La première femme Premier ministre d’Estonie s’engage à lutter contre la crise climatique

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3 min readFeb 3, 2021

Auteur : Shaun Walker

Kaja Kallas, 43 ans, a pris le pouvoir mardi après que la coalition précédente se soit effondrée en raison d’un scandale de corruption.

Photographie : Raigo Pajula/AFP/Getty Images

La première femme Premier ministre d’Estonie a promis de mettre en œuvre des changements de style et de fond dans la gouvernance de la nation balte, puisqu’elle prend les rênes après deux années où un parti d’extrême droite faisait partie de la coalition au pouvoir.

Kaja Kallas, une avocate de 43 ans et chef du parti réformateur estonien, a prêté serment mardi.

“Mon gouvernement sera très pro-européen, notamment en soutenant les valeurs européennes telles que l’État de droit”, a-t-elle déclaré dans une interview. “Nous aurons également un changement très net de politique dans des domaines comme la politique climatique”.

Le nouveau gouvernement de coalition s’est engagé à élaborer des plans pour arrêter la production d’électricité à partir de schistes bitumineux dans le pays d’ici 2035 et atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.

La coalition précédente s’est effondrée après un scandale de corruption impliquant le parti du centre de Jüri Ratas, qui a démissionné de son poste de premier ministre. Il a provoqué une controverse après les élections d’il y a deux ans en entrant en coalition avec le parti d’extrême droite EKRE, dont les membres, opposés à toute immigration étaient souvent eurosceptiques et faisaient parfois l’éloge de la politique économique nazie.

L’une des politiques phares d’EKRE était l’organisation d’un référendum sur la définition explicite du mariage comme étant l’union d’un homme et d’une femme dans la constitution estonienne, qu’ils ont exigé comme condition pour rejoindre le gouvernement et qui devait avoir lieu plus tard dans l’année. EKRE n’étant plus au gouvernement, le référendum n’aura plus lieu.

L’Estonie a adopté une loi autorisant les partenariats civils pour les couples de même sexe il y a six ans, mais de nombreuses dispositions ne sont pas encore en vigueur. Kallas a affirmé qu’elle souhaitait voir des progrès sur ce point, mais a ajouté que son gouvernement ne ferait pas pression pour le mariage homosexuel.

Les politiciens d’EKRE sont connus pour leurs scandales des deux dernières années, le président Kersti Kaljulaid ayant même convoqué le conseil de sécurité du pays par crainte que les politiciens d’EKRE ne mettent en péril les relations avec les alliés. Elle a accusé le gouvernement Ratas d’être “une menace pour la sécurité nationale et l’ordre constitutionnel”. Le leader d’EKRE, Mart Helme, qui a été ministre de l’intérieur jusqu’à la fin de l’année dernière, a qualifié Joe Biden de “corrompu” et a qualifié la première ministre finlandaise de 35 ans, Sanna Marin, de “vendeuse”.

Aujourd’hui, l’Estonie devient l’un des rares pays au monde où le premier ministre et le chef de l’État sont tous deux des femmes. Kallas, qui est la fille de l’ancien premier ministre Siim Kallas a également nommé des femmes aux postes clés du cabinet des ministres des finances et des affaires étrangères. “Tout le monde me pose des questions sur leur sexe, ce n’est pas une question de sexe, mais de compétence”, a-t-elle attesté.

Le premier grand défi du nouveau gouvernement sera de faire face à la pandémie de coronavirus. La lenteur de l’approvisionnement et de la distribution des vaccins dans l’UE, ainsi que la décision de la Finlande voisine de fermer ses frontières aux Estoniens, mettent à l’épreuve le sentiment des Européens, mais Kallas a signalé que, même si la situation des vaccins était frustrante, il valait mieux que chaque pays ne s’occupe que de lui-même.

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