Les feux de forêt extrêmes restent et se multiplient

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3 min readFeb 26, 2022

Auteur : Reuters

Les tourbières d’Indonésie, les forêts de Californie et, aujourd’hui, de vastes étendues de zones humides en Argentine ont toutes été ravagées par des incendies extrêmes, ce qui laisse présager un avenir brûlant et la nécessité impérieuse de le prévenir.

Image représentative. Source : Pixabay

Le changement climatique provoquant des sécheresses et les agriculteurs défrichant les forêts, le nombre d’incendies extrêmes devrait augmenter de 30 % au cours des 28 prochaines années. Ces incendies ravagent aujourd’hui des environnements qui n’étaient pas enclins à brûler par le passé, comme la toundra de l’Arctique et la forêt amazonienne.

“Nous avons constaté une forte augmentation des incendies récents dans le nord de la Syrie, dans le nord de la Sibérie, dans la partie orientale de l’Australie et en Inde”, a déploré Andrew Sullivan, spécialiste des feux de brousse du gouvernement australien, qui a participé à la rédaction du rapport publié mercredi 23 février par le Programme des Nations unies pour l’environnement et le groupe de communication environnementale GRID-Arendal.

Dans le même temps, la lente disparition des nuits fraîches et humides qui contribuaient autrefois à tempérer les incendies signifie également que ceux-ci deviennent plus difficiles à éteindre, selon une deuxième étude publiée la semaine dernière dans la revue Nature.

Les températures nocturnes ayant augmenté plus rapidement que les températures diurnes au cours des quatre dernières décennies, les chercheurs ont constaté une augmentation de 36 % du nombre d’heures après la tombée de la nuit qui étaient suffisamment chaudes et sèches pour alimenter un incendie.

“C’est un mécanisme qui permet aux incendies de prendre de l’ampleur et de devenir plus extrêmes”, a confié Jennifer Balch, auteur principal de l’étude publiée dans Nature et directrice du Earth Lab de l’université du Colorado à Boulder.

“Les pompiers épuisés n’ont pas de répit”, ce qui signifie qu’ils ne peuvent pas se regrouper et revoir leurs stratégies pour lutter contre un incendie.

Les conséquences des incendies extrêmes sont multiples, qu’il s’agisse des pertes et des dommages ou des interventions coûteuses des pompiers. Rien qu’aux États-Unis, le rapport du PNUE stipule que le poids économique des incendies de forêt s’élève à 347 milliards de dollars par an.

Avec les forêts californiennes en feu, le gouvernement de l’État a dépensé environ 3,1 milliards de dollars pour l’extinction des incendies au cours de l’exercice 2020–21.

Les incendies qui font rage depuis décembre dans la province argentine de Corrientes ont fait un bilan énorme, tuant la faune du parc national Ibera, carbonisant les pâturages et le bétail, et décimant les cultures, notamment la yerba mate, les fruits et le riz. Les pertes ont déjà dépassé les 25 milliards de pesos argentins (234 millions de dollars), selon la Société rurale argentine.

Le rapport du PNUE appelle les gouvernements à repenser les dépenses liées aux incendies de forêt, leur recommandant de consacrer 45 % de leur budget à la prévention et à la préparation, 34 % à la lutte contre les incendies et 20 % à la récupération.

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