La Suisse rejette une loi visant à aider le pays à atteindre l’objectif de Paris en matière d’émissions de carbone

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3 min readJun 16, 2021

Auteur : John Revill

Les électeurs suisses ont rejeté dimanche un trio de propositions environnementales, dont une nouvelle loi destinée à aider le pays à atteindre son objectif de réduction des émissions de carbone dans le cadre de l’Accord de Paris sur le changement climatique.

Le président de la Confédération Suisse Guy Parmelin à gauche et la chef de l’UE Ursula Von der Leyen à droite, se sont entretenus à Bruxelles le 23 avril 2021 / Source : François Walschaerts / AFP

Une nouvelle loi sur le CO2 a été rejetée, 51,6 % des électeurs s’y étant opposés lors d’un référendum national organisé selon le système de suffrage directe du pays.

Le résultat a été une défaite pour le gouvernement suisse, qui soutenait la nouvelle loi comprenant des mesures telles que l’augmentation d’une surtaxe sur le carburant des voitures et l’imposition d’une taxe sur les billets d’avion.

“Ce rejet signifie qu’il sera désormais très difficile pour la Suisse d’atteindre son objectif de réduction des émissions de carbone de moitié par rapport aux niveaux de 1990 d’ici 2030 et de neutralité nette des émissions d’ici 2050", a déclaré la ministre de l’environnement Simonetta Sommaruga.

“Le non d’aujourd’hui n’est pas un non à la protection du climat, c’est un non à la loi sur laquelle nous avons voté”, a indiqué Sommaruga lors d’une conférence de presse.

“Les débats de ces dernières semaines ont montré que beaucoup de gens veulent renforcer la protection du climat, mais pas avec cette loi”, a-t-elle ajouté.

“Le gouvernement va maintenant chercher à étendre des mesures non controversées, comme une obligation pour les importateurs de carburant d’investir dans des projets de protection du climat, et tenter de forger un nouveau consensus avec la population sur les politiques climatiques”, a-t-elle dit.

Ont également été rejetées : une proposition qui aurait fait de la Suisse le deuxième pays au monde à interdire purement et simplement les pesticides artificiels, et une autre proposition visant à réduire leur utilisation en réorientant les subventions vers les agriculteurs qui n’utilisent plus ces produits chimiques.

Les partisans de la proposition avaient fait valoir que les pesticides étaient liés à des risques pour la santé, tandis que les opposants avaient affirmé qu’une interdiction des pesticides aurait conduit à des aliments plus chers, à des pertes d’emplois pour l’industrie agroalimentaire suisse et à une plus grande dépendance vis-à-vis des importations.

Antoinette Gilson, l’un des auteurs de l’initiative sur les pesticides artificiels, a précisé que les résultats ne signifiaient pas que les Suisses ne se souciaient pas de l’environnement, mais qu’ils étaient plus préoccupés par les problèmes immédiats du moment.

“Les gens ont beaucoup de mal à penser aux problèmes à venir et ne voient pas l’urgence de ces problèmes”, a-t-elle conclu. “Lorsqu’ils vivent des moments difficiles pendant la pandémie de COVID-19, ils pensent davantage aux préoccupations immédiates.”

Les fabricants de produits agrochimiques Syngenta et Bayer ont tous deux salué le résultat.

“C’est un vote clair en faveur d’une agriculture productive et économe en ressources”, a notifié Bayer.

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