La Jordanie vise le vert avec la campagne “10 millions d’arbres”

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3 min readMar 11, 2021

Auteur : AFP

Sur une colline dénudée de la région verdoyante d’Ajloun en Jordanie, des dizaines de personnes plantent des jeunes arbres dans le cadre d’un effort de reboisement qui vise à atteindre 10 millions d’arbres en 10 ans.

Source : AFP

“Les arbres de notre région sont magnifiques”, dit Mohammed al-Ananza, 11 ans, en aidant son père Mustafa à planter un jeune caroubier.

“C’est vraiment dommage que nous ayons perdu tant d’arbres dans les incendies. Nous travaillerons ensemble afin de les protéger”, déplore t-il alors qu’ils travaillent près de la forêt de Kufranjah, au nord de la capitale Amman.

Les forêts ne représentent qu’un pour cent du territoire du pays, selon le ministère de l’agriculture, bien que la Jordanie possède également un verger estimé à 23 millions d’arbres, dont la moitié sont des oliviers.

Les incendies de forêt frappent presque chaque année dans ce pays du Moyen-Orient en raison des températures estivales élevées, une tendance qui, selon les scientifiques, devrait s’intensifier avec le changement climatique.

Les incendies sont souvent déclenchés par les barbecues des pique-niqueurs ou par des cigarettes jetées.

Selon le ministère de l’agriculture, 499 feux de forets ont eu lieu rien que l’année dernière.

“Nous devons rattraper ce qui a été perdu dans les incendies”, a affirmé Belal Qtishat, chef du département de la protection de la nature au ministère de l’environnement.

“C’est la seule façon de lutter contre la désertification et le changement climatique et de protéger la biodiversité”.

Mahmoud al-Ananza a regardé son petit-fils et son fils se mettre au travail sur la colline de Kufranjah.

La famille s’est portée volontaire mais les employés du ministère de l’agriculture et de l’environnement faisaient également partie des 150 personnes chargées de planter 30 000 arbres dans la région.

“Je suis né ici et je peux vous dire que si vous plantez des cyprès, des eucalyptus, des oliviers, des caroubiers ou des chênes, ils pousseront tout seuls”, a proclamé l’homme d’une soixantaine d’années.

Le programme se concentre sur les espèces qui, après la phase initiale d’enracinement, peuvent survivre sans trop d’eau supplémentaire.

Mohamed Daoudia, ministre de l’agriculture au moment du lancement du projet le mois dernier, a stipulé que les incendies étaient le plus grand problème des régions boisées de Jordanie.

“L’abattage illégal d’arbres ne représente qu’un pour cent des dommages causés aux forêts”, a-t-il souligné à l’AFP.

En octobre, 50 hectares d’oliviers et de forêts ont brûlé dans la région d’Ajloun, alors qu’un an plus tôt, dans la province de Jerash, 80 hectares avaient pris feu.

Selon Qtishat, le projet de reforestation vise à réhabiliter uniquement “les régions aptes à le faire”.

“Nous n’avons pas l’intention de couvrir tout le royaume d’arbres car chaque partie du pays a ses propres particularités”, a-t-il précisé.

L’objectif de la première étape est de créer des forêts dans les provinces de Karak et de Tafila, au sud de la capitale, en plantant dans chaque zone 30 000 arbres et plantes comme l’eucalyptus, le jujubier et le caroubier.

La campagne a débuté à Kufranjah, que Qtishat a décrit comme “les poumons de la Jordanie”.

Le royaume prévoit également de travailler sur la prévention des incendies en mettant en place des postes de surveillance et des patrouilles, en dotant sa défense civile de véhicules spécialisés et en effectuant une surveillance des forêts à l’aide de drones.

L’ancien ministre Daoudia a qualifié le programme de reforestation “d’ambitieux et réaliste”.

Il a indiqué que les résultats seraient visibles dans les quatre à cinq prochaines années, et que la campagne d’écologisation profiterait également aux abeilles et à la production de miel.

La Jordanie produit en moyenne 250 tonnes de miel par an.

“Nos pépinières produisent 2,5 millions d’arbres forestiers par an et 500 000 arbres fruitiers. En théorie, nous pourrions donc planter 10 millions d’arbres en quatre ans”, a affirmé Daoudia.

“Mais nous avons décidé de le faire en 10 ans pour que le travail soit fait la meilleure des manières”.

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