Shell envisage une usine de biocarburants pour répondre à la demande croissante de l’aviation asiatique

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3 min readDec 1, 2021

Auteur : Reuters

La major mondiale Royal Dutch Shell pourrait construire une usine de biocarburants à Singapour pour répondre à la demande croissante de carburants d’aviation durables (SAF) dans la région, a exprimé mercredi le responsable de ses activités en aval.

Station essence Shell. Source : David Nagy via Flickr / CC BY 2.0

Le projet proposé de 550 000 tonnes par an (tpa) sur l’île Bukom de Singapour pourrait produire des SAF pour approvisionner les principaux hubs asiatiques tels que l’aéroport international de Hong Kong et le Changi de Singapour, a expliqué aux journalistes Huibert Vigeveno, directeur de Shell Downstream.

“De nombreuses compagnies aériennes sont désireuses de nous parler”, a-t-il assuré. “Je vois beaucoup de croissance dans le carburant d’aviation durable”.

Citant des discussions avec des compagnies aériennes asiatiques, dont Singapore Airlines, Cathay Pacific, Japan Airlines et Nippon Airlines, il a affirmé que l’appétit pour le SAF ne se limitait pas à l’Europe ou aux États-Unis.

Alors que Shell cherche à s’éloigner des combustibles fossiles, en réponse à la pression des gouvernements et de certains actionnaires en faveur d’une action climatique, l’entreprise construit déjà une usine de biocarburants d’une capacité de 820 000 tonnes par an à Rotterdam, aux Pays-Bas.

Shell travaille également avec la compagnie aérienne européenne KLM pour tester le mélange de carburants synthétiques.

Au niveau mondial, Shell vise à produire environ 2 millions de tonnes par an de SAF d’ici 2025, bien que ce carburant renouvelable représente moins de 0,1 % de la demande mondiale actuelle de carburéacteur.

Pour passer à la production de carburants à faible teneur en carbone, Shell a fermé une unité de distillation de brut à Bukom, ce qui a réduit de moitié sa capacité de raffinage, a montré Vigeveno, malgré une reprise des marges de raffinage mondiales.

“L’usine de biocarburants proposée à Singapour aura également la possibilité de produire du diesel renouvelable et de la matière première “bionaphta” pour les produits pétrochimiques”, a-t-il ajouté.

“L’alternative est beaucoup plus précieuse”, a-t-il dit, ajoutant que Shell se concentre sur les produits à plus forte valeur ajoutée tels que les produits chimiques de performance, le bitume et aussi les lubrifiants, qui offrent un retour sur les capitaux employés de plus de 20%.

“Les marges des raffineries se sont un peu améliorées, mais elles sont loin des niveaux qu’elles avaient auparavant”, selon Vigeveno, ajoutant que le secteur était toujours en surcapacité.

L’aviation est l’un des modes de transport les plus difficiles à décarboniser.

Le transport maritime, en revanche, dispose de nombreuses options en matière de carburant, comme le passage au gaz naturel liquéfié (GNL), à l’électricité, au diesel renouvelable et, à plus long terme, à l’hydrogène, à condition que l’infrastructure soit mise en place.

Vigeveno a confié que l’hydrogène pourrait être viable pour le transport maritime au cours de cette décennie.

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