McKinsey : la demande mondiale de combustibles fossiles atteindra son maximum en 2027

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3 min readJan 16, 2021

Auteur : Sarah George

L’un des plus grands cabinets de consultants au monde a publié une analyse décrivant comment la demande mondiale de combustibles fossiles pourrait atteindre un pic d’ici 2027. En raison de la pandémie de Covid-19, les tendances en matière d’électrification et d’efficacité énergétique s’accélèrent.

Créateur : TebNad | Crédits : Getty Images/iStockphoto

Le rapport “Global Energy Perspective 2021” de McKinsey & Company, publié aujourd’hui, prévoit la manière dont les schémas de production et de demande d’énergie vont évoluer jusqu’en 2050, en gardant à l’esprit le mouvement net-zéro. En février 2020, environ la moitié du PIB mondial était couverte par des objectifs de zéro émission et depuis lors, des pays tels que la Chine, le Japon, la Corée du Sud et le Canada se sont engagés à renforcer leurs objectifs climatiques.

Selon le nouveau rapport, la demande mondiale d’énergie ne devrait pas atteindre les niveaux d’avant la réforme de la PAC pendant au moins un an encore, soit quatre ans au maximum. La demande d’électricité et de gaz va rebondir plus rapidement que celle du pétrole, un secteur qui comptait déjà sur la perspective d’une décroissance en raison du durcissement de la législation sur le climat.

En outre, la demande globale de combustibles fossiles devrait atteindre son maximum en 2027. Les précédentes itérations du rapport de McKinsey avaient signalé des dates dans les années 2030, mais cette version est la première depuis que l’OMS a déclaré que le Covid-19 était une pandémie.

Ces conclusions sont tirées de l’analyse de quatre scénarios possibles, allant d’un changement majeur pour aligner les économies sur la voie 1,5 degrés Celcius de l’accord de Paris à un scénario dans lequel les nations donnent la priorité à la création d’emplois à court terme sur la décarbonisation et à long terme dans leurs plans de relance du covid-19, ralentissant ainsi la transition énergétique.

Si l’on fait la moyenne de tous les scénarios, le pic mondial de la demande de pétrole devrait se produire en 2029. Pour le gaz, le pic sera atteint en 2037, car les infrastructures de chauffage des bâtiments devront être remplacées à l’échelle avant que la demande ne bascule.

Toujours dans le scénario moyen, l’hydrogène “vert” deviendra compétitif par rapport au gaz d’ici 2030. Plus de 95 % de l’hydrogène produit dans le monde en 2020 était d’origine fossile, autant que bien qu’il soit largement considéré comme un élément clé du puzzle du “zéro net” pour les secteurs difficiles à réduire, il ne constitue pas encore une solution miracle en soi.

Néanmoins, McKinsey avertit qu’il faut faire plus si le monde doit s’aligner sur la norme de 1,5C. Dans le cadre d’un statu quo décrit dans le rapport comme le scénario de référence, plus de la moitié de la demande énergétique mondiale continuera d’être satisfaite par les combustibles fossiles en 2050. Et, au début des années 2030, l’humanité aura émis la totalité du budget CO2e qui devrait être réparti jusqu’en 2100 dans un scénario de 1,5C.

“Il y a encore beaucoup de chemin à parcourir pour éviter un changement climatique mondial important”, selon Christer Tryggestad, associé principal de McKinsey.

“L’importance des politiques a augmenté au cours de l’année dernière. Malgré l’élan accru vers la décarbonisation, de nombreux gouvernements doivent encore traduire des objectifs ambitieux en actions spécifiques. En outre, étant donné la taille sans précédent de nombreux plans de relance économique après le COVID-19, l’orientation des mesures de relance jouera un rôle clé dans le façonnement des systèmes énergétiques dans les décennies à venir”.

Le “Energy Policy Tracker” fournit des informations régulièrement mises à jour sur le montant des fonds de relance que les gouvernements nationaux consacrent aux combustibles fossiles et aux énergies renouvelables, et sur les conditions qu’ils assortissent à ces aides. Le mercredi 13 janvier, le montant total des aides accordées sous forme de mesures inconditionnelles pour les combustibles fossiles (202,4 milliards de dollars) était supérieur à celui des aides conditionnelles ou non conditionnelles pour les énergies renouvelables (183,67 milliards de dollars).

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