La pauvreté mondiale va augmenter en raison du changement climatique qui affecte l’approvisionnement alimentaire, selon un panel de l’ONU

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3 min readMar 2, 2022

Auteur : Reuters

Le changement climatique et les conditions météorologiques extrêmes nuisent déjà à l’économie mondiale et, si rien n’est fait, ils plongeront des millions de personnes supplémentaires dans la pauvreté tout en faisant grimper les prix des denrées alimentaires et en perturbant le commerce et les marchés du travail, ont averti lundi les experts climatiques de l’ONU.

Image représentative. Source : Pixabay

Cette constatation fait partie d’un rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) qui conclut qu’il ne reste qu’une “brève fenêtre d’opportunité, qui se referme rapidement, pour assurer un avenir vivable et durable pour tous”.

Le rapport, qui constitue le dernier consensus mondial sur la science du climat, indique clairement que le changement climatique a un impact sur le monde plus rapidement que ne le prévoyaient les scientifiques, même si les pays n’ont pas réussi à réduire les émissions de carbone à l’origine de la hausse des températures mondiales.

“Les dommages économiques dus au changement climatique ont été détectés dans les secteurs exposés au climat, avec des effets régionaux sur l’agriculture, la sylviculture, la pêche, l’énergie et le tourisme, et par le biais de la productivité extérieure du travail”, précise le résumé du rapport.

“Les moyens de subsistance individuels ont été affectés par des changements dans la productivité agricole, des impacts sur la santé humaine et la sécurité alimentaire, la destruction des maisons et des infrastructures, et la perte de biens et de revenus, avec des effets négatifs sur le genre et l’équité sociale”, ajoute-t-il.

Le groupe a choisi de ne pas quantifier l’impact en termes de production mondiale, soulignant le large éventail d’estimations existantes basées sur des méthodologies différentes, mais a stipulé que des dommages disproportionnés seraient ressentis par les économies les plus pauvres et les plus vulnérables.

“On prévoit des variations régionales importantes dans les dommages économiques globaux liés au changement climatique, les dommages économiques estimés par habitant dans les pays en développement étant souvent plus élevés en tant que fraction du revenu”, conclut le rapport.

Dans le cadre de ce que le GIEC a appelé un “scénario de forte vulnérabilité et de réchauffement élevé”, le rapport a estimé que jusqu’à 183 millions de personnes supplémentaires seraient sous-alimentées dans les pays à faible revenu en raison du changement climatique d’ici 2050.

Samuel Abettan, économiste à la banque ING, a assuré que le rapport soulignait en particulier que davantage d’investissements étaient nécessaires de toute urgence pour aider le monde à faire face à l’impact croissant du changement climatique, appelé “adaptation” dans le jargon du financement climatique.

“C’est le principal point qui fait actuellement défaut : comment orienter le financement privé du climat vers les objectifs d’adaptation”, a-t-il dit, ajoutant que de nombreux investisseurs jugent que les rendements à court terme dans ce domaine ne sont pas suffisamment attrayants.

Le rapport intervient dans un contexte de hausse des prix mondiaux des carburants et d’inflation qui a incité certains responsables politiques à résister aux efforts visant à promouvoir des sources d’énergie plus propres, en faisant valoir que cela ne ferait qu’augmenter le coût global de la vie pour les plus pauvres.

Le rapport du GIEC a toutefois mis l’accent sur les risques inflationnistes liés à l’inaction dans la lutte contre la hausse des températures, citant notamment la manière dont le stress thermique extérieur rendrait le travail agricole moins productif, ou inciterait les travailleurs agricoles à se tourner vers d’autres secteurs.

“Cela aurait des conséquences négatives telles que la réduction de la production alimentaire et la hausse des prix des denrées alimentaires”, indique le rapport, ajoutant que cela entraînerait à son tour une augmentation de la pauvreté, des inégalités économiques et des migrations involontaires vers les villes.

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