Rien ne les arrête

Anecdote De Plage

Sento
3 min readJan 17, 2014

J’ai été me promener sur la plage, et comme souvent quand on va dans un endroit isolé avec peu de passage, on est amené à faire des rencontres qui marquent. J’avais repéré une île moins éloignée que les autres et avais donc décidé d’aller jeter un oeil, pieds nus et en maillot. Pour me protéger du soleil j’avais recouvert mon crâne d’une algue afin que rien ne n’empêche d’assouvir ma soif d’exploration.

C’était sans compter sur la présence d’un couple qui était là, serein mais attentif.

Agacés d’avoir un visiteur imprévu et peu gêné (les blancs sont moins agaçables) ils se mirent rapidement à manifester une réaction de colère face à mon intrusion. Madame hurlait de voir arriver un étranger si peu vêtu tandis que monsieur disparaissait, tapis sur un rocher, dans mon dos.
Ses cris me faisaient remettre en question mon envie de voir ailleurs — tout d’un coup je me rendis compte que j’étais encerclé…
En un clin d’oeil son mec me frôla, menaçant. Mais au lieu de m’intimider, cette parade me donnait vraiment envie d’aller au bout des choses, de continuer à gagner du terrain sur “leur” petite butte de terre, tel un royaume interdit. Qu’est ce qui valait à ce point la peine d’être protégé.

La barrière de la langue imposait de n’échanger que par gestes or je n’avais qu’un caillou glané sur la plage — lorsqu’il fonça trop près de moi la deuxième fois, il me fut d’un grand secours pour montrer à qui il avait affaire. Cela ne lui suffit pas. Il était encouragé par les cris hystériques de sa bien-aimée. Je ne leur voulais pas de mal, j’assurais simplement mes arrières et mon appétance qui allait grandissante à chèque mètre qui me rapprochait de l’île. L’algue qui me servait de couvre-chef se révéla étonnemment utile, à la manière d’un cowboy qui s’apprête à lancer son lasso.

Mais je dus reprendre conscience avec mon moi adulte, et arrêter là la provocation, car leur attaque eut raison de ma curiosité. Lorsque je vis qu’une lame orange fluo était pointée vers moi, je décida que ma dose d’adrénaline était assouvie et revint sur mes pas.
Je choisis de finalement les laisser vivre leur vie sauvage - pour encore combien de temps avant la prochaine construction d’hôtels dégoulinants.

C’était la première fois que des oiseaux me tenaient tête — pensant probablement que j’allais leur voler leurs oeufs. Les Huitriers-Pies de Nouvelle-Zélande sont redoutables lorsqu’ils défendent leur territoire — leurs déplacements croisés avec leurs cris perçants sont ce qui se fait de mieux pour attaquer de l’humain. J’ai pu pendant un court moment suer de bon coeur en m’imaginant dans un film d’Hitchcock.

Et vous, avez-vous déjà subi l’assaut de piafs ?
Racontez-moi vos coups de coeurs d’oiseleurs…

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