Et toi, tu veux faire quoi quand tu seras grand ?

Olivier Mairet
Technologie @ OpenClassrooms
6 min readJan 14, 2022
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Qu’est ce que tu veux faire quand tu seras grand ?

Cette question, nous l’avons tous entendue au moins une fois dans notre vie. Enfant, adolescent, à la sortie du baccalauréat, les réponses possibles sont infinies mais souvent difficiles à trouver.

De mon côté, j’ai mis plus de 30 ans à pouvoir y répondre.

Petit, j’y répondais comme beaucoup d’enfants de mon âge. Astronaute, footballeur professionnel. Ado, c’est dans la musique ou même dans les effets spéciaux au cinéma que je rêvais ma carrière.

Mais rien de tout cela ne s’est (encore !) réalisé et c’est finalement la vie qui a décidé pour moi, en attendant que je trouve ma voie.

En 2001, le baccalauréat en poche, comme beaucoup de jeunes de 20 ans, je ne sais pas ce que je veux faire et je décide d’aller à la fac. Par défaut, je démarre un DEUG (Diplôme d’Etudes Universitaires Générales) d’anglais que j’arrêterais quelques mois plus tard seulement. La fac n’était pas pour moi et je ne voyais pas ce que ce diplôme pourrait m’apporter.

S’ensuit alors une période de boulots alimentaires. En intérim, je fais des déménagements, travaille dans des sous-sols d’archives de grandes administrations ou encore conseille les usagers de La Poste lors du passage à l’euro.

C’est finalement un peu par hasard que je décroche mon premier CDI : Conseiller en mobilité internationale chez l’OFII (Office français de l’immigration et de l’intégration) qui travaille en partenariat avec l’ANPE (le futur Pôle emploi) sur ce département de mobilité internationale.

Si on m’avait demandé à l’époque, je n’aurais toujours pas su dire ce que je voudrais faire quand je serais grand mais un premier CDI à 22 ans, ça ne se refuse pas.

Ce n’est pas ma vocation à ce moment-là, mais le travail se révèle très intéressant, très enrichissant. J’y suis entouré de collègues souvent passionnés, parfois inspirants et en tout cas toujours bienveillants. Accompagner des personnes avec des projets d’expatriation un peu partout dans le monde, s’intéresser aux différences culturelles dans le monde professionnel, les freins juridiques, les démarches d’immigration, la recherche d’emploi : des sujets qui rendent ce travail tout sauf monotone.

Et puis c’est mon premier « vrai travail ».

Finalement, les années passent et j’en oublie de me poser la question « Tu veux faire quoi quand tu seras grand ? ». Je passe au final presque 13 ans sur ce poste avant de partir. Et le déclic de changement vient lui aussi un peu par hasard.

En parallèle de ce parcours, j’ai toujours été un peu geek, très intéressé par les nouvelles technologies, les innovations du moment et en particulier l’informatique et le Web.

Je bidouille, j’apprends à créer des pages web avec HTML/CSS et je m’éclate. Ça me rend de plus en plus curieux, je poursuis, je creuse un peu plus. Jusqu’au jour où je crée et mets en ligne un site web pour présenter une maison en location la-nichee.fr.

J’ai 33 ans, c’est la révélation. J’ai ma réponse : « Quand je serai grand, je veux créer des sites Web ! ».

Tout s’enchaîne ensuite, je me renseigne pour faire une formation et me reconvertir. Je veux passer par un CIF (Congé Individuel de Formation) mais le financement met 3 ans à arriver. Pendant ce temps je me forme par moi-même en trouvant des ressources en ligne (OpenClassrooms ; Grafikart ; developpez.com entre autres), je crée même mon statut d’auto-entrepreneur pour commencer à travailler en parallèle de Pôle emploi sur des petits projets et après plus d’un an d’autoformation, je deviens Mentor chez OpenClassrooms.

