Un zoo du Pakistan se refait une beauté après le départ d’un éléphant solitaire

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3 min readFeb 22, 2021

Auteur : AFP

Le ministère pakistanais du changement climatique a pris en charge la réhabilitation du zoo d’Islamabad et prévoit de créer un centre de conservation largement amélioré

Le zoo pakistanais délabré, qui abritait autrefois ce qu’on appelait “l’éléphant le plus solitaire du monde” et qui est connu pour abriter des animaux dans des enclos de béton exigus, a lancé un ambitieux plan de rénovation de 7,5 millions de dollars.

Les défenseurs des droits des animaux ont fait campagne contre la situation critique de la plus grande attraction du zoo d’Islamabad, Kaavan, le dernier éléphant d’Asie restant dans le pays qui vivait seul depuis la mort de sa compagne huit ans plus tôt.

Kaavan a été transféré au Cambodge à la fin de l’année dernière dans un élan de médiatisation après que sa situation ait attiré l’attention de la superstar américaine Cher, qui a aidé à collecter des fonds pour son déménagement.

Alors que l’éléphant a maintenant des centaines d’hectares à parcourir avec des dizaines de compagnons dans le nord du Cambodge, ses dernières années au Pakistan ont été tout sauf tranquilles.

Le zoo d’Islamabad était dépourvu de toute végétation naturelle et de nombreux animaux y ont développé un comportement classique en cage, comme le balancement constant ou les allures répétitives.

Créé en 1978 et s’étendant finalement sur 12,14 hectares, les gardiens se sont efforcés de prendre soin des résidents du zoo.

Les conditions étaient si mauvaises qu’un juge de la Haute Cour a ordonné l’année dernière la fermeture du zoo et le déplacement de tous les animaux, un exercice en soi qui s’est terminé par une tragédie.

Deux lions sont morts lors de leur déplacement lorsque les gardiens de zoo ont tenté de les arracher de leur enclos en mettant le feu à des tas de foin.

Le ministère pakistanais du changement climatique a maintenant pris en charge la réhabilitation du zoo, avec des plans visant à établir un centre de conservation largement amélioré.

“Nous avons temporairement déplacé quelque 380 animaux différents y compris des singes, des nilgai (antilopes), des zèbres et des ours vers différents sanctuaires à l’intérieur et à l’extérieur du Pakistan”, a expliqué Waqar Zakriya du Conseil de gestion de la faune d’Islamabad (IWMB).

“Ils seront tous ramenés, non pas pour être gardés en captivité mais dans un parc national avec un habitat naturel”.

Le centre comprendra également des installations pour traiter et réhabiliter les animaux sauvages indigènes blessés, ce qui est une première dans le pays.

L’initiative était “brillante et extraordinaire”, selon Rab Nawaz, le directeur du Fonds mondial pour la nature au Pakistan.

La maltraitance des animaux dans les zoos ou pour le divertissement est monnaie courante au Pakistan, mais les attitudes changent.

Les autorités responsables de la faune et de la flore font également pression pour que de nouvelles lois ciblent les braconniers, qui piégent et trafiquent régulièrement des oiseaux, des singes et même des ours noirs, a affirmé la présidente de l’IWMB, Rina Saeed.

Le départ de Kaavan vers des pâturages plus heureux s’est avéré amère pour au moins un homme lié au zoo : son dernier gardien, Imran Hussain.

Hussain a été engagé et spécialement formé l’année dernière lorsque le sort de Kaavan est devenu internationalement connu, mais il a rapidement tissé des liens avec son ami pachyderme.

“Je sens quelque chose se briser en moi quand je viens au zoo et que je vois sa cage vide”, a-t-il exprimé à l’AFP.

“Il avait l’habitude de m’accueillir avec une trompette bruyante tous les matins. Il jetait de l’eau sur moi pour exprimer son plaisir et sa colère.”

Mais il sait que l’animal est maintenant dans un endroit meilleur.

“J’ai vu des clips vidéo de Kaavan, il a l’air très heureux”, dit-il.

“Je prie Dieu pour sa longue vie.”

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