Les trafiquants d’animaux sauvages reviennent en force alors que les restrictions liées à la pandémie s’assouplissent

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3 min readSep 23, 2021

Auteur : Reuters

Après une réduction drastique du trafic d’espèces sauvages pendant la pandémie, les autorités d’Asie du Sud-Est doivent agir rapidement pour empêcher les trafiquants de reprendre leurs activités lorsque les contrôles aux frontières seront assouplis, selon un rapport des Nations unies à paraître.

Image représentative. Source : Joshua Prieto via Pexels

Les réseaux de trafiquants ont été perturbés lorsque les pays ont fermé leurs frontières et renforcé la surveillance lors de l’apparition du coronavirus l’année dernière.

En raison de l’idée répandue selon laquelle le virus est apparu en premier lieu sur un marché chinois où étaient vendus des animaux sauvages, la demande de produits issus de la faune sauvage, comme les écailles de pangolin, la bile d’ours, la corne de rhinocéros, a également chuté brutalement, les gens étant davantage sensibilisés aux zoonoses.

Mais ces changements sont temporaires et l’Asie du Sud-Est risque de connaître une augmentation à long terme du commerce et du trafic d’espèces sauvages, a averti l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) dans un rapport interne destiné aux organismes chargés de l’application de la loi dans la région, et examiné par Reuters.

Jeremy Douglas, représentant de l’ONUDC pour l’Asie du Sud-Est et l’Asie-Pacifique, a expliqué que la pandémie a donné aux autorités l’occasion de faire davantage pour décourager les consommateurs et pour resserrer les lignes d’approvisionnement des trafiquants.

Mais à mesure que les trafiquants reprennent du poil de la bête, les saisies officielles de produits animaux illicites ont commencé à augmenter, d’où l’importance de maintenir des contrôles plus stricts aux frontières.

L’Asie du Sud-Est, l’une des régions du monde les plus riches en espèces, est depuis longtemps un point chaud pour le trafic d’animaux sauvages. Les rhinocéros sont tués pour leurs cornes, les crocodiles sont élevés pour leur peau, les loutres et les oiseaux chanteurs sont capturés comme animaux de compagnie, le bois de rose est exploité illégalement.

Selon l’ONG Traffic, les pays d’Asie du Sud-Est “servent de source, de consommateur et d’entrepôt pour les espèces sauvages provenant de la région et du reste du monde”.

Il existe une forte demande de produits animaux illicites dans des pays comme la Chine, le Myanmar et la Thaïlande, où ils sont utilisés dans la médecine traditionnelle ou consommés directement.

Certains gouvernements ont saisi l’occasion de la pandémie pour imposer des interdictions bien nécessaires sur le commerce des espèces sauvages. Alors que le coronavirus faisait rage dans le monde au début de 2020, la Chine a imposé une interdiction immédiate de la consommation de viande sauvage et de certains échanges d’animaux sauvages, tandis que le Vietnam a renforcé l’application de ses lois anti-trafic en juillet de la même année.

Ces politiques ont permis de freiner considérablement la demande, selon le rapport.

Mais de récentes opérations de répression en Chine et au Vietnam montrent que les trafiquants ont recommencé à faire passer des écailles de pangolin par les frontières cette année, selon Douglas.

La chasse aux espèces sauvages et l’extraction de produits animaux illégaux n’ont pas totalement cessé pendant la pandémie.

Grâce à des entretiens avec des négociants et des trafiquants d’espèces sauvages dans des régions difficiles à contrôler dans les pays situés le long du Mékong : comme le Myanmar, la Thaïlande, le Laos et la Chine, l’ONUDC a trouvé des preuves de stockage de ces produits jusqu’à ce que les prix et la demande remontent.

Les gardes forestiers de cette région et d’autres régions du monde ont également signalé une augmentation de la chasse de subsistance, les pertes économiques et d’emplois liées à la pandémie ayant obligé les gens à se tourner vers les forêts pour survivre.

“Les principaux réseaux de trafic attendent toujours la levée de certaines restrictions pour recommencer à transporter des volumes plus importants”, a déploré Douglas.

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