Les émissions de gaz à effet de serre du Brésil ont augmenté de 9,5 % en 2020 en raison de la déforestation de l’Amazonie
Auteur : Reuters
Les émissions de gaz à effet de serre du Brésil ont augmenté de 9,5% en 2020, en grande partie en raison de l’augmentation de la déforestation en Amazonie au cours de la deuxième année du gouvernement du président Jair Bolsonaro, selon un rapport publié jeudi par des experts du changement climatique.
Alors que la plupart des pays ont généré moins d’émissions de carbone pendant la crise économique provoquée par la pandémie de coronavirus, le Brésil a émis en 2020 2,16 milliards de tonnes d’équivalent dioxyde de carbone (GtCO2e), contre 1,97 milliard en 2019, selon l’étude.
Si l’on tient compte de l’élimination des gaz à effet de serre par les forêts secondaires et les zones protégées, les émissions nettes ont augmenté de 14 % l’an dernier pour atteindre 1,52 GtCO2e, selon l’étude dite SEEG parrainée par le groupe de défense de l’Observatoire du climat.
“La déforestation continue de dominer nos émissions, avec une tendance à la hausse l’année même où le Brésil devrait commencer à atteindre les objectifs de l’accord de Paris sur le climat”, a déclaré Tasso Azevedo, un expert du climat qui coordonne l’étude SEEG.
L’augmentation de la déforestation désavantagera le Brésil dans les négociations sur le climat lors de la COP26, qui a débuté dimanche 31 octobre à Glasgow, a fait état le chef de l’Observatoire du climat, Marcio Astrini.
“Le Brésil a réussi l’exploit d’être certainement le seul grand émetteur à avoir pollué davantage pendant la première année de la pandémie”, a-t-il déploré.
Le Brésil essaie de renforcer les objectifs de l’Accord de Paris lors de la COP26, alors qu’il tente de regagner de la crédibilité pour ses politiques environnementales, en avançant de 2060 à 2050 son objectif de neutralité carbone, c’est-à-dire d’émissions nettes de gaz.
Lors d’un sommet organisé en avril par le président américain Joe Biden à l’occasion de la Journée de la Terre, Bolsonaro a promis de mettre fin à la déforestation illégale en Amazonie d’ici 2030. Mais il continue de promouvoir l’exploitation minière et l’agriculture commerciales dans cette région, y compris sur des terres indigènes protégées.
Les défenseurs de l’environnement soulignent que ces objectifs climatiques lointains sont en contradiction avec ce qui se passe actuellement en Amazonie, les autorités fermant les yeux sur l’exploitation forestière et minière illégale, qui a poussé la plus grande forêt tropicale du monde vers un point de non-retour.
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