Alice : des SIRH aux loisirs créatifs, parcours d’une passionnée qui a changé de cadre pour se lancer !

Caroline Averty
Oser Rêver Sa Carrière
5 min readDec 11, 2017

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Oser Rêver Sa Carrière (ci-après ORSC) : Bonjour Alice, et merci d’avoir accepté cette interview pour ORSC ! Quel âge as-tu ?

36 ans :)

ORSC : Et donc deux vies professionnelles, tu nous en parles ?

Après des études en Ressources Humaines, j’ai été pendant 10 ans directrice de projet SIRH chez un éditeur ; je pilotais des équipes mettant en place des logiciels de Ressources Humaines chez des entreprises clientes. Ca m’a beaucoup appris sur la gestion de projet, les méthodes de formation et, les relations clients, mais tout au fond de moi, je savais que je n’étais pas faite pour cette vie…

Notre déménagement en province il y a quelques mois a été l’occasion de saisir la chance de réaliser mon rêve : vivre de ma créativité !

Je suis aujourd’hui créatrice et animatrice d’ateliers dans le domaine des loisirs créatifs. Autrement dit, je passe ma vie à créer (des patrons couture, tutoriels crochet, bijoux et autres) et à apprendre aux autres (enfants et adultes) comment créer à leur tour :)

ORSC : Peux-tu nous raconter comment est née l’idée de changer de métier ?

Depuis toujours, j’avais au fond de moi cette envie de vivre de ma passion, mais c’est difficile de se passer d’un salaire de cadre quand on a 3 enfants en région parisienne ! Et puis il y a 1 an, nous avons décidé avec mon mari de déménager en province, à Orléans, pour quitter la « frénésie parisienne » et enfin prendre le temps de vivre. C’était l’occasion idéale pour me lancer !

ORSC : Et comment es-tu passée de l’idée à la concrétisation ?

J’avais depuis longtemps en tête des idées de ce que je voulais faire, mais sans vraiment savoir exactement quel métier me conviendrait. Avec l’aide d’une coach, j’ai tout posé sur le papier, organisé et priorisé. Après ce long travail sur moi-même, je savais : je voulais devenir créatrice et transmette aux autres l’envie de créer :) Le fait de commencer par tenir un blog lié à ma passion, en prenant sur mon temps libre de façon crescendo, m’a aussi aidée à sentir que j’étais prête : de plus en plus de gens me suivaient, ce qui m’a mise en confiance.

ORSC : Alice, je dois faire une confidence à nos lecteurs. On se connait depuis longtemps toutes les deux, et pour moi comme pour beaucoup de tes proches, ce métier de créatrice était fait pour toi depuis toujours. De ton côté, le cheminement vers cette vocation a été jalonné d’étapes. As-tu dû lever des barrières psychologiques particulières pour te lancer ?

En effet, depuis le début, et même bien avant moi, ma famille et mes proches étaient derrière moi pour ce projet qui m’attendait. De mon côté, ça a été plus long…

Enfant, j’ai été plutôt orientée par mon environnement vers une profession stable et disons plus « classique ». Il m’a donc fallu beaucoup de temps pour accepter de prendre ce risque, de quitter un job en CDI bien payé, et de tirer un trait sur mes études et mes 10 ans d’expérience.

En plus de mes proches, j’ai également la chance d’avoir avec moi une communauté fantastique qui me suit et m’encourage chaque jour à me dépasser.

ORSC : On parle souvent de « montagnes russes émotionnelles » en matière de reconversion, tu l’as ressenti ?

C’est parfaitement vrai et c’est ce qui en fait une aventure fantastique ! Certains jours je me dis que je n’y arriverai pas, que je vais tout arrêter et revenir à ma vie d’avant. Et puis il suffit d’un mot, d’un sourire, d’une toute petite brise pour que je retrouve toute ma motivation et mon énergie. Ces jours-là, je pourrais soulever des montagnes !

ORSC : Estimes-tu avoir « trouvé ta voie » ?

Il m’arrive souvent de me demander si j’ai fait le bon choix en changeant de vie, pourtant je ne me suis jamais sentie autant à ma place qu’aujourd’hui ! Je me sens enfin moi, pleine et heureuse.

ORSC : Comment imagines-tu la suite ?

C’est une question très difficile ;) J’hésite entre avoir de l’ambition pour provoquer la chance, et rester modeste pour éviter la déception ;-) Si je suis ambitieuse, je m’imagine animer 3,5 jours par semaine des ateliers créatifs pour petits et grands, tout en développant mon catalogue de tutoriels en ligne. Si je suis plus modeste, je vous dirais que quoi qu’il advienne, j’aurais tout mis en œuvre pour réaliser mon rêve !

ORSC : Etre entrepreneure, comment ça se passe pour toi ?

L’entreprenariat est l’école la plus formatrice que j’ai connue. En seulement quelques mois, j’ai appris plus qu’en plusieurs années sur les bancs de l’école.

Un entrepreneur c’est un gérant, un comptable, un responsable marketing et communication, un RH, un responsable logistique, un service client, et j’en passe ! Qui peut prétendre avoir fait autant de métiers dans sa vie ?! ;-)

La route d’un entrepreneur est aussi semée d’embûches. J’en ai rencontrées à la création de ma société (rédaction du business plan, démarches administratives, etc.) et j’en affronte encore d’autres aujourd’hui, mais ce sont aussi ces obstacles qui nous permettent d’évaluer notre motivation !

Je découvre aussi ce que c’est que d’être entrepreneur au féminin, et pour moi il est évident qu’il est plus complexe pour une femme de se lancer dans l’entreprenariat que pour un homme. Contrairement à ce que je pensais, les barrières les plus importantes ne sont pas dans les banques ou autres institutions, mais dans la rue, à l’école ou à un diner. Quand on me pose la question « Que fais-tu ? » et que je réponds « Je suis créatrice et animatrice d’ateliers dans le domaine des loisirs créatifs », je lis souvent dans les yeux des gens « Ah ok, elle coud des bavoirs pendant la sieste des enfants ! ». C’est tellement à côté de la plaque ! Mais peu importe, je sais où je veux aller et je leur prouverai que mon projet, ce n’est pas « juste des bavoirs » (d’ailleurs, je ne couds quasiment jamais de bavoirs !..).

ORSC : Quelles sont, selon toi, les plus grandes joies et les principales difficultés de la vie d’un entrepreneur ?

Ma plus grande joie est de me lever chaque jour en me disant que j’aime mon travail ! Ce qui me pèse le plus, c’est la solitude, mais heureusement ma communauté est là pour me tenir compagnie ;-)

Et si c’était à refaire, je le referais sans hésiter !

ORSC : Merci beaucoup pour cette interview Alice, et longue vie à Alice Balice Shop !

Merci à toi et à très bientôt !

Retrouvez Alice Balice sur https://www.facebook.com/alicebalicediy/

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