Pour les oiseaux de proie du Kenya, les lignes électriques sont un ennemi mortel

Opresse
Opresse
Published in
2 min readMay 2, 2022

Auteur : Reuters

Deux hommes collent une prothèse de patte dans un insert, sur le corps d’une grande buse augure noire et blanche, un bandeau sur les yeux, calme, pour remplacer celle qu’elle a perdue.

Image représentative. Source : Pixabay

Cette femelle est l’un des nombreux oiseaux de proie blessés qui arrivent au centre de réhabilitation kenyan de Simon Thomsett, dont la plupart, comme elle, ont été estropiés par électrocution.

Le problème s’est progressivement aggravé à mesure que le Kenya a modernisé son réseau électrique, remplaçant les poteaux en bois par du béton armé, qui peut être conducteur, et suspendant entre eux des lignes électriques insuffisamment isolées, selon les défenseurs de la nature.

Cette situation et l’absence de balises dissuasives le long des câbles rapprochent de leur disparition les populations d’oiseaux de proie du Kenya, déjà en déclin.

“Il y a trente ans, les oiseaux arrivaient soit heurtés par des voitures, soit malades… ou percutant des objets tels que des cordes à linge ou des fenêtres”, a expliqué Thomsett après avoir aidé à poser la prothèse.

“Maintenant, la grande majorité est l’électrocution.”

Beaucoup sont tués purement et simplement par le choc, que ce soit par collision directe avec les lignes électriques ou en se perchant, ce qui réduit l’isolation.

La population de buses augures du Kenya, historiquement l’un de ses oiseaux de proie les plus communs, a chuté de 91 % en 40 ans en raison de l’électrocution, de la perte d’habitat et de l’empoisonnement, selon une étude réalisée en février par Thomsett et d’autres auteurs et publiée dans Biological Conservation.

Sur la même période, le nombre de vautours charognard a baissé de 88 % et celui des aigles huppard de 94 %, selon l’étude.

Dans certaines régions d’Afrique du Sud, des dispositifs de déviation des vols d’oiseaux ont été mis en place avec succès pour réduire les cas de décès de ce type.

“Ces dispositifs peuvent réduire les collisions de plus de 90 % pour certaines espèces”, selon Lourens Leeuwner, qui gère le programme sur la faune et l’énergie de l’Endangered Wildlife Trust d’Afrique du Sud.

Source
Opresse

--

--