Un rapport de l’ONU met en évidence les tendances en matière d’utilisation des terres et les coûts de la dégradation

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3 min readApr 29, 2022

Auteur : Reuters

Des décennies de déforestation, d’exploitation minière et de pollution industrielle ont fait des ravages sur la planète, laissant jusqu’à 40 % de ses terres dégradées et mettant les économies en danger, selon un rapport des Nations unies.

Image représentative. Source : Pixabay

Près de la moitié des terres de la planète sont aujourd’hui occupées par l’agriculture, qui a fait disparaître des pans entiers de forêts au profit des pâturages et des champs de culture.

Si la tendance se poursuit, 11 % supplémentaires de la surface terrestre mondiale, soit environ la taille de l’Amérique du Sud, pourraient être dégradés d’ici à 2050, a indiqué mercredi 27 avril la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (UNCCD) dans son rapport sur les perspectives mondiales des terres.

Le monde demande plus de nourriture pour alimenter une population croissante, tandis que les efforts pour lutter contre le changement climatique impliquent de laisser les forêts intactes et de développer des projets terrestres tels que des réseaux de panneaux solaires et des parcs éoliens.

“Ce sont des demandes concurrentes”, selon Barron Orr, scientifique en chef de l’UNCCD. “Il ne reste plus beaucoup de terres avec lesquelles travailler”.

L’homme a converti plus de 70 % de la surface terrestre libre de glace dans sa quête de nourriture et de ressources naturelles, y compris tout ce qui va du sable aux combustibles fossiles.

Cette extraction de ressources a laissé les eaux polluées, les sols érodés, les pentes des montagnes déstabilisées et les rendements des cultures diminués.

“La dégradation des terres est synonyme de mort”, a confié à Reuters Ibrahim Thiaw, secrétaire exécutif de la CCD. “Ce rapport est un signal d’alarme. Nous ne pouvons pas considérer la terre comme acquise.

Lors de sa 15e conférence, qui se tiendra le mois prochain à Abidjan, la CNULCD avertira les décideurs politiques que la dégradation des terres met en péril certaines entreprises et industries.

Près de la moitié de l’économie mondiale, soit environ 44 000 milliards de dollars par an, dépend de la culture des terres ou de l’extraction des ressources.

Les pays se sont engagés à restaurer 10 millions de kilomètres carrés d’ici à 2030, soit environ la taille de la Chine, mais ils ne parviennent pas à mobiliser les quelque 1 600 milliards de dollars nécessaires à cette tâche, indique le rapport.

La réorientation des 700 milliards de dollars de subventions annuelles à l’agriculture et aux combustibles fossiles dans le monde vers la restauration des terres pourrait être utile, selon le rapport.

Selon Thiaw, le secteur privé, responsable de la majeure partie de la production alimentaire, devrait réduire l’utilisation de produits agrochimiques et investir davantage dans la protection de la nature. Ces projets pourraient consister à restaurer la santé des sols, à protéger la faune et la flore sauvages et à améliorer la disponibilité de l’eau en stockant l’eau de pluie ou en utilisant l’irrigation au goutte-à-goutte, explique le rapport. Il recommande également de confier la conservation des terres aux communautés autochtones et autres communautés locales.

L’ensemble de ces efforts pourrait générer jusqu’à 140 000 milliards de dollars par an de retombées économiques, soit 50 % de plus que le PIB actuel.

Certains pays ont réussi à faire des progrès. L’Argentine réaménage ses zones humides d’Ibera. Le Brésil, le Mexique et les États-Unis s’efforcent d’aider les communautés à faire face à la sécheresse. L’Irak, la Chine et le Koweït s’attaquent aux tempêtes de poussière.

Mais d’autres projets ont connu des difficultés. La grande muraille verte de l’Afrique, lancée en 2007 pour restaurer une bande de terre de 8 000 km de long sur toute la largeur du continent d’ici à 2030, n’a jusqu’à présent restauré que 4 % de la superficie visée, précise le rapport.

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