Alexis Miansarow : “J’aime raconter des histoires et embarquer les gens dans des univers qu’ils ne connaissent pas.

Auteur pour la télévision et le cinéma, Alexis Miansarow nous raconte son histoire et son univers.

Louise Rubi
Paper to Film
14 min readNov 6, 2019

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Peux-tu nous parler de ton parcours ?

J’ai d’abord fait des courts-métrages dans les années 90. L’un d’entre eux a reçu le prix de la critique au festival du film d’humour de Chamrousse.

Ensuite j’ai travaillé pour une société de production, Ima film (qui n’existe plus depuis) comme co-scénariste et/ou adaptateur. Ce sont eux qui ont produit mon premier long-métrage, FRANCORUSSE. C’était une comédie d’auteur, décalée, burlesque et étrange. Le genre de film que l’on pouvait encore écrire dans les années 90 mais qui aujourd’hui serait difficile à financer, avec Mathilde Seigner et Marc Citti.

Peu de temps après, j’ai fait un second film : BAD KARMA, comédie noire à très petit budget, décalée et absurde, inspirée là aussi par l’humour juif, qui est une composante essentielle de mon univers.

J’ai ensuite travaillé sur un troisième projet qui était assez ambitieux et se déroulait dans l’univers des radios pirates. Cela a pris des années mais finalement, il a été arrêté peu de temps avant d’entrer en pré préparation.

Alors, je me suis réinventé en scénariste pour la télévision.

Quand j’ai commencé ma carrière, il y avait une vraie dichotomie entre la télévision et le cinéma et si on faisait de la télévision, on était mal vu dans le cinéma. En même temps à cette époque, tout était encore très formaté chez les diffuseurs. C’est moins vrai depuis une dizaine d’années. J’ai réalisé que des projets écris à l’origine pour le cinéma et que je ne pensais pas vendables à la télévision pouvait intéresser les producteurs et les diffuseurs.

Quelle formation as-tu suivie ?

Adolescent, c’est d’abord la littérature qui m’a amené au cinéma. Ensuite, je me suis formé seul, sur le tas, en regardant des films. Ceux que je voyais à douze ans étaient essentiellement ceux qui passaient à la télévision. Quand je voyais un Truffaut, ou un Godard ou un Billy Wilder ou un Woody Allen, je me débrouillais ensuite entre rétrospectives dans des cinémas d’essai et VHS pour visionner toute leur filmographie.

Après le lycée, j’ai suivi de longues études d’histoire, c’est mon autre grande passion. En parallèle j’ai fait une licence de cinéma. Ensuite, j’ai dû faire mon service militaire. Je ne le voulais pas mais en fait cela a constitué une formidable opportunité car je me suis retrouvé dans un service qui tournait des films pour l’armée. J’étais en civil, j’avais accès à du matériel, y compris 16mm. On avait un magazine vidéo à livrer tous les mois, on occupait alternativement chaque poste technique et on avait une assez grande liberté pour faire ce que l’on voulait. C’est donc l’armée qui a été en quelque sorte mon école de cinéma !

C’est là que j’ai tourné dans mon ancien lycée, LES CHIENS DE PAVLOV, mon premier court métrage (26mn), en super 16 noir et blanc avec du matériel de l’armée. Je l’ai monté dans une salle de la DGA, grâce à l’affectueuse complicité d’un responsable de la base.

Quels sont tes projets actuellement ?

J’ai co-écrit Capitaine MARLEAU, diffusé le 29 Octobre avec Kad Merad en guest et qui a été vu par 6,7 millions de spectateurs. J’ai plusieurs projets de polars, de thrillers en lecture, dans des sociétés de production, chez des diffuseurs. Parmi eux, une dramédie avec Muriel Robin dans le rôle principal, que j’ai signé récemment dont on saura bientôt s’il entre en développement…

Par ailleurs, j’essaie toujours de raccrocher les wagons avec le cinéma. Notamment avec LE PLAN C (sur Paper to Film), un projet de comédie « allénienne » sur une mère de famille qui s’offre en guise de crise de la quarantaine, un retour zélé à la religion juive de ses ancêtres…