Finalement, le financement de ma formation est accepté, je quitte Pôle emploi pour 6 mois et peux enfin concrétiser mon projet. 3 mois de formation au CNAM, suivis de 3 mois de stage chez Augmenteo, un studio de gamification augmentée, en tant que développeur PHP/Symfony. Ce premier stage me conforte dans mon choix, dans mon envie de reconversion et je fais tout pour trouver mon premier CDI de développeur à la suite de mon stage, pour ne pas avoir à revenir à Pôle emploi.

Tout s’enchaîne assez bien. Je démarre mon premier CDI en tant que développeur en septembre 2017 chez Linkvalue, presque 4 ans après avoir eu cette révélation. En plus de me permettre de donner vie à mon projet de reconversion, de pouvoir enfin me proclamer développeur et démarrer une nouvelle carrière, je découvre un monde du travail bien différent.

Moi qui ai principalement connu des grandes administrations françaises jusque-là, je découvre le monde de la tech, son approche du travail en équipe et du management très différent. Et encore plus chez Linkvalue, dont l’organisation est inspirée du mouvement des entreprises libérées.

Le challenge technique est à la hauteur, l’environnement est sain, tout est réuni pour progresser et grandir. En 2020, comme beaucoup, je vis une année un peu particulière rythmée par les confinements et l’activité partielle. Je profite du début de l’année et du premier confinement pour faire une VAE (Validation des Acquis de l’Expérience) et j’obtiens le diplôme de Développeur d’application PHP Symfony (bac +4) d’OpenClassrooms.

En fin d’année, deuxième période d’activité partielle et je commence à me poser un peu plus de questions. Finalement, les planètes s’alignent. Après m’être formé en autonomie sur OpenClassrooms, y avoir été mentor et avoir obtenu un diplôme, je postule pour y devenir développeur backend.

J’avais toujours eu des vues sur cette entreprise. À la fois le parcours de ses deux co-fondateurs Mathieu Nebra et Pierre Dubuc et la mission qu’ils portent me rendaient curieux. Mais, à l’époque où je m’y intéressais pour la première fois, j’étais trop junior et hors de question pour moi de rejoindre la région parisienne.

OpenClassrooms applique désormais une politique de travail en 100% à distance parmi d’autres avantages et, mon diplôme en poche, je me sens plus légitime pour postuler. Je rejoins finalement les équipes d’OpenClassrooms en février 2021.

Aujourd’hui, je suis très heureux d’avoir sauté le pas il y a quelques années, je ne regrette rien et si c’était à refaire, je le referais 100 fois !

Si j’ai enfin pu trouver ma réponse à la question « Tu veux faire quoi quand tu seras grand ? », c’est surtout parce que je me suis permis d’expérimenter. Cela a pris plus de 30 ans. J’ai appris avec les ressources que je trouvais et j’ai créé mes premières pages Web sans demander quoi que ce soit à personne. Et c’est en faisant cela que j’ai pu comprendre ce que je voulais faire, que je pouvais en faire mon métier.

S’il y a une première leçon à retenir lorsqu’on cherche sa voie : il n’existe pas une seule réponse à cette fameuse question. Reposez-moi la question dans dix ans, la réponse sera probablement différente.

La deuxième leçon c’est que, si c’est possible une fois, c’est possible plusieurs fois.

Aujourd’hui rien ne m’empêche d’imaginer d’autres carrières, d’autres perspectives, parce que je sais que quel que soit notre âge ou notre parcours, tout peut s’apprendre.

À ce stade, j’ai 2 certitudes sur mon avenir professionnel :

  • Je suis parfaitement épanoui dans ce que je fais aujourd’hui et j’espère le faire encore longtemps.
  • Développeur back-end n’est pas mon dernier métier, peut-être même que mon prochain métier n’existe pas encore à l’heure où j’écris ces lignes.

Enfin, la reconversion m’a appris une troisième leçon et peut-être la plus importante : pour répondre à cette fameuse question, pour trouver sa voie, il faut expérimenter autant que possible, tester, pour découvrir ce qui vous intéresse vraiment. C’est comme ça que l’on peut trouver des pistes. Si un sujet vous rend curieux, creusez, essayez, vous n’êtes pas à l’abri de trouver votre prochain métier !

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