Trop de choix … tue le choix

Malo
4 min readNov 3, 2015

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Pour bien lancer ma carrière “Medium”, on va commencer avec la base de la base, une vidéo TedTalk : Le paradoxe du choix.

Et si on se trompait ?

Le psychologue Barry Schwartz remet en cause ce qu’il appelle le “dogme officiel” des sociétés occidentales qui dit que pour maximiser le bien-être des citoyens, il faut maximiser la liberté individuelle de chacun. Cela donne : “Plus les gens ont le choix, plus ils sont libres et plus ils sont libres, plus ils ont de bien-être”. Selon lui, il y a 2 effets négatifs à cette situation :

  • “Trop de choix, tue le choix”, il y a maintenant tellement de possibilités qu’il devient difficile voire impossible de trancher. On finit par repousser la décision, encore et encore.
  • Plus d’insatisfaction, face à la multiplication des produits, les possibilités quasi-infinies, nous devons renoncer à des centaines de possibilités pour n’en choisir qu’une. Naturellement, la solution choisie ne sera pas parfaite car la perfection n’existe pas, vous allez donc regretter de ne pas avoir fait un autre choix. “Et si j’avais fait ce choix, finalement ?”. Autrement dit, plus il y a de choix, plus c’est facile de regretter sa décision. On peut facilement raccrocher ça à la notion de “coût d’opportunité” (qu’on appelle aussi “coût de renoncement”) qui désigne la perte des biens auxquels on renonce lorsqu’on procède à un choix, autrement dit lorsqu’on affecte les ressources disponibles à un usage donné au détriment d’autres choix.

Retravailler le processus de choix

Finalement, il ne dit pas qu’il faut supprimer le choix mais laisse entendre qu’il y aurait un nombre convenable de possibilités à proposer, ni trop, ni pas assez. Il n’y a pas d’enseignements fermes à tirer de cette idée mais sûrement des réflexions à mener autour du processus, de l’expérience de choix :

  • On peut imaginer le décomposer par question pour créer un entonnoir et ainsi délimiter les possibilités (pousser plus loin que les filtres de recherche, les catégories de produit). Cette décomposition par question, poussée à l’extrême, peut amener à la personnalisation et donc n’offrir qu’un produit (pour une lampe : Quel pied de lampe voulez-vous ? Quel abat-jour ? Quelle couleur ?)
  • On peut aussi imaginer créer un concept qui se base sur quelques produits forts, simples, … Un peu à l’image d’Apple qui est parfois “le choix du non-choix” face à la profusion d’appareils, de marques sous Android ou d’ordinateurs sous Windows. Pour aller encore plus loin que la marque à la pomme, on pourrait ajouter la durabilité au produit pour l’asseoir dans le temps (ex : Le projet de machine à laver qui doit tenir 50 ans “lincrevable.com”).

High-Tech … trop de Tech ?

Light Phone

Assez proche de cette tendance, on voit monter en ce moment la “Low-Tech” (en opposition à la High-Tech) avec quelques exemples très récents comme le Light Phone, un téléphone qui fait … téléphone et rien de plus. La campagne de crowdfunding sur Kickstarter a vraiment bien fonctionné avec plus de 400 000$ réunis alors que 200 000$ étaient attendus. Et ce n’est pas le seul exemple, on peut aussi rapprocher la fameuse Go Pro de cette mouvance. C’est un appareil assez rudimentaire mais très bon sur un domaine, bien précis. Fini la profusion d’applications, de fonctionnalités qui viennent encombrer le quotidien.

Un autre exemple, tiré du (très intéressant) Rework : Réussir autrement écrit par les fondateurs de 37signals. Ils conseillent par exemple d’en faire moins que les concurrents, c’est le cas de leur logiciel de gestion de projet Basecamp, leur produit phare. Il est moins puissant, offre moins de fonctions mais il est efficace, simple d’utilisation. Scott Rosenberg résume bien ce message du livre : “Dans un monde où on nous demande continuellement de faire plus avec moins, les auteurs de Rework nous montrent comment faire moins et créer davantage.”

Pour boucler la boucle, on retourne à Medium. N’est-ce pas un Wordpress simplifié à l’extrême ? Pas de back-office, 4 formats différents pour les images, 2 formats de titre, … Il y a moins d’options, c’est indéniable mais c’est surtout, tellement tellement plus simple et efficace.

Alors, si vous aussi vous décidiez d’en faire moins pour faire plus ?

La galère des courses, du choix, toujours du choix !

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Malo

Responsable marketing (audiovisuel) / 🎶 /💡