“Le regard des autres dictait ma vie à l’époque. Alors oui, j’ai dû travailler beaucoup sur ce point…”

Caroline Averty
Oser Rêver Sa Carrière
8 min readAug 1, 2024

J’ai eu le plaisir et la joie d’accompagner Candice dans son cheminement vers la reconversion il y a quelques années. Candice était alors DRH. Un métier qu’elle avait choisi, mais qui ne lui correspondait plus.

Aujourd’hui, elle est hypnothérapeute, et son cabinet ne désemplit pas. Comment a-t-elle négocié ce virage à 180° et développé son entreprise ? Candice nous raconte ici son cheminement, fait de hauts, de bas, de prises de conscience et de beaucoup d’engagement …

Oser Rêver Sa Carrière (ORSC) : Candice, tu as, à ton actif déjà deux vies professionnelles. Que faisais-tu exactement dans ton ancienne vie ?

Dans mon ancienne vie professionnelle, je travaillais dans les Ressources Humaines. J’ai commencé dans la formation et le recrutement, puis dans le développement RH. Mon dernier poste était DRH du siège et de la Holding d’une grande entreprise de services (BtoB).

ORSC : Pourquoi avoir originellement opté pour DRH ?

J’ai toujours été tournée vers l’humain et le relationnel. J’adorais l’idée d’accompagner les collaborateurs, du recrutement au développement de leurs compétences dans l’entreprise. J’avais aussi à cœur de faire partie de la stratégie d’entreprise avec comme conviction que si les salariés se sentent bien, ils performent. J’ai toujours voulu avoir un poste à responsabilités et faire partie de la Direction.

ORSC : Et aujourd’hui, en quoi consiste ton nouveau métier ?

Aujourd’hui, je suis hypnothérapeute. Praticienne en Hypnose Ericksonienne diplomée, je propose des séances d’hypnose personnalisées pour permettre d’acquérir les outils nécessaires afin de reprendre notre vie en main.

J’accompagne les enfants à partir de 4 ans, les adolescents et les femmes. Voici quelques exemples des problématiques sur lesquelles je travaille : enurésie, cauchemar, troubles du sommeil, troubles alimentaires, colère, gestion des émotions, confiance en soi, deuil, séparation, changement professionnel, gestion de la douleur, décrochage scolaire, phobie, gestion du stress, TDAH….

J’ai fait le choix d’intégrer la Maison de la Psychologie à Saint-Germain-en-Laye pour recevoir mes patients dans un cadre rassurant et m’entourer de professionnels dynamiques et compétents.​

Je suis aussi membre professionnelle du SDMH (Syndicat Des Métiers de l’Hypnose) conformément aux principes éthiques et déontologiques requis de la pratique de l’Hypnose.

ORSC : A quoi ressemblent désormais tes journées ?

Aujourd’hui, je suis maître de mon agenda. Je travaille au cabinet les mercredis, les samedis matins (8h -13h) et les jeudis de 16h à 20h. Depuis plusieurs mois, j’ouvre des créneaux supplémentaires en fonction des demandes car j’ai beaucoup de monde 😊. Il faut ajouter à cela la préparation des séances (une demi-journée par semaine), et tout l’administratif, que j’organise en fonction de mes enfants.

ORSC : Pourquoi as-tu eu envie de changer de métier ? As-tu eu un déclic particulier ?

Après deux plans sociaux que j’ai dû mettre en place, ce changement s’est en quelque sorte imposé à moi. J’ai fait un burn out et subi du harcèlement moral. Au-delà du burnout, la réalité du monde de l’entreprise n’était pas en phase avec mes valeurs. Je voulais aider et faire du bien.

ORSC : Peux-tu expliquer à nos lecteurs comment tu es passé de l’idée à la concrétisation ?

J’ai fait un bilan de compétence et le programme Trouver Ma Voie avec Oser Rêver Sa Carrière. En parallèle, j’avais un suivi psychologique.

Une fois mon projet validé, je suis retournée à l’école pendant une année (formation Praticien en Hypnose), puis j’ai créé mon entreprise (structure, site internet, démarchage pour trouver un cabinet…)

Au total, cette transition m’aura pris environ 2 ans.

