La reconversion de Caroline : de conseillère formation à thérapeute familiale

Caroline Averty
Oser Rêver Sa Carrière
7 min readMay 9, 2020

« J’avais envie de recentrer mes priorités, de redonner un sens au mot famille, au mot équilibre, et aussi au mot travail. »

Caroline, une ancienne accompagnée, nous fait le plaisir de témoigner sur sa belle reconversion. Merci Caroline ! :)

Oser Rêver Sa Carrière (ci-après ORSC) : Bonjour Caroline ! Quel âge as-tu?

41 ans, déjà !

ORSC : Tu as eu plusieurs vies professionnelles, tu racontes à nos lecteurs ?

Oui deux vies professionnelles ! La première dans le domaine de la formation et de la relation client chez le leader européen de la formation professionnelle. Un métier qui sous certains aspects me plaisait énormément : l’accompagnement des personnes, le développement des compétences, la formation interne, l’équipe avec laquelle je travaillais…

Et la seconde en tant qu’indépendante ! Toujours dans la relation mais que je qualifierais « d’aide », plus précisément dans l’accompagnement des couples et des familles. Cette seconde vie professionnelle s’inscrit aussi dans un changement de priorités dans ma vie personnelle : trouver un équilibre personnel et familial.

ORSC : Que faisais-tu exactement dans ta « vie d’avant » ?

J’ai travaillé plus de 10 ans au sein de cet organisme de formation. Dans mon dernier poste, j’étais en charge de la commercialisation et de l’accompagnement de l’offre « diplômants », en partenariat avec des grandes écoles et des universités.

Je gérais le recrutement des candidats et l’accompagnement de leur projet de formation/reconversion. Je les aidais aussi à élaborer leur dossier de candidature (CV, lettre de motivation, dossier Fongecif… ). J’y ai rencontré des gens merveilleux qui sont devenues des amis, et d’autres connaissances avec qui je garde encore le contact aujourd’hui, 4 ans et demi après… Ca me paraît tellement loin aujourd’hui !

ORSC : Aujourd’hui, en quoi consiste ton métier Caroline ?

Je suis thérapeute familiale. J’accompagne les familles qui rencontrent des difficultés liées à la parentalité mais aussi des difficultés pouvant naitre au sein du couple.

Plus précisément, j’interviens auprès des parents qui peuvent se sentir démunis, débordés, à mieux gérer le quotidien et à leur redonner confiance dans leurs propres reflexes éducatifs. Les aider à avoir une meilleure compréhension de la relation (émotions, bienveillance, écoute, outils pratiques…) aussi bien avec leurs enfants qu’au sein même du couple.

Pour cela, j’ai plusieurs casquettes : je suis facilitatrice qualifiée en Discipline Positive, et formée à la thérapie brève systémique et stratégique. Et je tends à me spécialiser en sexothérapie, matière que j’affectionne particulièrement.

Je suis également ambassadrice, thérapeute et conférencière pour Gleebaby, premier service digital d’accompagnement bien-être pour futurs et jeunes parents, qui propose un service de coaching et de mise en relation personnalisé avec des professionnels spécialisés en parentalité.

ORSC : Comment est née l’idée de changer de métier ?

Elle est née de plusieurs facteurs. Je ne saurais dire aujourd’hui en regardant dans le rétroviseur lequel a été le premier ou le plus puissant …

Mon aînée (j’ai 4 enfants) m’a un jour demandé, dans mon ancienne vie, quel métier j’exerçais. La piètre réponse que je lui ai donnée a été le premier déclic… Puis l’arrivée de mon quatrième enfant, un déménagement, une fatigue croissante, m’ont poussée à envisager un changement. J’avais envie de recentrer mes priorités, de redonner un sens au mot famille, au mot équilibre, et aussi au mot travail.

ORSC : Pourrais-tu expliquer aux lecteurs d’Oser Rêver Sa Carrière comment tu as pu passer de l’idée à la concrétisation ?

Je pense avoir été en grande souffrance à ce moment-là, perdue et ne sachant pas par quel bout prendre tout ça. C’est là que tu es arrivée, Caroline, pour m’accompagner à sauter le pas.

En me questionnant, tu as vite cerné et compris mon envie de changer, et cette recherche de sens. Tu m’as aidé à transformer mes idées en éléments plus précis.

ORSC : As-tu dû lever des barrières psychologiques pour te reconvertir ?

Je crois qu’on doit tous lever des barrières psychologiques pour impulser un changement. Mais une fois qu’on a compris que nous nous mettons nos propres freins, tout est possible !

ORSC : On parle souvent de « montagnes russes émotionnelles » en matière de reconversion, qu’en penses-tu ?

Oh oui, un jour on est dans une dynamique puissante de construction où l’on sent qu’on peut « tout déchirer » … Et le lendemain on a juste envie de se mettre sous la couette et de laisser tomber tellement « la montagne » semble infranchissable… un vrai ascenseur émotionnel !

ORSC : Quel rôle a joué ton entourage dans ce changement de cap ?

