Le monde abrite 50 milliards d’oiseaux, selon une recherche scientifique citoyenne “révolutionnaire”

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3 min readMay 19, 2021

Auteur : Lisa Cox

Une étude menée par l’Université de Nouvelle-Galles du Sud suggère qu’il y a six fois plus d’oiseaux individuels que d’humains, mais que de nombreuses espèces sont très rares.

Loriquet arc-en-ciel. Photo : Mike Bowers/The Guardian

Il y a environ 50 milliards d’oiseaux individuels dans le monde, selon une nouvelle recherche qui utilise les observations de la science citoyenne pour tenter d’estimer les chiffres de population de près de 10 000 espèces.

L’article, dirigé par des scientifiques de l’université de Nouvelle-Galles du Sud, suggère qu’il y a environ six fois plus d’oiseaux que d’humains sur la planète, mais que de nombreuses espèces individuelles sont très rares.

Quatre espèces appartiennent à ce que les chercheurs ont appelé “le club du milliard”, avec des populations estimées à plus d’un milliard. Il s’agit du moineau domestique, présent dans de nombreuses régions du monde, de l’étourneau sansonnet, du goéland à bec cerclé et de l’hirondelle rustique.

Les chercheurs ont établi des estimations pour 9 700 espèces, dont les manchots, les émeus et le kookaburra ou martin-chasseur géant, en s’appuyant sur des centaines de millions d’observations d’oiseaux consignées par les ornithologues sur eBird, l’un des plus grands projets scientifiques citoyens sur la biodiversité au monde.

Ils ont mis en commun ces données avec des observations scientifiques professionnelles afin de mettre au point un algorithme permettant d’estimer les effectifs de la population pour presque toutes les espèces. L’équipe de scientifiques a constaté qu’il y avait relativement peu d’espèces d’oiseaux communes, mais un grand nombre d’espèces rares.

“Elles peuvent être rares pour des raisons naturelles, elles ne vivent vraiment que sur une île ou au sommet d’une montagne, par exemple, ou elles peuvent être rares à cause de facteurs humains”, a expliqué Will Cornwell, écologue à l’UNSW et l’un des principaux auteurs de l’article.

Il a ajouté qu’il espérait qu’avec le temps, les modèles pourraient indiquer quelles espèces étaient en déclin et où des efforts de conservation étaient nécessaires.

De nombreux oiseaux australiens se comptent par millions. Parmi eux, le loriquet arc-en-ciel (19 millions), le cacatoès soufré (10 millions) et le kookaburra (3,4 millions).

Sean Dooley, responsable national des affaires publiques pour BirdLife Australia, est un observateur d’oiseaux de longue date et contribue à des programmes de science citoyenne. Il a précisé que l’article montrait la valeur que les observations des citoyens pouvaient apporter à la connaissance scientifique.

“Il s’agit d’une excellente première étape pour essayer de déterminer ce que nous avons”, a-t-il assuré.

“Si nous pouvons continuer à le faire au fil du temps, ce sera la chose la plus importante, car nous savons que nous assistons à une perte énorme de la vie sauvage. Il est essentiel de pouvoir se rapprocher de la quantification de ce qui se passe.”

Cornwell a expliqué qu’en combinant les enregistrements d’observation des oiseaux et de surveillance professionnelle pour les espèces d’oiseaux qui ont fait l’objet d’une étude universitaire rigoureuse, les scientifiques ont pu développer un modèle qui a ajusté certaines des incertitudes qui peuvent survenir dans le cadre de la science citoyenne.

Il a ajouté que le modèle a ensuite été appliqué aux oiseaux qui n’avaient pas fait l’objet d’études professionnelles.

Le chiffre de 50 milliards d’oiseaux individuels représente l’estimation médiane produite par le modèle pour le nombre total d’oiseaux dans le monde.

“L’idée est venue du fait qu’il y a quelques espèces d’oiseaux qui sont très, très bien étudiées”, a signifié Cornwell.

“La grande avancée de cet article était que nous pouvions prendre les données scientifiques et les données de la science citoyenne et combler le vide pour les oiseaux qui ne sont pas étudiés par les scientifiques professionnels.”

Cornwell a révélé qu’il y avait encore quelques incertitudes dans les chiffres et que les chercheurs prévoyaient d’affiner le modèle à mesure que des recherches professionnelles sur davantage d’espèces se produisaient.

Il a stipulé que la recherche mettait en évidence les lacunes dans les informations causées par l’attention scientifique considérable accordée aux espèces d’oiseaux dans les parties développées du globe par rapport aux pays en développement et la nécessité d’affiner les estimations de la population mondiale pour toutes les espèces.

Il a ajouté qu’elle montrait également le rôle que la science citoyenne pouvait jouer dans ces efforts. Les scientifiques procéderont à une nouvelle série d’estimations dans quelques années.

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