De la communication à la fabrication de parfums d’intérieur

Marina Bourgeois
Oser Rêver Sa Carrière
6 min readMar 2, 2021
Amélie. Fondatrice de Botao

Amélie, tu as 29 ans et déjà deux vies professionnelles ! J’étais en effet il y a un peu plus d’un an dans la communication et je suis aujourd’hui artisan dans le parfum d’intérieur. Ces deux vies sont finalement liées car mes compétences de communicante m’ont été essentielles pour monter mon projet et le sont toujours aujourd’hui.

En quoi consistait-exactement ton précédent poste dans la communication ? J’étais Responsable communication pour un groupe de presse en région Hauts de France. J’ai fait mes études dans ce domaine, mes stages, mes expériences professionnelles. Mon job consistait à optimiser la notoriété et la visibilité de ma société sur ses publics, aider à la vente auprès des professionnels et gérer la communication interne.

Tu as aujourd’hui entrepreneuse et fabricante de parfums d’intérieur, quelle reconversion ! Dans notre jargon, nous appelons cela une reconversion à 180. Oui, j’ai crée mon entreprise : Botao. Je fabrique et commercialise des parfums d’intérieur naturels.

Pourquoi ce changement de v(o)ie ? J’ai vécu une période compliquée dans mon ancien job qui m’a amenée à remettre en question mon métier de Responsable Communication. Je me suis lancée dans un bilan de compétences parce que j’avais besoin de trouver des réponses. Je ne voyais plus le sens du métier de communicant. Ce bilan m’a surtout aidée à reprendre confiance en moi, en mes qualités et à envisager la suite. J’ai pris conscience que je rêvais d’indépendance et de trouver un métier moteur, qui ait du sens pour moi. C’est à partir de ce moment la que je me suis décidée à lancer ma propre entreprise.

Concrètement, comment cela s’est passé ? Avec ce bilan de compétences, j’ai su que je devais quitter mon poste parce qu’il ne correspondait plus à mes envies et à mes besoins. J’ai eu l’opportunité de partir dans de très bonnes conditions qui me permettaient d’assurer une certaine sécurité financière. J’étais alors décidée à monter ma propre entreprise. Comme je suis une passionnée de l’art de vivre au naturel et que je suis très sensible à la cosmétique, j’ai décidé de proposer un produit dans ce domaine. Après beaucoup de recherches et de démarches, je me suis rendue compte que je ne pouvais pas fabriquer mon produit moi-même (la législation impose de produire dans un espace répondant à des normes très strictes et je n’avais pas assez de connaissances en bio-chimie nécessaires à la conception d’un produit cosmétique). Aussi, les délais de sous-traitance à un laboratoire de formulation étaient très importants (10 à 12 mois). Cela impliquait également un grand investissement financier (environ 10 000 euros pour faire développer un produit de A à Z). A partir de ces constats et parce qu’il était important pour moi dans un premier temps de maîtriser la fabrication de mes produits, j’ai cherché un autre produit à développer qui correspondait également à mes valeurs et à mes envies. Je me suis donc tournée vers le parfum d’intérieur. S’en sont suivis, plusieurs mois de conception de produit, de prototypage et de mise en place marketing pour enfin pouvoir lancer mon entreprise.

Amélie en pleine confection !

En opérant un changement aussi radical, tu as dû passer par toutes les émotions possibles ! As-tu dû lever certaines barrières psychologiques Oui, la peur de l’inconnu. Me lancer dans un domaine que je ne connaissais pas, sur un nouveau métier, a été un sacré challenge pour moi.

On parle souvent de « montagnes russes émotionnelles » en matière de reconversion… qu’en penses-tu ? C’est une notion qui me parle ! En tout, j’ai mis un an à construire mon projet et ma marque et j’ai vécu différentes phases : joie, optimisme, peur, appréhension… On peut effectivement parler de montagnes russes !

Les premiers mois ont révélé des déceptions par rapport au premier produit que je voulais lancer. Je me suis posée beaucoup de questions, jusqu’à parfois en être découragée. J’ai pris l’initiative de consulter une coach qui m’a bien aidée à me recentrer et à faire le point sur les décisions à prendre. Cela m’a permis de me remobiliser et d’attaquer avec beaucoup d’optimisme la conception de mon projet de parfums d’intérieur.

Quel rôle a joué ton entourage dans ce changement de cap ? Je n’ai pas hésité à parler avec mon entourage de ce changement de métier. Et j’ai reçu beaucoup de bienveillance. Mon conjoint m’a soutenue dans cette réorientation et m’a beaucoup aidée dans certaines prises de décision.

Finalement, qu’est-ce qui a été le plus dur à gérer ? Maintenir le cap. J’ai mis un an à construire cette marque, cela peut paraître court ou long selon les points de vue. Il a fallu accepter les déceptions et les obstacles, ne pas se démotiver et continuer à avancer.

A quoi ressemble ta journée « type » aujourd’hui Amélie ? Je m’occupe de tout dans mon entreprise : sourcing de matières premières, production, gestion du site web et des commandes clients, recherche et relation avec les distributeurs, marketing, communication, notamment sur les réseaux sociaux (Facebook et Instagram)… Ce sont des journées bien remplies qui m’en apprennent un peu plus chaque jour.

Etre entrepreneuse, est-ce simple pour toi ? Je le considère comme simple et complexe à la fois ! Simple par exemple concernant certaines prises de décisions qui peuvent être prises rapidement et n’ont pas besoin d’approbations hiérarchiques, et complexe parce qu’il faut être multi-métiers. Cela oblige à être touche à tout et à être sur tous les fronts. Mais tant que l’envie et la motivation sont là, ce sont les plus beaux moteurs !

Quelles sont, selon toi, les principales difficultés de la vie d’un entrepreneur ? La solitude. Quand on entreprend seul, on ne peut pas se reposer sur quelqu’un pour aider à la prise de décision et à l’action. Il faut aussi accepter les difficultés, les coups durs, et savoir trouver des solutions. On peut également parler d’incertitude financière. Le salaire peut être très fluctuant et n’est pas garantit à la fin du mois comme pour un salarié. C’est une caractéristique à accepter.

Estimes-tu avoir « trouvé ta voie » ? Je pense qu’il y a plusieurs voies possibles pour chaque individu. Me concernant j’ai trouvé aujourd’hui une voie qui m’épanouit et redonne un sens à ma vie professionnelle.

Quid de l’avenir ? Dans l’idéal j’aimerai garder cette indépendance et pouvoir vivre de cette activité.

Si c’était à refaire ? Sans hésiter je le referais. Je suis plutôt fière aujourd’hui d’avoir pu mener ce projet jusqu’au bout et lancer cette marque dont je rêvais qui correspond totalement à mes valeurs.

Tes plus grandes joies Amélie ? Avoir su créer un produit de A à Z et recevoir des retours très positifs de mes clients sont les plus belles des récompenses.

Merci pour cette interview et longue vie à Botao ! Avec plaisir Marina !

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Marina Bourgeois, Dirigeante d’Oser Rêver Sa Carrière

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