Innover c’est bien, à tous les niveaux, c’est mieux.

Case study Enedis & Schoolab

Morgane Lmb
Schoolab
6 min readAug 1, 2017

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Il est aujourd’hui de coutume d’entendre que la transformation des organisations se fait au travers de ses salariés. Mais combien d’entreprises sont aujourd’hui capables de la mettre en application ?

Il existe de nombreuses théories ou de bonnes pratiques autour de cette problématique et il est clair que ce n’est pas uniquement l’affaire de l’équipe marketing ou RH d’un grand groupe (liste non exhaustive) mais bien celle de tous.

Enedis est une Délégation de Service Publique, qui depuis les directives européenne de mise en concurrence gère le réseau d’électricité moyenne et basse tension en France. Ses salariés sont les agents qui réalisent toutes les interventions techniques sur le réseau et les consommateurs finaux : commerces, industries et citoyens. La nouvelle direction est venue trouver Schoolab, lieu d’innovation mélangeant startups, étudiants et grandes entreprises, afin d’appliquer concrètement ce qu’on appelle entre nous “innovation par l’humain”.

Comment Schoolab permet à Enedis d’insuffler une dynamique d’innovation au sein de l’entreprise ?

L’importance de la rencontre des différentes populations.

A son arrivée, la nouvelle direction d’Enedis Paris a défini ses 5 enjeux stratégiques pour 2020 : zéro blessé, faible carbone, favoriser le bien travailler ensemble …

Dans une démarche d’open-innovation, chacun des salariés (toute hiérarchie confondue) a été convié à se porter volontaire pour travailler sur une de ces thématiques.

L’objectif ? Transformer de grandes visions stratégiques en actions et projets concrets.

Le pari de la direction aujourd’hui réside dans l’écoute des salariés ainsi que dans la mise en place de leurs idées, ensemble. Il est donc demandé aux salariés d’écrire, d’imaginer ce que sera Enedis dans les années à venir.

Rien de tel que de faire de l’innovation dans un lieu d’innovation, non ?

Ces ateliers se sont donc déroulé au Schoolab. Nous avons animé ces ateliers collaboratifs dans nos locaux avec les méthodologies de facilitation et de Design Thinking pour créer le terreau fertile à l’émergence d’idées nouvelles : centrées sur les utilisateurs, centrées sur les salariés.

La nouveauté dans ce processus ? C’est que l’ensemble de la chaine de valeur salariale a été sollicitée : du dirigeant aux gaziers, en passant par les professions intermédiaires.

Un parallèle intéréssant est à faire avec le Design Thinking. Celui-ci repose sur l’idée de mixer les profils (généralement Business, Design, et Ingénieur) pour maximiser les dimensions et optiques traitées, et donc obtenir un produit final plus riche. En décidant d’inclure les salariés de toutes les branches et hiérarchies confondues (opérationnels, RH, communication, commercial, middle management, terrain etc) Enedis livre pour ces ateliers collaboratif un échantillon pluridisciplinaire de sa masse salariale. Preuve en est qu’il n’est pas obligatoire de sortir de grandes artilleries et créer des labs et directions associés pour faire de l’innovation mais que cela consiste à avoir une utilisation maline de ses ressources et qu’il n’y a pas obligatoirement besoin de grands moyens.

L’importance d’un lieu comme Schoolab.

En terme d’espace

L’équipe Schoolab se propose donc de mettre à disposition un espace portant en fer de lance les pratiques collaboratives et managériales de demain. Il est le seul lieu rassemblant étudiants, startups et grands groupes. Ce mix de populations est clé pour les salariés d’Enedis car la possibilité pour eux de s’y projeter. En effet, ils peuvent y constater des pratiques innovantes de grands groupes semblables en terme de culture et d’agilité, des startupers portant des projets avec tenacité et ambition, des jeunes étudiants constamment en train d’apprendre. Cette mixité permet donc de s’inspirer, faire comprendre, faire apprendre.

En terme d’expertise

Pionnier du Design Thinking en France, plus de 250 projets d’innovation accélérés, c’est donc en acteur de référence que se positionne Schoolab. Fort de son expertise sur les méthodologies d’innovation et de facilitation d’ateliers collaboratifs, Schoolab met à disposition des facilitateurs, scribers*, coachs design thinking et lean startups, éthnologues, avec pour promesse de faire émerger des idées concrètes et réalisables sur des cycles court d’une journée.

Promesse tenue car nous avons vu plus de 350 salariés faire émerger plus de 50 idées émergées sur 3 mois.

L’importance d’aller jusqu’au bout.

“L’effet soufflet”

L’écueil des concours d’innovation et des démarches collaboratives en entreprise réside dans ce que nous nommerons “l’effet soufflet”. Des salariés donnent de leur temps et de leurs forces de travail pour faire émerger des idées, produits et prototypes sur des périodes courtes et intenses.

L’entreprise en profite pour acculturer les salariés aux méthodes d’innovation, et récupère au passage un large panel d’idées innovantes. Cette étape représente la cuisson, le soufflet gonfle. Par la suite les salariés rentrent chez eux et laisse le fruit de leurs travail aux décideurs. Le soufflet sort du four. Puis, ces mêmes décideurs, prévoient rarement de suite aux idées car l’objectif posé est souvent d’acculturer les participants. Ils arbitrent sur les idées qui en ressortent et lorsqu’il en reste, il n’en reste rarement plus d’une ou deux. Les salariés ont donc l’impression d’avoir donné leurs temps à un projet qui n’aboutie pas et garde ce goût d’amertume à la fin. Le soufflet dégonfle laissant s’échapper l’esprit entrepreneurial et les savoirs acquis durant l’événement.

La stratégie Enedis.

Enedis a donc compris que pour transformer durablement les humains, il faut aller jusqu’au bout des projets. Cet objectif a été inclus en amont de la démarche, ce qui a donc permis de poser un cadre budgétaire, opérationnel, et stratégique aux projets ressortant des ateliers collaboratif.

Nourrit de ces informations, Schoolab a donc pu adapter l’animation des journées à ces objectifs. En sortie des ateliers, les idées sont innovantes, réalisables et utiles, la recette parfaite pour éviter l’effet soufflet, et Enedis est allé encore plus loin.

Selon eux, si les salariés sont à la source des idées, ils doivent mener les innovations jusqu’au bout. Ainsi, chacun des 350 salariés sollicités pour imaginer des solutions innovantes vont être impliqués dans la mise en place de leurs idées sur le terrain dans des postures de chefs de projets, contributeurs, béta-testeurs…etc

Toute l’intelligence de la démarche d’innovation d’Enedis réside dans cette dernière phase. Acculturer les collaborateurs pour qu’ils pensent, construisent et entreprennent l’entreprise de demain permet de créer un engagement fort et valoriser la marque employeur. Par ailleurs, c’est en faisant des projets que les salariés sont valorisés personnellement et valorisent leurs entreprises, de l’unité naît une appartenance commune.

Pour résumer, vouloir transformer culturellement son entreprise, c’est savoir acquérir une démarche d’innovation a tous les niveaux hiérarchiques, dans un écosystème favorable, avec des méthodologies et une promesse tenu.

Merci à Anouar El FATHI, en charge de la construction et mise en œuvre de la transformation “digitale” et accompagne des innovations liées à l’activité d’Enedis sur la Direction Régionale Paris avec les écosystèmes interne/externe, pour son témoignage.

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