L’action climatique sur les émissions de CO2 ne suffira pas à empêcher un réchauffement extrême

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3 min readMay 27, 2022

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Auteur : Reuters

Pour maîtriser le changement climatique, le monde doit aller au-delà de la réduction des émissions de dioxyde de carbone et freiner des polluants moins connus, comme le protoxyde d’azote, qui joue un rôle clé dans le réchauffement de la planète, selon de nouvelles recherches.

Image représentative. Source : Pixabay

Des décennies de discussions sur le climat mondial se sont concentrées sur les émissions de CO2, qui sont les plus abondantes dans l’atmosphère. L’objectif commun d’atteindre des émissions “nettes zéro” se réfère le plus souvent aux seules émissions de CO2.

Au cours de l’année écoulée, plus de 100 pays se sont engagés à réduire de 30 % d’ici à 2030 les émissions de méthane, un autre gaz à effet de serre à base de carbone qui piège la chaleur bien plus efficacement que le CO2. La plupart de ces pays n’ont pas encore dit comment ils allaient respecter cette échéance.

Entre-temps, peu d’attention a été accordée à d’autres polluants responsables du réchauffement, notamment le carbone noir, également appelé suie, qui absorbe la chaleur radiative, ainsi que les hydrofluorocarbones présents dans les réfrigérants et les oxydes d’azote. Mais avec le méthane, ces polluants sont responsables d’environ la moitié du réchauffement observé aujourd’hui, selon l’étude publiée lundi dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences.

“Lorsque nous sommes préoccupés par le court terme, nous devons examiner les autres facteurs de forçage du climat autres que le CO2”, a déclaré le co-auteur de l’étude, Durwood Zaelke, président de l’Institut pour la gouvernance et le développement durable à Washington DC.

Cela est d’autant plus important que les pays s’efforcent de réduire les émissions de CO2 en diminuant leur utilisation de combustibles fossiles, toujours considérés comme le principal facteur de réchauffement de la planète. La réduction de l’utilisation des combustibles fossiles entraînera une diminution de la pollution atmosphérique, notamment des sulfates en suspension dans l’air qui, en réfléchissant le rayonnement solaire vers l’extérieur de la Terre, s’opposent au changement climatique.

Selon les scientifiques, ces sulfates masquent un réchauffement d’environ 0,5 degré Celsius qui serait observé sans eux, ce qui signifie qu’une action agressive en faveur du climat pourrait entraîner une hausse temporaire des températures, à moins que les polluants de moindre importance ne soient également combattus.

Selon l’étude, si l’on s’en tient à la décarbonisation, le réchauffement de la planète dépasserait de 2 degrés Celsius les températures préindustrielles d’ici à 2045.

À l’inverse, si l’on s’attaque à l’ensemble des polluants climatiques, le monde pourrait commencer à éviter un certain réchauffement dès 2030 et réduire de moitié le taux de réchauffement entre 2030 et 2050, selon les conclusions de l’étude.

“Ce document historique devrait entraîner une révision majeure” des objectifs mondiaux, selon Euan Nisbet, climatologue à Royal Holloway, Université de Londres, qui n’a pas participé à l’étude. “Si nous ne réduisons pas également le réchauffement hors CO2, nous cuisinons”.

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