La start-up la plus bouclée de Paris

Yasmina Khaznawi
OfficeRiders — Le blog
7 min readFeb 17, 2017

Visionnaires éclairés, entrepreneur(e)s qui bousculent les codes, pépites de la French Tech, ils innovent en repensant le monde, et sont chaque jour plus nombreux sur OfficeRiders. Quoi de plus passionnant que d’héberger toutes ces idées de génie chez soi pour obtenir un point de vue imprenable sur cet écosystème dynamique et disruptif ?

Elles sont jeunes, pétillantes, créatives, et bien dans leurs cheveux : on vous parle aujourd’hui des Bouclées !

Lauren et son associée Morgane n’ont pas encore la trentaine. Les Bouclées, ce sont d’abord elles : deux anciennes étudiantes d’école de commerce devenues amies et associées.

L’une a les cheveux lisses, l’autre frisés : de tous leurs véritables points communs, citons plutôt la soif d’entreprendre et les sujets beauté ; des intérêts qui les poussent à passer un certain temps sur les blogs, comptes pinterest, et sites e-commerce divers et variés autour des derniers produits et usages esthétiques. Ainsi, elles en appréhendent la variété, et absorbent quantité d’informations.

L’idée de créer leur boîte ensemble est venue rapidement. Lauren se souvient :

« …à chercher la super idée qui va changer le monde, on ne se lance jamais. Plutôt que de trouver un concept de fou, on a préféré répondre à un besoin.

Justement, à mon retour de Dublin, où j’ai passé une année de césure pendant mes études, j’ai raconté à Morgane combien il m’était difficile de trouver un coiffeur dédié à mon type de cheveux… Et ça a fait tilt ! Le reste est venu au fur et à mesure. »

Les deux jeunes femmes écartent rapidement l’idée d’un simple site e-commerce regroupant les quelques produits et soins(..). Elles souhaitent cibler large, et le montrer ; le concept des « bouclées » intéresse aujourd’hui toutes les personnes aux cheveux crépus, frisés, mais aussi juste bouclés ou ondulés. Une ode au mouvement capillaire qui ne discrimine aucune largeur de boucle.

« On voulait éviter une forme de parti pris identitaire, nous explique Lauren, et on pense que cela fonctionne puisque aujourd’hui on pense avoir des bloggueuses dans les Antilles, en Afrique mais aussi au Brésil ou au Canada sur la plateforme.… D’ailleurs, on prévoit une partie « forum » sur notre site définitif, qui permettrait à toutes les bouclées du monde d’échanger sur leurs types de cheveux. En fait, c’est compliqué de répondre à la grande variété de ces types en réalisant et diffusant un simple tutorial. On fait ce qu’on veut, mais aussi ce qu’on peut, avec nos cheveux ; le principal c’est d’apprendre à les connaître, et par là, à se connaître. »

Au-delà d’une vitrine marchande basique, elles souhaitent proposer avant tout un accompagnement qui soit personnalisé au maximum. Lauren et Morgane commencent par créer une plate-forme de conseils et de partage d’expériences recoupant leurs propres témoignages, mais aussi ceux de coiffeurs, d’entrepreneurs, de blogueuses, à travers des interviews et des portraits. Cette méthode ingénieuse s’avère efficace ; elle leur donne une vitrine, leur permet de former leur expertise ainsi que leur réseau en allant à la rencontre des acteurs du secteur, et surtout, d’évaluer la demande, et le succès de leur offre. D’autres entrepreneures dans ce secteur ou des blogueuses comme Mamiky, des coaches sur le cheveu, des coiffeurs spécialisés, leurs apportent de très bons retours.

D’ailleurs, les deux jeunes femmes n’hésitent pas à largement utiliser les réseaux sociaux pour communiquer auprès de leurs cibles, trouver leur communauté, et créer de l’engouement. Des objectifs pour elles prioritaires par rapport à la réalisation d’un business model classique suivi d’une levée de fonds ; « chaque chose en son temps », précise Lauren.

L’aventure start-up alors ? Un véritable challenge, répond-elle. Pour elle, cela revient à expérimenter tous les jours un travail différent — AMOA, recetteur, community manager… — avec cependant le plaisir de pouvoir évoluer au gré de ses idées, ce qui est « une bonne raison de se lever tous les matins ».

Mais cela demande aussi une rigueur et une organisation certaines.

