L’Italie prévoit que le prix du carbone dans l’UE se négociera autour de 80 euros par tonne cette année

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3 min readFeb 9, 2022

Auteur : Reuters

L’Italie s’attend à ce que le prix des permis sur le marché du carbone de l’Union européenne s’échange à une moyenne de 80 euros par tonne cette année, donnant au gouvernement plus de fonds pour freiner la flambée des factures d’énergie, selon un document du Trésor vu par Reuters.

Image représentative. Source : Pixabay

Ce prix, s’il est confirmé, serait en hausse par rapport à une moyenne de 69 euros au quatrième trimestre de 2021 et permettrait à Rome de lever près de 600 millions d’euros de ressources supplémentaires pour amortir les pics de prix de l’énergie et offrir un soulagement aux ménages et aux entreprises.

Le gouvernement a jusqu’à présent budgétisé environ 2,8 milliards d’euros de recettes provenant de la mise aux enchères des permis d’émission de carbone, dont une partie servira à réduire les prélèvements sur les coûts du système pesant sur les entreprises.

Mais dans le document, le Trésor estime désormais pouvoir lever 3,36 milliards d’euros cette année, sur la base d’une “estimation fiable et prudente” de 80 euros par tonne, reflétant les futurs prix des contrats.

Lancé en 2005, le système européen d’échange de quotas d’émission (ETS) oblige les fabricants, les compagnies d’électricité et les compagnies aériennes à acheter des permis pour chaque tonne de dioxyde de carbone qu’ils émettent.

Le prix des permis se rapproche des 100 euros la tonne, un niveau qui, selon les analystes, stimulera les investissements dans les sources d’énergie à faible émission de carbone.

Le document du Trésor italien, présenté au Parlement la semaine dernière, stipule qu’un prix moyen des permis de 89 euros par tonne, basé sur le “pic observé en décembre dernier”, permettrait de récolter 3,73 milliards d’euros, tandis que 69 euros par tonne rapporterait 2,9 milliards d’euros.

Dans ces trois scénarios, Rome part d’une estimation de 42 millions de quotas de CO2.

Le gouvernement a alloué quelque 10 milliards d’euros depuis juillet pour amortir les fortes hausses des factures d’énergie, mais les partis au pouvoir pressent le Premier ministre Mario Draghi d’introduire un nouveau paquet d’emprunts supplémentaires pour aider les familles et les entreprises.

Le parti de droite au pouvoir, la Ligue, a appelé à une augmentation du déficit d’au moins 30 milliards d’euros, tandis que le Trésor, soucieux de réduire le déficit budgétaire cette année à 5,6 % de la production nationale, contre 9,4 % en 2021, résiste aux pressions.

L’association patronale italienne Confindustria a calculé que la hausse des factures énergétiques coûtera à l’industrie quelque 37 milliards d’euros cette année, contre 20 milliards d’euros l’an dernier et seulement 8 milliards d’euros en 2019.

Lundi 7 février, le ministre italien de la Transition énergétique, Roberto Cingolani, a prévenu que les factures énergétiques élevées pourraient annuler les ressources que l’Italie attend du Fonds de relance de l’UE l’année prochaine, qui s’élèvent à environ 39 milliards d’euros.

“La hausse attendue des coûts énergétiques risque d’avoir un coût global l’année prochaine supérieur à l’ensemble du plan de relance”, a confié Cingolani lors d’une conférence.

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