Camille GALLO
4 min readDec 21, 2021

LOUD : LE NOUVEAU LOOK DES MUSÉES

Quand l’information devient la structure.

Imaginez que nous puissions interagir avec les données présentes sur les sites de collections des musées. Depuis votre ordinateur, votre téléphone vous auriez un accès aux données des artefacts, où nous pouvons dans une section appropriée, modifier, compléter avec du texte, des images et même commenter les œuvres, les objets présentés dans les collections en ligne. Évidemment, cette vision aurait des ajustements techniques à mettre en place, comme un contrôle et une actualisation en temps réel des données.

Aujourd’hui, il est selon moi important d’offrir une interaction avec les données des musées.

Certaines institutions comme le British Museum ont été le premier à adopter cette norme et une expérience pratique en donnant accès à leurs données. Cette pratique a plutôt était considérée comme une publication-format pour la consommation par d’autres.

Mais en réalité, ces attentes que j’imaginais existent déjà et c’est tout à fait par hasard que j’en ai pris connaissance.

Le Bklynmuse du Brooklyn Museum répond à cette forme futur de l’interaction, de la manière de diriger sa structure en liant les données des œuvres du musée et celles des usagers. Le Brooklyn Museum utilise une application téléchargeable par tous, certainement pour faire vivre à ses visiteurs une expérience intimement numérique lors son cheminement.

En effet le musée a préféré vivre avec son époque et raisonner la problématique suivante pour rester dans la tendance : quelle sera l’attente du public et sa vision sur le musée de demain ?

Néanmoins le Brooklyn Museum n’a pas attendu « demain » pour mettre en pratique sa projection dans le futur. Il a misé sur de l’information, non seulement consultable mais qui peut être réappropriée par le visiteur, qui ne fait que la rendre fructueuse. Le point intéressant est que, selon la localisation, selon notre positionnement dans le musée nous avons recours à des recommandations ou en susciter à notre tour. Interagir de la sorte avec un musée à cette époque nous propulse en même temps dans le futur tout en étant un schéma de ce qui sera démocratisé demain. Cela donne un côté amusant, ça rajoute une dimension et un nouveau sens à ce qu’est une visite de musée aujourd’hui ou plutôt comment devrait-on vivre une visite de musée aujourd’hui.

Nous avons, avec le Brooklyn Museum, un processus qui veut une interaction avec la database pour affiner l’information, y ajouter des recommandations, des références en lien etc..

Bklynmuse est basé sur le processus du LOUD (linked open usable data), à l’échelle du musée. Il s’agit d’un microcosme, comme l’image de ce que serait une intelligence collective pour améliorer l’information elle-même, la rendre accessible pour qu’elle puisse prendre la forme la plus aboutie d’elle-même. C’est là le préambule d’une extension, si elle est bien organisée, de la donnée précise. En ces points se façonnent une analogie de la métabase et de la conscience commune vers ce qui se transforme de manière philosophale, en une intelligence artificielle.

En se liant, les points database, les divers publications des individus apportant leurs connaissances en matière, s’accumulent en un même point et agit de la sorte comme une chaîne ou plutôt une toile d’araignée s’inspirant, en actualisant le mode d’utilisation de l’information connectée, à notre système neuronal ; et le point où tout converge serait le cerveau.

Mais le Brooklyn Museum va au-delà de ce mode de communication où le rôle de la déambulation prend tout aussi son sens. Il en n’est pas moins précis de son application Bklynmuse qui n’est que les prémices d’un monde rudimentaire, d’un mode schématique, non seulement de l’information, mais du voyage à l’intérieur de l’information. L’intérêt de voyager dans l’information est de faire de cette chose, tant bien que inerte, de quelque chose de présent. Nous pourrions alors être sollicité par des notifications par rapport à l’endroit où nous nous trouvons et échanger des informations avec cette entité. Nous subissons, pour les plus attentifs à ce sujet, un glissement relativement rapide vers une forme de l’information qui se veut immersive. Ce qui me pousse à penser que ce musée serait actuellement un archiviste d’objet historique, autant physique que numérique, s’inscrivant dans l’histoire en tant qu’avant-gardiste par sa façon de gérer l’archive numérique (les données) et dans la manière de nous la proposer.

Pour autant dans l’état actuel des choses le Brooklyn Museum reste avec son discours dans l’oisiveté, car peu de structures utilisent ce langage de données liées ouvertes utilisables ou s’ils le font cela reste encore implicite, entre les murs des structures. Ce langage du LOUD reste encore cloisonné alors que germe petit à petit ce langage au sein de divers organismes en attendant de fleurir dans un champ commun et de se démocratiser mondialement.

Ne serions-nous pas déjà à l’aube de ce qui semble pour nous être encore hors de portée ?

Et pourtant, nous avons vu en cette fin du mois d’octobre 2021, le fondateur du géant mondial de la communication en réseau à vu sa maison mère « Facebook » se changer en « Meta ». Ce qui annonce sans plus tarder à démocratiser le schéma organisationnelle des données du Brooklyn Museum en y ajoutant un monde virtuellement physique, avec une géographie, une économie, des biens virtuels, un avatar de nous-même et tout ce foisonnement abstrait autour d’un seul langage, autour d’une nouvelle manière d’échanger, de vivre notre quotidien. Il vient même actualiser ce qui n’est déjà pas répandu. Nous allons être surpris par le chamboulement et le futur que nous promet cette vie au-delà de notre vie sensible.