Quand changement de v(o)ie rime avec jalousie…
Lorsque l’on décide de changer de cap professionnel, de changer de voie, de bifurquer ou de se reconvertir, les freins personnels et obstacles extérieurs sont nombreux. Pourquoi, dès lors, s’en rajouter avec les ondes négatives d’autrui ?
Expliquons nous : s’introspecter, réfléchir puis passer à l’action (les trois fondamentaux de la transition de carrière) sont des activités consommatrices d’énergie. Elles réclament d’être disponible mentalement, de ne pas être encombré(e) par trop de pollution mentale, de pouvoir se consacrer du temps sans pour autant se considérer et être considéré(e) comme égoïste. Autrement dit, pas (trop) de place pour le négatif. Exit les mauvaises ondes.
Or, l’entourage (collègues, ami(e)s, connaissances, membres de la famille) peut parfois se montrer extrêmement dubitatif quant à votre projet, soit parce que, de façon légitime, il s’inquiète, soit parce qu’il ne comprend pas très bien les tenants et aboutissants du projet en question (peut-être n’est-ce d’ailleurs pas encore suffisamment clair pour que vous en parliez bien ?), soit parce qu’il aimerait être à votre place mais qu’il n’ose pas … c’est à cette dernière hypothèse que nous nous intéressons ici.
Le cas du proche jaloux. Parce que si si, cela arrive ! Vous pouvez avoir dans votre entourage une ou plusieurs personnes qui aimeraient, elles aussi, changer de travail, quitter le secteur dans lequel elles évoluent et peut-être même se reconvertir radicalement. Par votre processus de changement, vous renvoyez alors à l’autre, par effet de miroir, ce qu’il n’est pas, ce qu’il ne peut pas être pour le moment ou ce qu’il ne se donne pas les moyens d’être. Autrement dit, votre action peut lui renvoyer son inaction. Votre quête lui renvoyer son immobilisme. Votre courage lui renvoyer sa frilosité et votre bonheur lui renvoyer son insatisfaction.
Place alors à la relation toxique dans laquelle le (ou la) proche concerné(e) trouvera tous les arguments du monde pour vous faire renoncer à votre projet, se montrera excessivement sceptique ou se plaindra de votre manque de disponibilité durant cette période charnière.
Qu’en penser ? Que les bases de la relation en question ne sont a priori ni saines ni solides.
Quiconque a effectivement besoin, pour avancer, d’ondes positives, de parcours inspirants et engageants, de conseils constructifs, de critiques objectives, de remarques pertinentes et de non-jugement. Un ami se faisant par exemple l’avocat du diable sur tous vos arguments est un allié : il vous aide à voir l’ensemble des points peut-être fragiles de votre cheminement ou de votre projet. Il vous permet de vous pousser dans vos retranchements et de mesurer la force de votre réflexion et de votre argumentation. A l’inverse, une connaissance ou un ami de la bouche duquel vous entendez “mais ça ne fait pas des moiiiiiis que tu réfléchis à ce que tu veux faire ?”, “t’as tellement de chances, c’est un luxe que de pouvoir se permettre de prendre le temps”, “ce n’est pas à moi que ça arriverait” (comme si ça allait lui tomber du ciel !) ou “de toutes les façons, t’as toujours eu plus de bol que moi dans la vie” doit idéalement être évité autant que possible pendant votre cheminement intérieur (voire même après ;-). Pourquoi ? Parce que vous avez déjà suffisamment à faire avec vos propres doutes et votre ascenseur émotionnel personnel. Pas la peine d’en rajouter avec celui de quelqu’un d’autre !
La pratique de la reconversion professionnelle montre qu’un “tri” de l’entourage s’opère souvent naturellement en cours de route.
Pourquoi ? Parce que reconversion rime avec remise en question. Pour beaucoup, elle est l’occasion de poser (pour ne pas dire “pauser”) les choses, de les examiner avec clarté, de prendre du recul et de se poser des questions fondamentales aussi bien sur le plan professionnel que personnel : suis-je à la bonne place ? De quoi ai-je vraiment envie ? A qui, à quoi ai-je envie de consacrer du temps ? Comment ai-je envie de poursuivre ma vie ?
Répondre à ces questions implique nécessairement de faire des choix et donc des renoncements : on ne peut pas être partout, ni avec tout le monde tout le temps. L’être exposerait à l’épuisement ou à la superficialité des relations ou des moments. Alors, on ne garde que l’essentiel : ce qui est évident et, bien sûr, ce qui fait du bien puisque telle est aussi l’objet d’une réflexion sur sa vie : identifier ce qui est bon pour nous de ce qui l’est moins, voire pas du tout.
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