Le ministre tunisien licencié et arrêté dans un scandale concernant des déchets illégaux en provenance d’Italie

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2 min readDec 28, 2020

Auteur : Simon Speakman Cordall

Mustapha Aroui est détenu avec 22 autres personnes après la découverte, en juillet, de 200 conteneurs de déchets ménagers et médicaux en décomposition.

Mustapha Aroui a nié son implication dans l’affaire.
Photographie : Avec l’aimable autorisation du ministère des affaires locales et de l’environnement

Le ministre tunisien de l’environnement a été arrêté à la suite d’une tentative d’importation de déchets ménagers et hospitaliers en provenance d’Italie.

Mustapha Aroui a été démis de ses fonctions puis arrêté dimanche, en même temps que plusieurs autres personnes, dont des hauts fonctionnaires des douanes, des membres de son agence de gestion des déchets, l’Agence nationale de gestion des déchets (ANGed), et un diplomate tunisien basé à Naples.

Au total, 23 personnes ont été interpellées pour avoir aidé à l’importation de déchets ménagers et médicaux en provenance du sud de l’Italie, en violation des lois tunisiennes sur l’environnement.

Aroui n’a pas répondu publiquement à ces allégations.

En juillet, plus de 200 conteneurs répertoriés comme contenant des déchets plastiques à recycler ont été saisis dans la ville portuaire de Sousse.

Les agents des douanes ont découvert que la cargaison était composée de déchets ménagers et médicaux en décomposition expédiés d’Italie pour être éliminés en Tunisie, un pays déjà aux prises avec les difficultés croissantes de sa propre gestion des déchets.

Des militants ont protesté devant le port lorsque la nouvelle de la cargaison a été annoncée en novembre. Le gouvernement a promis une enquête officielle.

Le premier ministre, Elyes Fakhfakh, a démissionné en juillet suite à des révélations sur un conflit d’intérêt potentiel concernant son implication dans des sociétés de gestion des déchets. Il a nié tout conflit d’intérêt.

Fakhfakh a nié toute implication dans la nouvelle affaire.

La gestion des déchets s’est avérée être un domaine de plus en plus lucratif pour les investissements privés en Tunisie, avec peu d’attention publique accordée à de nombreuses transactions des sociétés ou à leurs résultats.

Ines Labiadh, coordinatrice de la justice environnementale au Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux, a déclaré que l’affaire mettait en évidence un réseau plus large de “défaillances et de mauvaise gestion” au sein de la gestion environnementale de la Tunisie, les agences gouvernementales souffrant d’une sécheresse d’investissements ou étant entravées par la corruption.

“L’environnement est devenu une proie facile pour les individus et les acteurs économiques pour lesquels plusieurs secteurs sont extrêmement lucratifs”, a-t-elle affirmé, soulignant les échecs du gouvernement dans la réglementation de la gestion des déchets, les développements touristiques illégaux et le commerce illicite de bois abattu clandestinement dans le nord forestier de la Tunisie.

L’ANGed et le ministère tunisien de l’environnement ont été contactés pour obtenir une réponse.

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