit d’avoir une bonne paire de souliers. Certes, la voiture, ça aide un peu… Surtout quand vient le temps de se rendre au mont Albert — ben oui, bonnes gens de la ville, nous, on n’a pas peur de faire 2h30 (5h aller-retour) de voiture pour une randonnée en forêt. Sauf que… On peut aussi faire 15 minutes de voiture et plonger dans la rivière!
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Photo: Nicolas BL[/caption]
Et c’est d’autant plus agréable quand on a de bons amis, toujours prêts pour une marche en forêt. Pas besoin de prévoir à l’avance, de faire un horaire, un Doodle, un groupe Facebook, de planifier qui prend son auto, etc. Non, non, le matin même, on s’appelle, on se croise, on se texte : « Eille, une p’tite virée à la chute aux Américains, ça te tente? » Même un dimanche à 15h : « Le mont Sainte-Anne et une crème molle à l’Anse-à-Beaufils, qu’est-ce t’en penses, chère? »
C’est ainsi que tu te retrouves à marcher le long d’une rivière à l’eau cristalline, bordée de collines et d’arbres. Pas un zouave là, juste des moustiques. Tu jases avec les amis, tu cours un peu, histoire de faire sortir le méchant, tu dis quelques conneries. Et hop, te voilà devant la chute… et tu regrettes de ne pas avoir ton maillot de bain. Mais bof… C’est la Gaspésie. Tout le monde en bobettes! Il fait beau, il fait chaud; pas question de s’empêcher de se baigner.
En revenant, on jase de souper, d’un p’tit verre, d’une soirée relaxe. Et hop! Ce sera tartare de saumon, vino et feu dans la cour. Parce que c’est l’été. Parce qu’il faut savoir profiter de chaque instant. « Carpe diem », comme dirait mon père. Ou « À la vie. À l’amour. Au moment présent. Et au reste », comme dirait mon ami Pat.
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Photo: Émilie Bourque-Bélanger[/caption]
Comme quoi, donc, les belles aventures et les amitiés de voyage, on peut les vivre aussi chez nous. Sans aller bien loin. Sans faire son sac. Sans bouger sa brosse à dents. Ah, je vous dis pas que j’ai pas des envies d’avion, d’auberges de jeunesse et de voir du pays! Mais je dis simplement que j’ai aussi le goût de voyager chez nous. De prendre le temps de découvrir ma belle Gaspésie et ses trésors cachés, ses rivières, son monde, ses cachettes.