L’Italie rend sa constitution plus verte, les écologistes appellent à l’action

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3 min readFeb 14, 2022

Auteur : Reuters

Les politiciens et les activistes italiens ont salué une nouvelle loi inscrivant la protection de l’environnement dans la constitution, mais ont déclaré que des mesures devaient être prises pour que le pays en bénéficie.

Image représentative. Source : PIxabay

L’Italie est réputée pour sa beauté naturelle, mais les écologues affirment qu’elle ne fait pas assez pour protéger des joyaux tels que la lagune de Venise ou des milliers de kilomètres de côtes méditerranéennes.

La loi constitutionnelle, approuvée par le Parlement mardi 9 février, stipule que l’État doit sauvegarder l’environnement, la biodiversité et l’écosystème “également dans l’intérêt des générations futures”.

Elle précise que toute initiative économique privée ne doit pas porter atteinte à la santé ou à l’environnement.

Le ministre de la Transition écologique, Roberto Cingolani, a qualifié ce changement “d’étape essentielle” pour l’Italie, alors que Rome s’efforce de lever des investissements verts pour transformer l’économie dans le cadre du fonds de relance post-pandémie de coronavirus de l’Union européenne.

“Je pense que c’est un jour mémorable”, a affirmé Cingolani dans un communiqué.

Toutefois, il reste à voir quels seront les effets pratiques de la révision de la constitution.

La Constitution italienne, en vigueur depuis 1948, énonce de grands principes, mais ceux-ci ne sont pas toujours reflétés dans la législation et la politique quotidienne.

Par exemple, en 2012, l’Italie a inscrit la nécessité d’équilibrer le budget de l’État dans la Constitution, mais depuis lors, elle n’a jamais réussi à atteindre l’équilibre budgétaire.

De même, l’article 11 de la constitution dit que l’Italie “rejette la guerre… comme moyen de résoudre les controverses internationales”, mais cela n’a pas empêché Rome de participer, directement ou indirectement, à un certain nombre de conflits armés.

Si une juridiction inférieure estime qu’un texte législatif est contraire à la Constitution, elle peut faire appel auprès de la Cour constitutionnelle, ce qui déclenche un processus généralement lent et fastidieux.

Le chef de l’État peut également refuser de signer les projets de loi et demander au Parlement de les réviser s’il estime qu’ils ne respectent pas la Constitution. Les particuliers et les groupes de pression ne peuvent pas saisir directement la Cour constitutionnelle.

Le ministre des transports et des infrastructures, Enrico Giovannini, a qualifié la nouvelle loi constitutionnelle “d’acte fort et symbolique”, mais a ajouté que les principes établis nécessitaient désormais “des actions collectives et individuelles conformes à ces principes”.

“Nous avons besoin de lois et de règles pour sauvegarder ces principes dans la pratique”, a-t-il écrit dans le quotidien Avvenire, ajoutant qu’il était regrettable que l’opinion publique ait montré une “indifférence substantielle” au changement constitutionnel.

La branche italienne du Fonds mondial pour la nature (WWF) a affirmé qu’elle attendait désormais du Parlement qu’il adapte la législation existante sur les questions environnementales.

“Enfin, la protection de l’environnement est devenue un principe fondamental de la république, dont la législation future doit s’inspirer et auquel la législation passée doit s’adapter”, a exprimé la présidente italienne du WWF, Donatella Bianchi, dans un communiqué.

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