Pourquoi les plantes rares du désert sud-africain disparaissent-elles ?

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2 min readMay 6, 2021

Auteur : Nick Dall

A la frontière entre l’Afrique du Sud et la Namibie, le parc transfrontalier du Richtersveld est réputé pour la richesse de ses plantes désertiques. Mais depuis quelques années, celles-ci disparaissent inexorablement.

Le Richtersveld abrite de nombreuses plantes succulentes inhabituelles, notamment Argyroderma fissum, connue sous le nom de vingervygies en raison de ses feuilles en forme de doigts. Photo : Ute Schmiedel/Handout

La terre regorge de paysages somptueux. C’est notamment le cas du Namaqualand, une zone désertique entre l’Afrique du Sud et la Namibie. Normalement aride, ce désert se transforme au printemps, pendant une très courte période, en une oasis pleine de fleurs. Une partie du Namaqualand se trouve dans le parc transfrontalier du Richtersveld, un site inscrit au patrimoine mondial de l’humanité.

Sauf que depuis quelques années, les plantes se font de plus en plus rares, comme le dévoile le Guardian. Une étude indique ainsi que 85% de l’Aloe pearsonii : une plante endémique du Richtersveld, a disparu au cours des cinq dernières années, alors que son nombre était stable lors des quatre précédentes décennies. Interrogé par le Guardian, Pieter van Wyk, un botaniste ayant participé à l’étude, affirme que des dizaines d’autres plantes pourraient bientôt totalement disparaître. En cause : le réchauffement climatique, et le braconnage.

Il faut dire qu’avec plus de 3 000 espèces végétales, dont 400 endémiques à la région, ce désert est biologiquement le plus diversifié au monde. Il est d’ailleurs qualifié de “laboratoire de plantes” le plus important au monde. Et c’est justement cette diversité et cette rareté qui attire les convoitises.

Pieter van Wyk explique que “de nombreuses espèces de Richtersveld sont si spécialisées qu’elles ne poussent que dans une vallée ou sur un versant de montagne. Dans les cas extrêmes, une espèce entière peut être confinée dans une zone plus petite qu’un terrain de football, de sorte qu’un braconnier pourrait éteindre une espèce en un matin”. D’après ses estimations, le braconnage des plantes pourrait être plus lucratif que l’industrie de la corne de rhinocéros du pays.

Avec le réchauffement climatique, la zone devient encore et toujours plus aride, et venteuse. Et les pluies se font de plus en plus rares. Or plus il fait chaud plus les plantes ont besoin d’eau.

Au total, plus de 100 espèces de Richtersveld ont été inscrites sur la liste rouge des espèces en danger d’Afrique du Sud au cours des cinq dernières années.

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