Personnellement, je pense que si on n’est pas accompagné.e, soutenu.e et compris.e, cela rajoute une difficulté supplémentaire. On vogue tellement sur une mer d’incertitudes que voir dans le regard de l’autre de la compréhension et de la confiance permet d’avancer et d’y croire.

Je peux me dire chanceuse, car mon mari m’a accompagnée dans chaque étape en comprenant l’importance et l’enjeu de la réalisation professionnelle dans laquelle je m’engageais. Il a été et est même encore aujourd’hui d’un soutien sans faille.

Ma famille aussi m’a accompagnée sans me juger, et mes amis ont été d’une bienveillance précieuse en me confortant dans mes choix. Sans jamais douter. Comment alors ne pas y croire et foncer ?

ORSC : Des obstacles particuliers ?

Pas des obstacles, mais plutôt des doutes et des peurs : doute sur ma réussite, peur de ne pas y arriver, peur de m’être trompée. Et cette question à certains moments : « le jeu en vaut-il la chandelle ? »

ORSC : Finalement, qu’est-ce qui a été le plus dur à gérer ?

Ce qui a été compliqué, c’est le regard et le jugement de certaines personnes : « Tu te reconverties ? Mais pourquoi ? ». Dans ce pourquoi, il y avait un soupçon de jugement, comme si je devais me justifier…

D’autres m’ont dit : « Mais enfin, tu as 4 enfants ? En bas âge en plus ! Comment tu vas gérer ? ».

Ce qui pouvait être dur également, c’était lors de nouvelles rencontres. Certains, quand ils apprennent que tu as 4 enfants, ne s’intéressent même pas à ce que tu peux faire dans la vie. Un jugement rapide et sans appel : « Ah bah oui, tu t’occupes de tes enfants, j’imagine …». Je crois qu’au début c’est ce qui a été le plus douloureux.

ORSC : A quoi ressemble ta journée « type » aujourd’hui ?

Alors aujourd’hui, en période de confinement, la donne a changé, forcément. On s’adapte ! Je continues à accompagner mes patients en visio, notamment ceux qui ont du mal à gérer la situation de confinement en famille/couple.

Je continue également à travailler pour Gleebaby, qui a su s’adapter à cette période compliquée en créant l’AppartementGleebaby. Un appartement 100% digital avec 3 pièces : le Salon, où j’interviens pour animer « le café des parents », la Salle de jeux (ateliers créatifs pour occuper les enfants) et la Salle de pause (animée par des professionnels du bien être : sophrologie, relaxation… ).

Et enfin, en ce moment j’en profite pour travailler sur mon nouveau site Internet, qui sort mi-mai :)

ORSC : Estimes-tu avoir « trouvé ta voie » ?

Oui sans hésiter et avec un plaisir croissant ! Complètement dans le flow :). Je crois même que c’est d’une évidence criante, avec ce sentiment de se sentir au bon moment au bon endroit !

Même si comme tout le monde, j’ai des doutes. Mais je pense qu’il faut savoir les accepter, ils font partie du jeu. Et les considérer comme des opportunités de faire mieux.

ORSC : Comment vois-tu ton avenir professionnel ?

Avec des embûches, des hauts et des bas évidemment, mais heureuse et sereine pour les affronter. Et avec une énorme différence : je sais pourquoi je me lève le matin.

ORSC : Si c’était à refaire ?

On recommence quand ?

ORSC : Etre entrepreneure, est-ce simple pour toi ?

Non, car on est souvent confronté.e à la solitude ; on est seule dans le bateau. Mais cette angoisse peut être transformée en force, car tout dépend de soi.

Je ne cache pas qu’être partenaire Gleebaby, pouvoir participer à cette aventure et avoir une équipe m’aide beaucoup.

ORSC : Quelles sont, selon toi, les principales difficultés de la vie d’un entrepreneur ?

La solitude, comme citée plus haut. Lorsqu’on prépare une intervention, une conférence, finalement ne pas pouvoir la partager avec ses collègues pour repérer les erreurs ou les axes d’amélioration est assez frustrant.

ORSC : Les plus grandes joies ?

Les retours de mes patients qui ont vu leur quotidien s’améliorer. Je me sens alors vraiment utile !

Et puis les rencontres formidables et si humaines que j’ai faîtes (Gleebaby, femme bionique, je pense notamment à vous… !)

Et enfin, la fierté de mon mari et de mes enfants lorsqu’ils parlent de mon travail !

ORSC : Merci pour cette interview Caroline, c’est avec une grande joie qu’on te voit évoluer dans ta nouvelle vie professionnelle. Encore bravo à toi d’avoir osé franchir le pas !

Mais avec plaisir ! C’est sympa de poser par écrit le chemin parcouru. Et puis un grand merci à toi Caroline pour ton soutien sans faille, qui m’a permis d’exprimer le meilleur de moi-même, de reprendre confiance en moi en me poussant toujours vers le haut !

Retrouvez Caroline sur son compte Instagram caroline_poupees_gigognes

et sur LinkedIn

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