Sport & bien-être en entreprise : un levier stratégique pour l‘attractivité de la marque employeur ?
Dans le vaste univers de la Qualité de Vie au Travail (QVT), devenu essentiel pour les stratégies RH et l’acquisition de nouveaux talents, la pratique au bureau d’activités sport & bien-être a encore du mal à trouver sa place. Pourtant, il s’agit d’un moyen simple et particulièrement efficace de rassembler les salariés et de les aider à se sentir mieux au travail.
Malgré un consensus de principe, favorisé par de nombreuses études récentes sur les bienfaits du sport pour la santé physique et mentale (meilleure productivité, réduction de l’absentéisme et du stress, meilleure résistance aux maladies, etc.), force est de constater que tout n’est pas fait par les dirigeants français pour donner au sport une réelle place dans la vie de l’entreprise. La faute peut-être à des processus de décisions complexes impliquant de nombreuses parties-prenantes, et à un manque de volontarisme aux plus hauts niveaux.
Dans les grands groupes, les mesures sport & bien-être restent généralement la chasse-gardée des CE : le financement d’activités sportives fait partie du package à destination des employés, au même titre que les chèques vacances et les bons de réduction. Il prend souvent la forme d’un remboursement des cotisations individuelles pour des clubs de sport. Si certains CE optent pour la mise en place d’une offre sportive au sein des locaux (salles et cours de sport), peu d’importance est accordée aux aspects managériaux liés à la pratique d’activités en groupe, entre collègues.
Beaucoup de dirigeants négligent le fait qu’un programme sport & bien-être adapté peut devenir un véritable instrument de management et d’épanouissement collectif, servant ainsi directement leur stratégie d’entreprise :
Le sport, pratiqué entre collaborateurs, avec des mécanismes d’incitation et des objectifs collectifs de performance, peut créer un terrain commun de décompression ainsi qu’une véritable émulation.
Les activités de type bien-être (sophrologie, méditation, yoga sur chaise, etc.), pratiquées en groupe, contribuent à la libération de la parole dans les organisations, au-delà de leurs bienfaits en termes de réduction du stress et de régulation des émotions.
À l’air du tout-digital, qui connecte mais isole, la mise en place d’un programme sport & bien-être sous l’impulsion directe du management permet de recréer du lien dans l’entreprise en dehors des rapports hiérarchiques habituels, et de ré-humaniser les relations lors de moments privilégiés.
Ainsi, l’entreprise fait passer plusieurs messages forts :
Elle s’approprie de nombreuses valeurs positives: rassemblement, esprit d’équipe et d’entraide, dépassement de soi, goût du challenge, importance du mental, inclusion de chacun avec ses forces et ses faiblesses.
Elle démontre qu’elle se soucie de la forme physique et mentale de ses salariés, en créant des temps dédiés à la pratique d’activités qui leur font du bien. Ceci facilite l’acquisition et la rétention de talents.
Elle crée des ponts entre les deux mondes et reconnaît le sport comme un outil pertinent de formation et de développement de compétences. Ce thème pourrait faire l’objet d’un article à part entière, nous nous contenterons ici d’évoquer l’exceptionnel talent managérial dont a fait preuve Didier Deschamps pendant la Coupe du Monde: gestion des egos, valorisation des forces de chacun, émergence de la puissance du collectif.
Alors, comment mettre en place des programmes sport & bien-être qui profitent à la fois à l’entreprise et à ses collaborateurs ? Voici nos 5 recommandations :
1. En proposant des activités ludiques, variées, et adaptées à tous les profils, permettant à chacun de progresser et de s’épanouir dans une discipline qui lui correspond, tout en l’intégrant à sa routine de travail.
2. En encourageant les managers à « donner l’exemple » et à s’investir. Les programmes sport & bien-être sont d’excellents instruments de brassage hiérarchique et de redécouverte des autres collaborateurs.
3. En définissant des objectifs collectifs de participation, avec par exemple des challenges par équipes, afin de créer une dynamique vertueuse. Ces objectifs peuvent très bien intégrer tous types d’activités physiques pratiquées par les collaborateurs (marche, vélo, etc.). L’entreprise doit toutefois veiller à n’exclure personne et à respecter strictement la confidentialité des données individuelles.
4. En alliant QVT et RSE. Une entreprise peut utiliser son programme sport & bien-être pour promouvoir des causes : inclusion, handicap, discriminations raciales ou sexuelles, etc. Le soutien associatif peut être lié à la réalisation d’objectifs collectifs, ou à la participation à un challenge sportif solidaire.
5. En impliquant financièrement les collaborateurs, sans que cela devienne dissuasif. Faire payer les participants une somme symbolique pour accéder aux activités permet de les engager réellement et d’envoyer le signal que le programme profite en premier lieu aux salariés.