« On s’est emparé de tous les outils possibles et imaginables déclinés pour les startups. Maintenant on a Trello, un calendrier éditorial, on se pose des échéances… » confie Lauren. Les deux associées, lucides, évoquent aussi les difficultés de passer de la vie de salariée à celle d’entrepreneure, ou encore de réussir à diversifier régulièrement leurs contenus : « on ne va pas réinventer la roue. Un cheveu reste un cheveu. On sait ce dont le cheveu frisé, crépu, ou bouclé, a besoin. Là où l’on a un vrai sujet, c’est vraiment l’éducation et la personnalisation. Etre à l’écoute de soi (et de son cheveu), c’est ça qu’on encourage ; par exemple, si tu as des carences, ton cheveu les a probablement aussi. C’est ce qu’on doit arriver à faire passer comme message avec tous nos contenus. »

Alors, quels seraient les 3 conseils que pourraient donner les Bouclées à tous les créateurs de start-ups ?

« Premièrement : osez ! s’exclame Lauren. Une des premières personnes qu’on a interviewées est une experte du secteur, Aude Livoreil Djampou. Elle est la créatrice du studio Ana’e, un salon qui dispense des masterclass sur le cheveu bouclé, frisé et crépus. Elle travaille avec la Fédération Nationale de la Coiffure et avec le ministère de l’Education Nationale pour créer une formation optionnelle accessible après le CAP. On ne pensait pas qu’elle allait nous répondre, mais si ! Ça peut donner un bon coup de boost. Et au pire, il ne se passera rien, la terre ne va pas s’écrouler.

« Deuxièmement, testez votre idée. Nous, ce qui nous motive ce sont les interviews. Trouver ses experts, connaître leurs retours d’expériences, qu’ils nous disent vraiment si notre projet est intéressant, chercher différents modèles… On teste ! »

« Enfin, être flexible. Si ce n’est pas bon, tant pis on modifie. Sinon on fonce. Tant pis si on aimait trop une idée et que cela ne marche pas. En postant sur Facebook par exemple, on s’est aperçues que les publications les plus appréciées étaient celles où l’on « enrobait » de notre point de vue les informations des blogueurs, au lieu de reconduire directement vers les articles de ces derniers. On a essayé autrement, ça n’a pas fonctionné. »

Sur ces bons conseils, on a demandé aux filles comment elles travaillaient. Après un temps de réflexion, on n’a pas pu s’empêcher de préciser la question à notre sauce : bref, vous vous sentez l’âme nomade ?

« Complètement ! a réagi Lauren. J’adore travailler dans des lieux totalement différents. Incubateurs, coffee shops, bibliothèques… On est des « sans bureaux fixes » habituées de cette condition. Tant qu’il y a de la wifi, on travaille. Aller chez des particuliers notamment, est une super solution pour nous, par exemple quand on doit mener nos interviews. De plus, se payer des consommations toute la journée finit par chiffrer ; « rider » est potentiellement plus économique.

Shooter dans un loft en l’occurrence a été une solution idéale, surtout financièrement parlant ! Mais toute la démarche est intéressante : passer de la découverte des photographies à celle du lieu par exemple. Cela nous a beaucoup inspiré, et si on a eu une bonne ambiance c’est aussi grâce à cela. »

Si elles sont certes bien inspirées, les filles savent aussi prendre du recul quand il le faut, et livrer un certain point de vue sur des questions plus générales, à en juger par un commentaire de Lauren :

“Cette atmosphère d’innovation permanente du moment a permis de réveiller plein de secteurs qui n’avaient pas bougé depuis très longtemps. Et notamment le mien, où il m’est arrivé de tomber sur des sites datant de 1998 ! J’adore cette ambiance pleine d’initiatives. Il y a encore beaucoup à créer.”

Comme pour conclure en beauté cet échange avec nous, elles marquent un temps ; le mot de la fin semble à la fois spécifique de leur projet et dénoter, pourtant, d’une quête universelle :

“On espère trouver le secret de la personnalisation à travers internet, et réussir vraiment à apporter la bonne information et le bon produit pour chaque personne.”

Une belle aventure de plus accompagnée par OfficeRiders le temps d’un shooting, et dont nous ne pouvons qu’encourager la bonne continuation !

Vous êtes vous aussi entrepreneur(e)s, souhaitez rider chez l’un de nos milliers d’hôtes, c’est par !

Vous ridez sur OfficeRiders et avez une belle histoire à nous raconter ? On vous écoute avec plaisir autour d’un bon café à la maison ;) alors contactez nous .

Voici déjà un code HAPPYRIDE =) Hé oui, on vous offre les frais de réservation ; c’est le moment de satisfaire votre âme de travailleur nomade ! :)

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Yasmina Khaznawi
OfficeRiders — Le blog

Chargée de Communication — Community Lover — OfficeRiders