Le niveau d’eau “inquiétant” du Mékong en baisse, alors que les Chinois réclament davantage de données sur les barrages

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3 min readFeb 14, 2021

Auteur : Kay Johnson, Panu Wongcha-um

Les niveaux d’eau du Mékong sont tombés à un “niveau inquiétant” en partie à cause des restrictions de débit des barrages hydroélectriques chinois en amont, a communiqué vendredi la Commission du Mékong (MRC), appelant Pékin à partager toutes ses données sur l’eau.

Un pêcheur est vu sur la rive du Mékong à la sortie de Nong Khai, en Thaïlande (FICHIER PHOTO) © REUTERS/Soe Zeya Tun

Cette voie d’eau vitale a viré au bleu le long de la frontière entre la Thaïlande et le Laos, de sa couleur brun foncé habituelle, signalant des eaux peu profondes et de faibles niveaux de sédiments riches en nutriments, en partie à cause des restrictions de débit du barrage de Jinghong dans la province chinoise du Yunnan, d’après le MRC intergouvernemental.

La déclaration de vendredi indique que les faibles précipitations et les barrages sur le Bas Mékong et ses affluents ont également contribué à la baisse des niveaux.

“Il y a eu des hausses et des baisses soudaines du niveau de l’eau immédiatement en aval du Jinghong et plus bas à Vientiane”, a affirmé Winai Wongpimool, directeur de la division du soutien technique du secrétariat de la MRC.

Ces fluctuations affectent la migration des poissons, l’agriculture et le transport dont dépendent près de 70 millions de personnes pour leur subsistance et leur sécurité alimentaire.

“Pour aider les pays du Bas Mékong à gérer les risques plus efficacement, nous appelons la Chine et les pays du Bas Mékong eux-mêmes à nous faire part de leurs plans de libération d’eau”, a prononcé Winai.

Le MRC a déclaré que les conditions normales pourraient être rétablies si de grands volumes d’eau sont libérés des réservoirs des barrages chinois.

Le ministère chinois des affaires étrangères a contesté les conclusions du MRC, ajoutant qu’il existe de nombreuses causes de sécheresse en aval.

L’année dernière, la Chine s’est engagée à partager les données de ses barrages avec les pays membres du MRC, le Laos, la Thaïlande, le Cambodge et le Vietnam.

En janvier, Pékin a notifié à ses voisins que ses barrages remplissaient des réservoirs jusqu’au 25 janvier.

Le niveau de débit du barrage de Jinghong était de 785 mètres cubes par seconde au début du mois de janvier, avant de passer à 1 400 mètres cubes par seconde à la mi-janvier, selon le MRC.

Cependant, les niveaux ont encore baissé en février et étaient de 800 mètres cubes par seconde à partir de jeudi, a révélé la MRC. La déclaration ne mentionne aucune notification récente de Pékin.

La Chine a signalé que le débit sortant du barrage a été constamment supérieur à 1 000 mètres cubes par seconde depuis la fin du mois de janvier, un niveau qui selon elle, est près de deux fois supérieur au débit naturel du fleuve. Elle a demandé à la MRC “d’éviter de causer des malentendus au public”.

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