Lancer sa propre activité…gare aux fantasmes !
Les chiffres sont implacables: de plus en plus de français envisagent de “se lancer” et de monter leur boîte ! Nous le constatons chaque jour dans nos professions : nos client(e)s en reconversion professionnelle optent, pour beaucoup, pour l’entrepreneuriat.
Déception du modèle salarial, environnement sociétal poussant à l’indépendance, explosion des situations de souffrance au travail…on pourrait passer une semaine entière à lister les causes de cet engouement pour l’entrepreneuriat (qui ne date d’ailleurs pas d’hier…).
Faut-il s’en réjouir ? Faut-il conseiller cette voie aux jeunes sortant du lycée ou des formations post-bac ? Faut-il la conseiller aux salariés perdus, cherchant leur voie et souhaitant (re)donner du sens à leur carrière ? Pas systématiquement, non. Mais la montrer, dire que c’est possible, que NON ce n’est pas un rêve hors de portée, que OUI on peut lancer son activité, en vivre et être heureux sans avoir à forcément compter les centimes en fin de mois pour acheter le pain au chocolat de son enfant, faire tomber les clichés sur le salarié forcément malheureux et l’entrepreneur acculé par les dettes et le manque de temps…ce serait bien non ?
Nous avons donc entrepris de lister quelques raisons de se lancer et de créer sa boîte, en les contre-balançant systématiquement par un nécessaire passage par la réalité ;-).
- “J’ai une idée que j’aimerais vraiment bien tester”. Quelle bonne raison (sans doute la meilleure !) pour se lancer. Peu importe votre situation (salarié(e) ou autre), vous pouvez utiliser le statut d’auto-entrepreneur pour la tester, sans être obligé(e) de quitter votre emploi actuel et de créer ex nihilo une personne morale aux modalités administratives, financières et fiscales contraignantes ;
- “J’aimerais pouvoir m’organiser selon mes propres envies et pouvoir profiter de mes enfants”. Voici une raison souvent invoquée par les aspirants entrepreneurs. Attention toutefois ! Si la liberté organisationnelle inhérente au statut d’entrepreneur permet parfois (mais pas toujours !) de vous organiser comme bon vous ensemble, elle a ses travers : certes vous pourrez aller chercher Léa et Nathan à 16H30 plus souvent (et encore) mais … vous devrez sans doute vous remettre à travailler aussitôt ! Bien s’organiser est une des conditions préalables pour pouvoir profiter de cette fameuse “liberté” (légèrement sur-vendue) d’entrepreneur(e).
- “Plus envie de porter un costume tous les jours, j’ai l’impression d’être un pingouin”. Rigolo…cet argument revient souvent chez nos accompagné(e)s souhaitant quitter “le monde du salariat”! Vous avez envie de pouvoir rester en pyjama ou en jogging jusqu’au retour de votre moitié ou de la sortie d’école ? Ok, possible. N’oubliez tout de même pas que l’entrepreneur se déplace ;-) et qu’il est le meilleur représentant de son activité…et que le pyjama jusqu’à 20h n’est pas forcément l’idéal pour le moral. S’appliquer des règles de vie ne vous décalant pas trop de la norme sociale (autrement dit s’habiller le matin pour se déshabiller le soir) est évidemment conseillé ;-).
- “Je n’ai plus envie de recevoir des ordres”. Voilà un autre argument souvent évoqué par les néo-entrepreneur(e)s. Là encore, certes vous êtes maître à bord mais attention…entreprendre ne met pas un terme aux exigences et contraintes “extérieures”. Vos clients deviennent votre “hiérarchie” à laquelle vous devez rendre des comptes.
- “J’ai envie de laisser libre court à ma créativité”. Nous entendons souvent “j’ai envie de fabriquer des choses”, “d’inventer”, d”imaginer”, de “faire les choses à ma sauce”. C’est en effet l’un des aspects les plus sexys de l’entrepreneuriat : pouvoir modeler son entreprise, son produit ou son service à son image, à celle de ses potentiels clients et choisir. Décider de tout, de A à Z. Là encore, prudence ! Le temps peut venir contrecarrer votre créativité : souvent seul à bord (pour le solo-entrepreneur), vos journées feront toujours 24h et pas une minute de plus. Vous devrez être sur tous les fronts, tout du moins au démarrage. Cette polyvalence du départ doublée d’un rythme souvent soutenu brident la créativité.
Loin de nous l’envie de vous décourager à entreprendre. Mais il est fondamental de partir à l’aventure entrepreneuriale en la fantasmant pas, et en étant conscient(e) de ses avantages (et elle en a !) et de ses inconvénients. Un entrepreneur averti en vaut dix !
Si vous aussi vous souhaitez vous lancer, rejoignez le programme intensif “Lancer Mon Activité. Reconversion entrepreneuriale” d’Oser Rêver Sa Carrière.