Quelques pensées sur la “Social Tokenization”

Besancia
NonFungible France
Published in
6 min readOct 2, 2020

Introduction

Il était une fois un monde où toutes les interactions étaient enregistrées dans un système de registre distribué décentralisé. Dans ce monde futuriste, toute vente d’objet est consigné dans ce registre sous l’oeil attentif des Mineurs.

Dans ce merveilleux monde, acheter et vendre des objets comme des voitures ou des maisons sont des opérations courantes. Mais ce n’est pas tout ! Il est également possible d’acheter des parts de gouvernance pour pouvoir voter la direction qu’un projet peut prendre !

Puis cette idée a évolué vers une nouvelle étape, celle de la gouvernance d’un humain. Laisser la communauté voter pour des choix de vie de la personne ayant initié la vente de ces jetons.

Qu’est ce que cela signifie aujourd’hui de “se tokenizer” sur la blockchain? Quels sont les cas d’usages et les conditions liées à ces nouveaux types de tokens ?

Explorons ensemble ce qui semble être la prochaine génération de tokens.

Le premier contrat : Mike Merrill

Au commencement il n’y avait pas de crypto-monnaies ou de blockchain. En 2008, Mike Merrill a décidé de vendre les décisions de sa vie à des Shareholders. Des décisions qui concernent autant ses choix professionnels qu’amoureux et à chaque fois il a obéi à ses actionnaires.

Aujourd’hui ils sont 600 à pouvoir décider des prochaines actions de sa vie et leur dernières idées n’est pas très orthodoxe

Même s’il n’a pas inscrit ce contrat sur la blockchain, il reste néanmoins celui qui a inspiré tout un mouvement une dizaine d’année plus tard.

Le deuxième contrat : Alex Masmej

Alex est un entrepreneur français qui est à l’origine du projet NFTrocket, qui permet de faire des prêts et de l’emprunt de NFT.

Il a par la suite fait le même pari un peu fou, celui de laisser des choix de vie à un vote de la communauté.
Prenant la forme d’un ERC-20, le token $ALEX sert donc de jeton de gouvernance pour ses projets de vie. La vente devait à la base servir pour financer son installation à San Francisco mais le COVID-19 a légèrement retardé ses plans.

Grâce à cette expérience, le terme “Personal token” fut créé ! Selon Alex, ce “Personal token” sert à vendre des parts de soi-même.

Le troisième contrat : Marguerite deCourcelle

Aussi connue sous le nom de Coin_artist, la CEO de Blockade Games (Neon District) a eu une idée légèrement différente : tokeniser la marque Coin_artist et non pas sa personne réelle.

La différence est assez fine, puisqu’elle ne va pas laisser les acheteurs des tokens décider sur ses choix de vie personnelle mais plutôt sa marque qui sera un avatar dans son syndicat.
Toutes les décisions de vote concernent uniquement l’espace virtuel et n’auront aucun impact dans le monde réel.

Le NFT est séparé en plusieurs ERC-20, le $COIN, qui serviront à avoir des privilèges dans le syndicat virtuel E-Den créé pour l’occasion. Ces privilèges pourront être des informations en avant première, des fonctions avancées, des droits de vote concernant les décisions du Syndicat E-Den et d’autres bonus dans les univers virtuels qui l’utiliseront.

La vente devrait avoir lieu mi-Août, en attendant ce sont des NFTs de Coin_Artist qu’il est possible d’acheter sur Opensea.

Les Ethereum recoltés de cette manière serviront à la liquidité du $COIN par la suite.

Choices of life

Ces trois projets ont quelque chose en commun, c’est le fait d’avoir des tierces personnes qui peuvent influer sur le libre arbitre d’un individu, le tout avec son consentement préalable.

Il y a plusieurs manières de voir ces expériences :

  • Les accepter et y participer
  • Dénoncer une potentielle dérive possible
  • S’y intéresser de loin
  • Y voir une évolution technologique et sociale

Il est difficile de déterminer qui a tort ou qui a raison mais ce qui est sûr, c’est que cela soulève des questions d’ordre éthique puisque les libertés fondamentales d’un humain sont concernées.

Heureusement, pour le moment les initiatives du milieu crypto concernent essentiellement les projets qui y sont liés.
Contrairement au projet de Mike Merrill, Alex a toujours la main sur les propositions à voter. Et pour le moment, cela ne concerne pas tous ses choix de vie.

Néanmoins, la frontière est assez floue sur ce qu’il sera possible de voter par la suite. Que se passera t’il si Alex décide de ne pas obéir à un vote qui lui est imposé ? Le caractère irréversible de la blockchain donne un ton encore plus immuable aux décisions prises…

Et après ?

Il est impossible de prédire ce que demain nous réserve, mais il est intéressant de voir que le projet d’Alex a créé des émules d’un autre genre : celui des “Community token”.

Ces ERC-20 peuvent avoir plusieurs utilités mais la principale est avant tout de soutenir le projet ou la personne affilié.

Le $WHALE en est un très bon exemple, c’est un jeton qui a été créé par Whaleshark, l’un des plus gros acheteurs de NFTs du marché.

La valeur du jeton est adossé à la valeur des NFTs que possède Whaleshark et afin de s’assurer de la réelle valeur de ses actifs, Whaleshark nous a demandé un audit de son “coffre-fort”.

Vous pouvez télécharger les deux premiers audits, qui sont publics :

Il existe plusieurs moyens d’obtenir des $WHALE :

  • Participer activement à la communauté
  • via des airdrops qui ont lieu sur leur Discord
  • En arrivant à vendre un NFT en $WHALE

Et pour les dépenser, il vous suffit d’aller sur Opensea et trouver les vendeurs qui l’acceptent !

D’autres ont tenté l’expérience comme Connie Digital et son $HUE, mais aussi Laurel Driskill et son $TINGLE. Le premier permet d’acheter ses oeuvres tandis que l’autre permet de poser des questions à l’artiste ou voir des vidéos privées.

Le point en commun entre Connie, Alex ou Laurel est l’utilisation de la plateforme Roll qui aide à la création son propre token afin qu’il soit utilisé à des fins sociales.

Conclusion

La valeur des jetons dépend de plusieurs facteurs comme la réputation, le sérieux du projet ou la nature des actifs comme les NFTs de Whaleshark. Il y a donc un fort potentiel spéculatif dans la nature-même de ces nouveaux type de jeton !

Alex fait figure d’exception dans la sphère pour avoir poussé l’expérience aussi loin mais il y a fort à parier que de plus en plus de ces “Community tokens” vont voir le jour dans les temps à venir.

L’utilisation de ces nouveaux jetons est donc encore au stade des prémices et il intéressant de voir que les premiers usages concernent les jeux vidéos, la gouvernance ou le milieu artistique.

Sources :

La montée des “social tokens”
Alex Masmej — les jetons Ethereum contrôlent sa vie
Spencer Dinwiddie lance une STO sans l’accord de la league NBA
Le premier humain “tradable” tourne au NSFW
Introduction au contrôle de ma vie via les crypto-monnaies
Pourquoi je me suis transformée en NFT

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