ORSC : J’imagine que tu as dû développer plein de nouvelles compétences pour réaliser ce changement de cap ? Comment as-tu géré l’aspect confiance en soi ?

Effectivement, j’ai développé de nouvelles compétences liées à la création et à la gestion d’entreprise (administratif, comptabilité, statut juridique, démarche commerciale…). J’ai surtout appris le métier de thérapeute : sa posture, son empathie, sa qualité d’écoute… Au départ, c’était vertigineux pour moi de travailler seule, j’ai dû développé une grande autonomie.

Concernant la confiance en soi, c’était compliqué jusqu’à ce que mon entreprise se développe vraiment bien, en septembre 2023.

ORSC : Sur le plan financier, comment as-tu assuré tes arrières ?

J’ai quitté un poste avec une rémunération très attractive (beaucoup ont pensé que c’était de la folie de perdre ces conditions !).

Pendant mon arrêt maladie (en burn out), j’ai appris par les syndicats que mon poste était supprimé, j’ai donc été licenciée économique dans le cadre du plan social. J’ai, alors, bénéficié d’un congé de reclassement de 12 mois, ce qui m’a permis de me former en étant payée.

Dans le cadre du plan social, mon ancienne entreprise a financé ma formation. J’ai aussi bénéficié d’une aide à la création d’entreprise (10000€), toujours dans le cadre du plan. Et je touche les Assedic (ARE) depuis septembre 2022 et ce jusqu’en septembre 2024, le temps de développer ma patientèle.

Il est certain que je suis loin aujourd’hui de ce que je touchais dans mon ancienne vie professionnelle, mais mes besoins ne sont plus les mêmes.

J’ai dépassé l’objectif initial de mon business plan, donc j’ai bon espoir de vivre confortablement de mon activité d’ici peu.

ORSC : As-tu dû lever des barrières psychologiques pour te reconvertir ? Des peurs, des craintes ?

Le regard des autres dictait ma vie à l’époque. Alors oui, j’ai dû travailler beaucoup sur ce point. Je craignais d’être jugée… Le syndrome de l’imposteur a empoisonné le début de ma reconversion.

ORSC : As-tu connu les fameuses montagnes russes émotionnelles inhérentes à la reconversion ? Comment as-tu géré cet aspect psychologique ?

Je dois avouer que j’ai été très chamboulée psychologiquement. Des remises en question incessantes. Certains jours, j’étais euphorique, sûre de moi, très motivée et puis le mental reprenait le dessus.

Alors oui, j’ai connu les fameuses montagnes russes émotionnelles.

Pour gérer cet aspect, j’ai appris à prendre soin de moi et à m’écouter. Et j’étais très entourée.

Mon cahier pendant mon cheminement :)

ORSC : Comme as-tu dépassé ce syndrome de l’imposteur ?

Ah ce fameux syndrome ! Comme je le disais plus haut, j’ai porté ce syndrome tout au long de mon parcours professionnel, ne me sentant pas légitime… il aura fallu que je reprenne mes études et que je me lance pour le diminuer. J’ai aussi beaucoup travaillé avec ma psy.

Le jour où j’ai créé mon entreprise, ça m’a fait un truc du genre : « tu l’as fait, tu es capable de tout maintenant ! ». Mes bons résultats et le bouche à oreille ont fini par éliminer ce syndrome de ma vie !

ORSC : Et ton entourage, comment a-t-il réagit ? Sceptique ou encourageant ?

J’ai la chance d’avoir été soutenue par mon mari et mes enfants. Ils ont été moteur dans ma reconversion, car ils ont toujours cru en moi. Mes anciens collègues (proches) m’ont aussi beaucoup encouragée.

En revanche, dans ma famille, on me disait que j’avais pété les plombs, que c’était du gâchis…ils ne comprenaient pas le risque financier.

ORSC : As-tu perdu des gens en route ? On dit souvent qu’une espèce de « tri naturel » se fait suite à une reconversion ?

