Comment attraper les varilava ?
Nous sommes partis en mer avec les pêcheurs Vezo vers 17 h 30. Il y avait une vingtaine de pirogues. La mer était calme et le soleil s’apprêtait à disparaitre de l’horizon. Nous étions six sur la pirogue et chacun pagayait à tour de rôle. J’avoue que « mihaza varilava » attraper les varilava, n’est pas chose facile. Il y a du pain sur la planche ! Les pêcheurs travaillent en équipe pour les attraper.
Il existe des pirogues qui servent à transporter les poissons, d’autres seulement utilisées pour trimbaler les filets. Nous voguions environ 30 minutes quand trois de nos coéquipiers ont sauté avec leurs masques dans l’eau. Il se passait la même chose chez les autres pirogues. Ils plongent dans le but de trouver la direction des varilava afin de diriger toutes les pirogues dans le bon sens. Les pêcheurs ressortent et replongent tout en indiquant la direction à suivre. C’est excitant et à la fois extraordinaire de contempler toutes les pirogues autour de soi, une cinquantaine de personnes qui plongent et replongent dans tous les sens, sans oublier le reflet du soleil couchant et l’eau qui secoue doucement sa pirogue.
Après avoir repéré et analysé le déplacement des bancs de poissons, ceux qui ne plongent pas lancent les filets et les attaches aux pirogues. Ces dernières se rapprochent pour former une sorte de grosse nasse. Chacun sait ce qu’il doit faire. Je n’ai pas plongé puisque je nage comme un fer à repasser. Je pagayais de temps en temps avec un autre gars. Il faut porter masque, palmes et tuba si vous voulez observer les varilava. Je n’en avais pas et je n’ai pas pu les rencontrer sous l’eau. Les pêcheurs ne disposaient pas de tuba ce moment-là mais j‘ai trouvé qu’ils s’en sortaient bien.
C’est quoi les varilava ?
Vous vous doutez sans doute de ce que sont les varilava. Ce sont des petits poissons qui ne dépassent pas les 8 centimètres. Le nom est composé de deux mots malgaches vary et lava qui signifient respectivement riz et large ou long. Je pense que cette dénomination vient de la forme et de la taille. Si vous connaissez l’ éperlan, les varilava lui ressemble beaucoup. Mais c’est un cousin du kibinago japonais, du round herring anglais, du hareng gracile français. Les Vezo les pêchent soit d’août à décembre, soit d’octobre à février.
Les pêcheurs gagnent bien leur vie en les vendant 3000 Ariary le kilo, presque 1€. Ils étalent les poissons sur le sable afin de les sécher pour mieux les conserver et les vendre ailleurs. Tout le monde y travaille. Je trouve que c’est une bonne manière de les conserver et en même temps de bien gagner sa vie dans la brousse, où je suis en ce moment.