Les groupes de protection de la nature demandent aux pays riches de financer les efforts en matière de biodiversité

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3 min readMar 5, 2022

Auteur : Reuters

Les groupes de défense de l’environnement demandent aux pays riches d’augmenter les dépenses consacrées à la conservation de la biodiversité dans les pays en développement et de compenser ainsi les dommages causés par le commerce international.

Image représentative. Source : Pixabay

Mardi 2 mars, des groupes tels que l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), Campaign for Nature et l’Institut des ressources mondiales ont annoncé leur objectif de mobiliser 60 milliards de dollars par an pour le financement international de la biodiversité.

Cet objectif fait suite à l’engagement pris par les pays développés de consacrer 100 milliards de dollars par an au financement de la lutte contre le changement climatique afin d’aider les nations les plus pauvres, qui ont été touchées de manière disproportionnée.

“Nous avons l’obligation morale de fournir aux pays en développement les moyens de conserver la nature”, a déclaré Bruno Oberle, directeur général de l’UICN.

Un million d’espèces animales et végétales sont actuellement menacées d’extinction, soit plus que jamais dans l’histoire de l’humanité. Rien qu’en Amazonie, plus de 10 000 espèces sont menacées de disparition en raison du défrichage de la forêt tropicale pour l’élevage du bétail, la culture du soja et d’autres utilisations.

Plus de 700 milliards de dollars sont nécessaires chaque année pour faire face à la crise mondiale de la biodiversité, dont 500 milliards peuvent être pris en charge en annulant les subventions néfastes, ont affirmé les groupes. Sur les 200 milliards de dollars restants, les pays développés devraient fournir 30 %, soit 60 milliards de dollars.

“Le commerce international est à l’origine d’environ 30 % des menaces pesant sur les espèces au niveau mondial”, a expliqué Manfred Lenzen, chercheur en durabilité à l’université de Sydney. Ce que cela signifie, a-t-il ajouté, c’est que les pays riches sont largement en mesure de protéger leur propre habitat et leur environnement alors “qu’ils externalisent ailleurs toutes ces activités problématiques liées à la biodiversité et importent des produits de base fabriqués dans des pays à faible revenu.”

Les groupes de défense de l’environnement ont annoncé cet objectif en prévision d’un important cycle de négociations des Nations unies sur la biodiversité, qui doit se tenir à Genève à la fin du mois. L’objectif est d’obtenir l’engagement des pays riches avant la réunion sur la Convention sur la diversité biologique qui se tiendra le mois prochain à Kunming, en Chine.

En 2009, les pays riches ont promis de mobiliser 100 milliards de dollars par an pour le financement du climat d’ici à 2020. Mais elles n’ont pas atteint cet objectif et les dernières estimations indiquent qu’il ne sera pas atteint avant 2023. Malgré leur piètre bilan en matière de financement de l’environnement, les responsables de la conservation espèrent que les nations riches comprendront qu’il est dans leur intérêt d’agir.

“Il ne s’agit pas d’une taxe sur la biodiversité”, a selon Marco Lambertini, directeur général du World Wildlife Fund International. “Il s’agit d’un investissement dans les services que la biodiversité génère pour notre société, pour notre économie, pour notre bien-être et notre santé.”

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