Le sondage « surprise » en Bretagne, à bien lire en détail

Un sondage donne le candidat Daniel Cueff largement en tête, mais en regardant la question en détail, les personnes qui ont donné leur intention de vote ont eu droit juste avant à une présentation du candidat et de son programme.

Alexandre Léchenet
NSPPolls
2 min readMar 31, 2021

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Un sondage d’intentions de vote avec une question légèrement dirigé

« Nous sommes en mesure de créer la surprise ! » Daniel Cueff, à la tête de la liste « Bretagne ma vie » a publié sur son site internet un sondage très favorable à sa candidature, puisqu’il arriverait en tête au premier tour, et de loin, selon les chiffres qu’il diffuse. Mais ce score doit être pris avec de nombreuses précautions, et le sondage doit être lu dans les détails.

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« Ce sondage a été réalisé dans les règles de représentativité et d’échantillonnage classique », nous garantit Olivier Allouard, directeur du cabinet Gece, qui l’a réalisé. 501 personnes inscrites sur les listes électorales en Bretagne ont été interrogées, les quotas au niveau départemental ont été respectés également… Mais c’est la question qu’il faut regarder avec soin :

« A partir de cette présentation de la Bretagne ma vie menée par Daniel Cueff, si dimanche prochain devait se dérouler le premier tour des élections régionales, pour laquelle des listes suivantes y aurait-il le plus de chances que vous votiez ? »

« Stratégiment intéressant »

En d’autres termes, les intentions de vote ont été demandées après que les personnes réalisant le sondage ont présenté en détail le parcours du candidat et les principaux thèmes de sa campagne.

« Nous avons tout d’abord interrogé sur les intentions de votes sans présenter de candidat puis ensuite nous avons présenté le candidat et son programme et ensuite reposé la même question après présentation, poursuit Olivier Allouard. Dans ce rapport, le commanditaire n’a pas souhaité communiquer sur la première question. »

« C’est un sondage intéressant stratégiquement »

« C’est un sondage intéressant stratégiquement », déclare encore le sondeur. Du moins pour le candidat : il lui permet d’estimer sa marge de progression, entre son score estimé « dans les règles de l’art » et un score après avoir communiqué sur sa campagne. Il lui donne également une idée du profil des électeurs qu’il pourrait intéresser et de sa notoriété dans la région.

Un tweet fier, et légèrement trompeur

En revanche, il ne permet pas de jauger sérieusement du rapport de force actuel – et pour cette raison, nous ne l’ajouterons dans notre compilation des sondages liés à l’élection régionale. Ce qui n’empêche pas le candidat de surfer tout de même un peu sur ces chiffres : sur Twitter ou sur son site, il faut cliquer sur le détail du sondage pour avoir la question en entier. Un lecteur trop rapide pourrait être trompé…

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