Randrianandrasana Herizo
On Madagascar
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5 min readMay 6, 2016

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Tous à l’école, l’école pour tous

Akore lie

Akore lie (Akouré lié — bonjour) ou Akore aby (akouriabi — bonjour tout le monde) ! Des habitants de Besambay émanent beaucoup de joie de vivre, dans leurs expressions du visage et leur façon de parler. Ils sont tous dotés d’un art particulier du discours. Des paroles de remerciements avec beaucoup de figures. À part cela, Besambay est loin de tout, loin des grandes lumières, de la pollution et du bruit des villes. On y trouve rarement des moyens de transport à moteur. On peut y rencontrer de temps en temps des charrettes tirées par des zébus et aussi le seul taxi-brousse qui ramène les marchandises de Toliara pour l’approvisionnement des magasins. Il y a trois petites épiceries qui vendent principalement riz, farine, sucre, biscuits, bonbons et quelques boissons.

Le soir, quand vous sortez de votre petite cabane faite en bois de sisal, munie d’un toit de feuille de palmier, vous pouvez scruter dans le ciel les premières lueurs d’étoiles dès 19 heures. Vous serez vite intégré dans ce village et vous réaliserez à quel point vous êtes chanceux de vous y trouver. Tous les habitants se saluent, se connaissent, et vous en faites vite partie ! Vous sentirez la chaleur du soleil et l’air frais de la mer tout en gardant le sourire et vous aurez envie de contribuer au développement de ce village chaleureux.

Mianatse amy lakilasy (étudier à l’école)

La plupart des habitants ne savent ni lire ni écrire car il n’existe que trois classes primaires (lakilasy) depuis décembre 2013 : Cp1, Cp2, Ce1. Brian et Britto, les deux instituteurs sont payés grâce aux frais de scolarité, 2500 Ar par enfant. Brian s’occupe du Cp1 et il a une salle à lui tout seul. Britto prend en charge les deux autres et donne des cours d’une demi-journée pour chaque classe. En somme, c’est une sorte d’école privée qui a le même principe que les écoles publiques à Madagascar sauf que ces dernières sont gratuites. Le bâtiment est en feuille de palmier, pas assez solide en tout cas pour résister aux mauvais temps. L’école a deux tableaux noirs et il n’y a aucune chaise, tout le monde s’assied par terre. L’argent collecté grâce aux frais des cours est utilisé également pour acheter des craies et des règles.

Les obstacles à franchir

Les parents ne comprennent pas l’importance de la scolarisation des enfants parce qu’ils n’en ont pas profité. Ils laissent donc le choix aux enfants d’y aller ou pas. Et puisque ce sont des enfants, ils préfèrent plutôt barboter dans l’eau que d’assister aux cours. Il y a un surplus de souci pour ceux qui ont plusieurs enfants -jusqu’à 9 ! En effet, les cours sont chers par rapport à leurs revenus, donc ils n’envoient pas tous leurs enfants à l’école. Cela pose vraiment problème, autant pour les parents que pour les instituteurs qui doivent gagner leur vie. Et pourquoi cela? S’il y a peu d’enfants, les instituteurs n’auront pas assez d’argent à la fin du mois. Ils sont donc contraints à monter le coût d’écolage. Conjointement à cela, il n’y a pas assez de fournitures scolaires et puis ils n’en vendent pas dans les magasins. Les infrastructures sont insuffisantes car il n’y a que trois classes pour environ 200 enfants qui devraient être tous à l’école.

Initiatives et possibilités

Nous avons décidé de sensibiliser les parents et les instituteurs afin de trouver une solution avec les moyens disponibles. Nous allons projeter films et diaporamas, et nous avons déjà effectué du porte-à-porte pour discuter avec les parents, et dans le but de connaître les attentes des habitants par rapport à notre mission. Cela fait également partie de notre intégration à Besambay. Toutes les familles ont presque les mêmes souhaits et les mêmes problèmes. Ils souhaitent que nous leur apprenions le français et que nous apportions des améliorations au niveau de la scolarisation des enfants. Nous ne sommes pas qualifiés pour ce genre d’activités mais nous allons faire ce qui est dans notre possibilité avec l’aide de quelques personnes motivées ! Nous avons donc commencé à préparer des cours de français pour tout le monde, y compris les instituteurs. Nous pensons donner les cours pour enfants à l’école et organiser une sorte d’atelier pour les parents. C’est notre première initiative concernant la scolarisation à Besambay. Nous pouvons également proposer de collaborer avec les personnes qui tiennent les épiceries afin de faire des stocks de fournitures scolaires. La plus grande tâche est de faire comprendre aux parents l’importance de l’éducation des enfants.

Photo de Karin Moehler

Etes-vous du même avis ?

Je pense que la scolarisation des enfants est une des meilleures solutions pour introduire de nouvelles connaissances dans ce monde rural. Cela facilite la sensibilisation sur l’hygiène et la propreté qui est un autre souci à dénouer. Il est temps d’investir plus : notre temps, notre argent, nos idées, pour un futur meilleur de nos enfants !



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