A quelques jours du OuiShare Fest

Samuel Roumeau
Ouishare
Published in
5 min readJul 1, 2017

A quelques jours du OuiShare Fest, la cinquième édition pourrait apparaître comme une évidence. De fait, cet évènement est plébiscité chaque année par plus de 1500 participants venus de 50 pays. Et pourtant, cette année encore, s’est posée la question d’une nouvelle édition. Voici toutes les bonnes raisons qui m’ont poussées à organiser ce cinquième OuiShare Fest.

Droit à l’expérimentation et confiance a priori

A quelques jours du OuiShare Fest, je me souviens de cette phrase : “Sam, je ne suis pas pour qu’on rempile sur un cinquième OuiShare Fest”. Nous sommes en septembre 2016, à la terrasse d’un café, et voilà ce que me dit mon collègue et ami Antonin, co-fondateur de OuiShare, au détour d’une conversation passionnée. A l’heure où j’écris ces lignes, ce OuiShare Fest est maintenant bien réel et promet de belles surprises.

Pour comprendre ce qu’il s’est passé entre temps, il faut revenir à l’ADN de OuiShare : le droit à l’expérimentation et la confiance a priori. Je suis justement venu chercher cette possibilité de tenter, de créer, d’être libre et vivant. Plus important encore, j’ai le sentiment de contribuer chaque jour à construire un cadre qui permet à d’autres d’expérimenter à leur tour. De cette autonomie-là là découle un fort sentiment de responsabilité. C’est une vraie école du leadership et de l’humilité, sûrement plus efficace que n’importe quel MBA.

Parce qu’il permet de prendre des initiatives, d’échouer, de corriger, d’avancer et d’assumer, le collectif OuiShare agit comme un incubateur de personnes au sein duquel j’apprends à faire mais surtout à être. Comme d’autres, j’ai traversé une période de burnout et de recherche générale de sens. A cet égard, la dimension be tank de OuiShare ouvre des perspectives excitantes en termes de réalisation personnelle. La confiance a priori que nous ont accordée les différentes personnes ayant porté cet évènement les quatre premières années, sorte d’héritage culturel du mode “permanent beta”, a permis de sortir un nouveau OuiShare Fest sans être freiné.

Le OuiShare Fest est bien plus qu’un ensemble de conférences

A quelques jours du OuiShare Fest, cet évènement se dessine comme une plateforme sociale d’expérimentations et de connexions entre des écosystèmes qui, au mieux, se connaissent mal, au pire, s’ignorent volontairement. Le Fest défriche des sujets d’avant-garde depuis quatre ans tels que l’économie collaborative, la blockchain ou le futur du travail. Cette année nous nous intéressons aux villes, ou plutôt, à ses habitants et à la façon dont ils s’organisent pour faire de ces villes des espaces où nous avons envie de vivre. Ensemble. Si OuiShare s’est légitimé grâce à son expertise en matière d’économie collaborative, l’ambition de chacun de nous a toujours été de construire un modèle de société plus englobant, qui se traduit aujourd’hui par la volonté d’agir sur les territoires.

Aujourd’hui, le OuiShare Fest est l’endroit idéal pour faire converger des marges créatives composées d’artistes, hackers et collectifs avec des institutions plus structurées comme les entreprises, ONGs ou collectivités territoriales. Ceci afin de tendre vers l’idéal d’une société plus juste, rendue possible par les coopérations des uns avec les autres. La tension du OuiShare Fest réside dans la capacité à penser un monde qui évolue très vite tout en créant un terreau favorable à l’action. L’initiative des “Princes de la ville” vise à créer une communauté d’entrepreneurs urbains et à renforcer l’impact territorial des différents acteurs de notre écosystème.

De manière générale, le charme de ces trois jours réside dans ses nombreuses externalités positives, souvent inattendues. Le Fest est avant tout un créateur de contextes. La création du mouvement Platform Coop issue de la rencontre entre Nathan Schneider et Trebor Scholz au OuiShare Fest 2015 est un des exemples marquants. Autre anecdote : la reconversion de Benoît Volatier, ancien directeur d’une agence de communication, dans le projet MisterLombric, suite à la rencontre d’un parfait inconnu qui l’a “forcé” à créer son site web pendant le Fest 2016.

“La vie est un jeu et j’ai joué tant que j’ai pu” R. Tagore

A quelques jours du OuiShare Fest, et depuis 9 mois, je me lève avec le sourire tous les matins en pensant à la joie que les participants auront à rencontrer nos intervenants, parmi lesquels Kali Akuno, défenseur de la cause des travailleurs à Jackson, Mississippi ou encore Pia Mancini et son combat mondial pour la démocratie, en passant par Gulraiz Kahn, professeur et urbaniste à Karachi au Pakistan. Au total, trois cent hommes et femmes du monde entier, conscients de faire partie d’une même aventure. S’ils sont là, c’est qu’ils ont une histoire à raconter, que vous n’aurez pas entendue ailleurs. Nos partenaires financiers prennent rarement la parole sur scène, convaincus qu’il est préférable d’écouter. Une entreprise n’investit pas dans OuiShare pour avoir de la visibilité. Elle vient chercher une compréhension fine des sujets et des mises en relation qualifiées pour engager sa transformation interne et un avantage concurrentiel sur ses nouveaux services.

Les formats sont propices aux échanges en profondeur. Les matinées sont dédiées à des masterclass qui délivrent des outils opérationnels pour des problématiques concrètes. Par exemple, Guillaume Lavoie, élu à Montréal, interviendra sur la régulation des plateformes et le collectif Enspiral sur le leadership distribué. Les temps longs sont mis en avant et chaque intervention en plénière est suivie d’un temps d’échange privilégié entre l’intervenant(e) et une douzaine de personnes. Nombre de débats sont suivis d’expériences inédites : “La place du sport dans la ville” sera suivi d’un match de foot, “La dimension politique du carnaval de Rio” débouchera sur un vrai carnaval, la question de l’autosuffisance alimentaire sera complétée par une initiation à l’agriculture urbaine à La Prairie. Vous pourrez aussi découvrir le 93 dans les pas de Wael Sghaier, participer à une fresque participative, à un “boeuf” musical ou encore enchaîner les business speed datings en bateau sur le canal.

Vous l’aurez compris, il s’agit d’assister à bien plus qu’un évènement et de prendre part à une expérience. Et cette expérience, j’ai envie de la vivre avec vous ! A quelques jours du OuiShare Fest, il est encore temps de prendre votre billet et d’embarquer dans cette aventure.

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Samuel Roumeau
Ouishare

City explorer @OuiShare // Program leader @OuiShareFest // Life enthusiast