L’Inde pourrait construire de nouvelles centrales au charbon en raison de leur faible coût malgré le changement climatique

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3 min readApr 21, 2021

Auteur : Sudarshan Varadhan

L’Inde pourrait construire de nouvelles centrales électriques au charbon car elles génèrent l’électricité la moins chère, selon un projet de document de politique électrique vu par Reuters, malgré les appels croissants des écologistes à dissuader l’utilisation du charbon.

Les cheminées d’une centrale électrique au charbon sont photographiées à New Delhi, en Inde, le 20 juillet 2017. REUTERS/Adnan Abidi

La contribution du charbon à la production d’électricité en Inde a chuté pour la deuxième année consécutive en 2020, marquant une rupture avec des décennies de croissance de l’électricité produite à partir du charbon. Pourtant, ce combustible représente près des trois quarts de la production annuelle d’électricité en Inde.

Les défenseurs de l’environnement s’opposent depuis longtemps à l’ajout de nouvelles capacités de production d’électricité à partir du charbon. Les prix de l’énergie solaire et éolienne sont en train de tomber à des niveaux records, ce qui aiderait le troisième plus grand émetteur de gaz à effet de serre du monde à réduire ses émissions.

Cependant, en février, un projet de 28 pages sur la politique nationale de l’électricité (NEP) 2021, qui n’a pas été rendu public, a montré que l’Inde pourrait ajouter de nouvelles capacités de production au charbon, tout en recommandant des normes technologiques plus strictes pour réduire la pollution.

“Bien que l’Inde se soit engagée à augmenter sa capacité de production par le biais de sources non fossiles, il se peut que le pays doive encore augmenter sa capacité de production à partir du charbon, car il s’agit toujours de la source de production la moins chère”, peut-on lire dans le projet de NEP.

Toutes les futures centrales au charbon devraient uniquement déployer des technologies moins polluantes dites “ultra super critiques” “ou d’autres technologies plus efficaces”, ajoute-t-il.

L’entreprise publique NTPC Ltd (NTPC.NS), premier producteur d’électricité en Inde, a communiqué en septembre sur le fait qu’elle n’acquerrait pas de terrains pour de nouveaux projets de centrales au charbon. Les entreprises privées et de nombreux États du pays n’ont pas investi dans de nouvelles centrales au charbon depuis des années, estimant qu’elles n’étaient pas économiquement viables.

Une source ayant une connaissance directe de la situation a affirmé qu’un groupe gouvernemental composé de divers experts et fonctionnaires du secteur de l’énergie discuterait du projet et pourrait apporter des modifications avant de demander l’approbation du cabinet.

Le ministère indien de l’énergie n’a pas immédiatement répondu à une demande de commentaire dimanche.

Le projet de document propose également le commerce de l’énergie renouvelable sur les marchés “day-ahead” (marché des négociations et trading d’électricité), la création de tarifs distincts pour les stations de recharge des véhicules électriques et la privatisation des sociétés de distribution d’électricité.

Le NEP 2021 est la première tentative de l’Inde de réviser sa politique de l’électricité adoptée en 2005, lorsque le pays produisait une quantité négligeable d’énergie renouvelable.

Selon les experts, l’introduction progressive des sources d’énergie renouvelables et l’élimination rapide des sources conventionnelles telles que le charbon et le gaz naturel pourraient entraîner une instabilité du réseau électrique et provoquer des pannes.

Tout en suggérant une utilisation flexible de l’électricité produite à partir de charbon et de gaz naturel pour assurer la stabilité du réseau dans les années à venir, le projet de politique fait de la promotion de l’énergie propre son principal objectif.

Il suggère d’accélérer l’adoption d’un stockage hydroélectrique par pompage “rentable” pour soutenir le réseau électrique, ajoutant que seuls 4,8 gigawatts (GW) sur un potentiel de 96,5 GW de capacité de stockage par pompage ont été développés jusqu’à présent.

Le projet recommande également d’indemniser les centrales au gaz naturel qui fonctionnent à un rendement réduit pour assurer la stabilité du réseau et qui subissent une usure plus importante en raison des fluctuations de la production.

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