Les Data passent à l’action
Le 12 juin prochain se tiendra le DemoDay de la saison 3 de DataCity, programme développé par NUMA en partenariat avec la Mairie de Paris depuis 2015 pour développer des solutions tech aux enjeux de la ville.
À l’occasion de la présentation des résultats de cette 3ème édition, nous avons souhaité proposer une réflexion plus large sur le potentiel des données pour créer des outils innovants en réponse aux grands défis urbains que sont la mobilité douce et partagée, l’économie des ressources, le développement économique local ou encore l’accessibilité de l’espace public.
Ainsi, que peuvent réellement les données ?
Alors que plusieurs rapports récents soulignent l’importance de cette ressource pour la ville intelligente et l’évolution des politiques publiques à toutes les échelles, il s’agit de comprendre à partir de cas très concrets, comment la donnée ouvre de nouvelles opportunités d’action sur les territoires.
Comprendre la complexité des villes par la donnée
La donnée est une information dans un format standardisé et donc inter-opérable. C’est une ressource qui permet d’appréhender le fonctionnement et l’état d’un système simple ou complexe (individu, groupe, territoire). Cette compréhension est aujourd’hui affinée par les nouvelles possibilités offertes par la donnée numérique, notamment :
- La visualisation de l’information (selon des paramètres personnalisables et donc adaptables à la pluralité de ses lecteurs)
- L’appréhension en temps réel (l’aspect instantané)
- Le croisement à grande échelle (« le big data »)
Les données permettent donc de récolter des informations précises, en temps réel, sur l’espace urbain, les interactions qui l’animent et la complexité de ses flux. Plusieurs solutions développées durant notre programme DataCity ont ainsi pour objet la construction d’outils de collecte de données en temps réel et de représentation des différents systèmes de la ville comme, par exemple, le dispositif développé par Affluences, Sopra Steria, Setec, Suez et la Ville de Paris et deux startups lauréates, permettant de mesurer l’affluence en temps réel dans les transports en commun à partir du croisement des informations issues de plusieurs types de capteurs (beacons, caméras, traces Wi-Fi).
Une première étape vers la ville intelligente est donc la collecte puis la visualisation des données : l’enjeu est alors de comprendre plus finement le fonctionnement du territoire et de ses acteurs.
Agir plus efficacement grâce à la donnée
La compréhension d’un phénomène est le préalable à sa maîtrise. La donnée permet de modifier les processus de compréhension d’une situation, d’un territoire, d’un système d’acteurs, de leurs besoins, pour ensuite agir plus efficacement.
En intégrant des critères pré-définis (contraintes techniques, préférences, etc.) certaines solutions de DataCity peuvent effectuer des recommandations immédiates pour des interventions sur-mesure, adaptées et personnalisables. C’est le cas de l’application qui propose des parcours dans la ville adaptés aux personnes à mobilité réduite ou encore de la cartographie interactive mise au point par Wintics, Bouygues Energie & Services, ALD Automotive, Sopra Steria et la Ville qui identifie des points optimaux pour l’implantation des bornes électriques sur la voirie parisienne. Ces outils s’adressent aux professionnels de l’aménagement urbain cherchant à optimiser leurs ressources mais peuvent aussi être l’opportunité de nouveaux services directement à destination des citoyens, soucieux d’ajuster leurs pratiques selon leurs besoins et les contraintes en temps réel de l’espace urbain.
Aussi, si toute prise de décision s’appuie sur une information spécifique, les deux facteurs nouveaux que sont l’instantanéité de la donnée et son enrichissement à une échelle inédite (big data) affectent profondément son fonctionnement et les ressorts de sa légitimité. Plus adaptés et adaptables nos modes d’action sont ainsi radicalement réinventés par les nouvelles opportunités offertes par la donnée.
Vers une automatisation par la donnée ?
Une fois la réalité appréhendée au plus juste, il s’agit d’optimiser les actions induites dans un souci de rationalisation des ressources, financières certes, mais aussi environnementales. Avec un historique de données conséquent et grâce aux avancées de l’intelligence artificielle (machine learning), il est désormais parfois possible d’accélérer le processus d’intervention en automatisant selon des seuils et critères pré-établis.
Toutefois, la ville intelligente n’est en aucun cas une ville entièrement automatisée où les services urbains sont pilotés sans prise en compte des spécificités et subtilités des situations de chaque quartier, de chaque citoyen. Si l’automatisation complète n’est donc pas un idéal en soi, il s’agit d’explorer les cas d’application pertinents sur certaines tâches spécifiques.
On remarque, par exemple, que cette internalisation du processus de décision ne nécessitant pas d’intervention humaine, est effectué le plus souvent pour ce qui à trait à la gestion des ressources (fluides, matériaux, déchets, etc.), sujet pour lequel l’objectif de rationalisation est communément accepté. Les seuils et les actions à mener sont ainsi plus aisément définis. Dans le cadre de DataCity, plusieurs équipes ont développés des outils permettant d’automatiser certains tronçons d’une chaîne d’action. Ainsi, le projet “Smart Escalator” développé par Fieldbox.ai aux côtés de la SNCF Gares & Connexions et de Bouygues Energies et Services a permis de repérer les signes avant-coureurs d’une situation de panne sur un escalier mécanique pour, à terme, pouvoir déclencher automatiquement des demandes d’intervention de maintenance. Engie, la Mairie de Paris et BNP Paribas Real Estate collaborent également avec Openergy pour développer un outil d’optimisation de la consommation d’énergie dans les bâtiments à l’échelle de parcs de plusieurs dizaines d’édifices sans installer d’instruments de mesure.
DataCity : mettre en oeuvre le potentiel des données urbaines à grande échelle
Au coeur de ces enjeux, le programme DataCity a pour ambition de développer des outils de prise de décision, automatisés ou non, qui renouvellent nos possibilités d’action et notre rapport au territoire. L’enjeu collectif est donc bien cette nouvelle capacité, pour la Ville ou directement pour les citoyens eux-mêmes, de répondre aux besoins réels — dans leur évolution constante et leur complexité — à l’aide d’infrastructures et de services sur-mesure.
Ainsi, les 14 outils développées au cours de cette 3ème édition sont des exemples concrets du potentiel de la donnée en action : visualisation, modélisation, analyse prédictive, recommandations personnalisées ou encore maintenance automatisée !
Si les dernières années ont été décisives pour convaincre les différents acteurs de l’écosystème urbain du potentiel de leurs données, il s’agit aujourd’hui de réaliser celui-ci en développant des applications à l’impact établi et donc, capables de passer à l’échelle et d’être répliquées dans plusieurs villes.
Cette mise en oeuvre est essentielle, car le potentiel de la donnée est justement celui de bouleverser les modes d’action, les manières de faire. Le programme permet ainsi de créer des produits viables, répondant à des besoins validés sur le terrain, en seulement quelques mois. En effet, la méthode de collaboration que nous proposons permet d’éviter l’écueil des produits sur étagère, hors-sol, car nous sommes convaincus que toute solution innovante doit pouvoir être intégrée dans les dispositifs existants et être adoptée par les personnes concernées.
La donnée permet donc de développer des nouveaux modes d’action d’une précision et d’une adaptabilité inédites pour affronter des défis urbains mondiaux. Au plus près des besoins réels pour un impact à grande échelle, voilà tout l’enjeu des données en action !
Rendez-vous le 12 juin pour explorer ces sujets et découvrir l’ensemble des 14 solutions développées par DataCity !
Ouvert à tous. Inscriptions obligatoires ici.