Les défenseurs de l’environnement affirment que le site de lancement de fusées pourrait conduire le Queue-de-gaze du Sud, une espèce menacée, à l’extinction

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3 min readSep 30, 2021

Auteur : Royce Kurmelovs

Les défenseurs de l’environnement affirment qu’un projet de construction d’une installation permanente de lancement de fusées à Whaler’s Way, en Australie-Méridionale, pourrait conduire des espèces d’oiseaux menacées, à l’extinction.

Queue-de-gaze du Sud mâle. Source : Parc national de Bournda, NSW, Australie / David Cook via Flickr / CC BY-NC 2.0

Southern Launch, une start-up basée à Adelaïde, exploite le Whalers Way Orbital Launch Complex dans une zone de conservation privée à l’extrémité de la péninsule d’Eyre.

Cette installation devrait contribuer à la croissance de l’industrie spatiale australienne naissante. En septembre, une rampe de lancement temporaire sur le site a accueilli un essai de la fusée suborbitale Hapith I par la société taïwanaise TiSPACE.

Cependant, les plans de construction d’installations permanentes dans la région ont été contestés par des groupes environnementaux, notamment la Nature Conservation Society of South Australia (NCSSA), qui affirme que le site de lancement détruira l’habitat principal d’une sous-espèce : le Queue-de-gaze du Sud, unique à la péninsule d’Eyre, et du Psophode à menton noir (Psophodes nigrogularis).

Lorsqu’il sera exploité à l’échelle commerciale, le site devrait accueillir 35 lancements par an. Le président de la NCSSA, Patrick O’Connor, a affirmé que ce sera “un autre clou dans le cercueil” pour les espèces menacées.

“Nous avons déjà perdu plus d’habitats que ce que cette le Queue-de-gaze du Sud peut raisonnablement tolérer”, selon O’Connor. “Si nous perdons ce site, ce n’est qu’une question de temps. Ils pourront soit s’accrocher dans l’état où ils sont, mais si un grand site comme Whaler’s Way disparaît, le risque est l’extinction.”

O’Connor, un écologue de l’Université d’Adélaïde, a expliqué qu’il y avait également un risque de feux de brousse qui serait aggravé par la possibilité d’un dysfonctionnement mécanique.

La tentative de lancement de la fusée Hapith-I, le 17 septembre dernier, s’est terminée par une défaillance interne qui a provoqué l’incendie du véhicule. Bien que TiSPACE ait depuis retiré la fusée Hapith I, elle a encore l’autorisation d’effectuer deux autres essais d’ici à la fin de 2021.

Dans le cadre des plans d’expansion actuels de Southern Launch, le projet prévoit la construction de deux rampes de lancement permanentes et d’infrastructures de soutien, notamment des installations d’assemblage, des réservoirs de stockage de carburant, des générateurs d’électricité, des bureaux, des accès au transport routier et des bâtiments de dynamitage.

Les travaux comprendront le défrichage de 23 hectares de végétation, la construction de coupe-feu et de routes d’accès, tandis que le plus grand des deux sites de lancement, actuellement connu sous le nom de “site A”, est prévu dans une zone d’habitat privilégié pour le Queue-de-gaze du Sud.

Dans une déclaration, le directeur général de Southern Launch, Lloyd Damp, a stipulé que la société était consciente des inquiétudes concernant l’impact sur la faune et la flore et qu’elle était en train de déplacer la plate-forme de lancement.

“Ces questions ont été soulevées par nos experts en écologie, avec lesquels nous travaillons en étroite collaboration dans le cadre de notre engagement à minimiser les impacts environnementaux de nos opérations à Whalers Way”, a d’après Damp.

“Ces experts ont identifié plusieurs zones alternatives appropriées et nous sommes en train d’évaluer la relocalisation du site de lancement A vers un site alternatif préféré par nos écologues.”

L’expansion fait l’objet d’un examen par le gouvernement d’Australie-Méridionale et le département fédéral de l’environnement en vertu de la loi sur la protection de l’environnement et la conservation de la biodiversité (EPBC).

PlanSA n’a pas encore publié les résultats d’une consultation communautaire qui s’est terminée en septembre.

Comme le Queue-de-gaze du Sud et le Psophode à menton noir figurent sur la liste des espèces menacées, le projet devra également recevoir l’approbation de la ministre fédérale de l’environnement, Sussan Ley, avant de pouvoir être mis en œuvre.

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