Burn-out : le déni ou syndrome de toute puissance
Il n’est pas rare, lorsque l’on est en surchauffe professionnelle, d’être dans le déni et de ne pas (vouloir) voir que l’on va dans le mur.
On fait l’autruche : le corps nous parle, nous envoie des alertes (lumbagos, fatigue persistante, irritabilité, sommeil dégradé) que nous n’entendons pas. Ou que nous ne voulons pas entendre.
Parce qu’il est trop difficile de s’avouer que l’on y arrive plus, que l’on va mal, que nous n’arrivons plus à tout gérer.
Parce que nous le prenons comme un aveu de faiblesse.
Parce que l’on se dit que l’on est moins capable, compétent.e ou courageux.se que les autres.
Parce que nous pensons pouvoir tenir encore.
Parce que nous nous croyons plus fort que nous le sommes.
Parce que dire que l’on ne peut plus, c’est se penser plus faible que les autres et s’exposer à leur potentiel jugement.
Parce que si l’on s’arrête on a l’impression de trahir ses équipes.
Parce que l’on a parfois besoin d’entrer en zone rouge et de se prendre le mur pour réaliser que l’on a fait fausse route.
Le déni a une fonction : c’est un mécanisme de défense. Il sert à nous protéger car admettre son épuisement, c’est admettre que l’on est faillible. Dans une société qui survalorise la performance et le dépassement de soi, c’est dire « je ne réussis pas là où les autres y arrive ». C’est assez dur d’un point de vue narcissique de se regarder dans le miroir et de dire stop, je ne peux plus.
Mais ce déni est dangereux : il nous met en vrai risque. En risque de s’effondrer littéralement. En risque de décompensation psychique.
Or, on sait aujourd’hui que plus on continue à faire des efforts lorsque l’on est déjà très fatigué, plus la chute est brutale. Plus un burn-out a été long à s’installer, plus il va être long de s’en remettre.
Plus on fait l’autruche, plus ce que l’on redoute et que l’on tente d’éviter par le déni (l’arrêt) sera justement long. Autrement dit, on ne se rend pas du tout service…
2 conseils d’urgence et de bon sens :
👉 Écoutez les messages de vos proches (amis, famille, collègues) qui sont bien souvent lanceurs d’alerte : “tu n’as pas l’air en forme”, “tu es à fleur de peau en ce moment”, “il faut que tu lèves le pied”, “ça ne peut pas continuer comme ça”, etc.
👉 Verbalisez : parlez de votre fatigue à un professionnel de santé (médecin traitant ou du travail, psychologue/psychiatre, etc). Ne vous repliez pas.
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