Effectivement, j’ai perdu des gens en route. D’abord parce que naturellement je ne fréquentais plus les mêmes lieux et personnes mais aussi parce que je m’éloignais de tout ce qui me rappelait le monde de l’entreprise.

Je ne saurai dire si c’est ma reconversion ou la vie (la quarantaine !) mais j’ai perdu des amis et j’en ai gagné de nouveaux.

Je ne voulais plus de personnes négatives dans mon entourage. D’anciennes amis auraient adorées que je me plante ! C’est très particulier, j’ai pu remarquer que ça faisait du bien à certains de me voir mal. Et depuis que ça marche et que je suis épanouie, plus de nouvelle !

Mais je dois dire que j’ai la chance d’être bien entourée : j’ai aussi des amis qui n’ont cessés de me dire qu’ils admiraient ma détermination et mes choix.

ORSC : Finalement, qu’est-ce qui a été le plus dur à gérer pour toi ?

Les deux choses les plus difficiles à gérer sont, ma peur sur ma situation financière et le regard des autres.

Pour la partie financière, il existe tellement de choses pour accompagner les reconversions que tout est possible.

Pour le regard des autres, j’ai fait de l’hypnose 😊

ORSC : Une croyance collective consiste à imaginer que l’on gagne forcément moins bien sa vie suite à une reconversion. Qu’en penses-tu ?

Je dirai que tout dépend du business que l’on souhaite développer (ou de son nouveau poste/métier) et de son ancien salaire !

Plus sérieusement, je pense au contraire que si on se lance c’est pour du mieux. C’est une croyance limitante. Le gain en épanouissement personnel et en qualité de vie vaut tout l’or du monde !

ORSC : Si tu devais résumer, quel a été l’impact de ta reconversion sur ta vie de façon générale ?

Ça m’a complètement changé la vie. Je suis heureuse et épanouie, j’adore mon quotidien. Terminé les journées où je partais à 6h pour rentrer après 20h avec une charge mentale de dingue.

Je travaille tout en étant disponible pour mes enfants et mon mari.

Et surtout, ce qui a changé c’est que je ne ressens plus de stress, je suis sereine et ça change tout ! Je me lève en ayant hâte d’aller au cabinet rencontrer mes patients.

ORSC : Estimes-tu avoir « trouvé ta voie » ?

C’est indéniable ! Je me sens à ma place

ORSC : Comment vois-tu ton l’avenir ?

Continuer à développer ma patientèle et un jour avoir mon propre cabinet. Et continuer à faire du bien.

ORSC : De nouveaux projets à venir ?

Je me suis formée pour accompagner les enfants et ados atteint d’un TDAH. Je souhaite aussi me former à la préparation mentale. J’ai aussi été sollicitée pour intervenir dans des cercles de femmes.

ORSC : Une petite note de satisfaction de ton nouvel univers professionnel ? Qu’est-ce qui t’apporte le plus de satisfaction aujourd’hui ?

8/10, je serai à 10 quand j’aurai mon propre cabinet 😊

Ma plus grande satisfaction c’est le retour de mes patients. La reconnaissance qui me manquait, je l’ai aujourd’hui au quotidien. Quoi de plus beau que de faire du bien aux autres ?!

ORSC : Fière de toi ?

Depuis peu oui 😊

ORSC : Si c’était à refaire ?

Sans hésiter, mais pas tout de suite car les montagnes russes ne m’ont pas ménagée !

ORSC : Pour conclure cette interview, quels seraient les 3 conseils pratiques que tu donnerais à un candidat à la reconversion ?

  • De s’entourer de spécialistes et de pro
  • De faire des vie ma vie
  • Et de se renseigner un maximum sur tout ce qui est possible

ORSC : Et les 3 conseils mindset ?

  • Ecouter son intuition
  • Rester ouvert et curieux
  • Rester positif tout en acceptant les montagnes russes !

Merci beaucoup pour cette interview Candice !

Si vous souhaitez découvrir les accompagnements de Candice en Hypnose :

Site Internet : www.candicehypno78.fr

Linkedin : https://www.linkedin.com/in/candice-lemaire-fixot-bb4b41125

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Caroline Averty et Oser Rêver Sa Carrière

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