Cela correspond bien à mon univers premier, la comédie un peu décalée basée sur des personnages traités avec tendresse, bienveillance et dans toute leur humanité parfois absurde. Pour la télévision, j’écris plutôt du polar et du thriller, même s’il y a aussi de l’humour et surtout de l’humain. Comme dans ce projet que je développe avec Eric Verat et qui a eu l’aide à l’écriture du FAI. On raconte l’histoire d’un agent de la DGSI infiltré dans un restaurant marocain soupçonné d’être la plaque tournante d’un réseau djihadiste. En fait, la famille est clean mais comme l’agent est tombé amoureux de la fille du patron, il ment à sa chef pour pouvoir continuer sa mission et monte un faux réseau pour alimenter son intox. C’est un mélange de thriller avec l’histoire de cet agent infiltré et de comédie familiale sur une famille musulmane déracinée qui essaie de s’adapter à notre univers.

Il faut bien savoir que la comédie est ce qu’il y a de plus difficile à vendre, car l’humour est plus subjectif. Alors que le thriller, le polar repose sur des personnages, des intrigues, des rebondissement plus réalistes, plus aisé à juger « objectivement ». On est en terrain connu, par les faits divers, les documentaires, les romans et quelque part, ça peut toucher un plus grand nombre. Tandis que dès que c’est de la comédie, on peut avoir peur de ne faire rire que soi.

Pourquoi es-tu devenu scénariste ?

J’ai d’abord été un grand lecteur. Je pense que la plupart des gens qui écrivent sont à l’origine des dévoreurs d’histoires qui ont eu envie d’en raconter à leur tour. Le scénario est un moyen de commencer à raconter une histoire. C’est comme cela que je m’envisage : comme un conteur d’histoires qui essaye d’embarquer les gens dans des univers qu’ils ne connaissent pas.

Le cinéma, au sens large, permet d’aborder des époques, des univers, des situations, des caractères, des psychologies qui nous sont à priori inconnus.

On s’y intéresse car nous sommes alors captifs d’une histoire, avec toutes les ficelles de la fiction qui permettent de nous y accrocher. Peut-être que dans la vie réelle, on n’irait pas forcément vers quelque chose d’inédit, de différent, d’étrange, qui nous fait peur ou ne nous intéresse pas. Dans une salle de cinéma ou devant sa télé, on peut s’ouvrir plus facilement aux autres, au monde.

Quand le cinéma est capable de créer cette ouverture, c’est là pour moi qu’il joue un rôle essentiel. C’est un véritable tour de force quand on y pense d’arriver à nous permettre de nous identifier à des personnages très différents de nous, de ressentir leurs émotions… J’essaie de m’inscrire humblement dans cette démarche et j’écris des scénarios dans ce but.

Tu as réalisé certains de tes projets, est-ce que tu réalise toujours ?

Oui, j’ai réalisé mes deux premier courts-métrages et longs-métrages. Depuis, j’ai de nouveau réalisé des courts-métrages, des captations et par exemple un projet comme Le Plan C, je souhaite le réaliser. Mais effectivement ce sera un reboot car cela fait plus de dix ans que je n’ai pas réalisé de long-métrage de fiction. En même temps, j’ai une telle envie et j’ai accumulé tant d’expériences, à la fois dans le fait de raconter des histoires et de travailler avec des acteurs que je cumule l’enthousiasme des débuts et la maîtrise de la maturité. Enfin, j’espère !

Rien n’est jamais fini ! Il faut prendre les choses comme elles viennent, être en position de pouvoir saisir les opportunités quand elles arrivent, ne jamais se dire que les choses sont écrites une fois pour toutes. (Et c’est un scénariste qui dit ça…)

Si je parviens à réaliser un nouveau long métrage, je jetterais toutes mes forces dans la bataille car je sais que je n’aurai pas le droit à une autre chance.

As-tu une méthode de travail ?

Je vais vous répondre ce que la plupart des auteurs doivent vous répondre : c’est un mélange ! Un mélange de choses qu’on lit, qu’on voit, qui nous arrivent, d’émotions que l’on ressent. D’émotions que nos amis et notre famille ressentent et nous communiquent. D’interprétation et de fantasmes que l’on a par rapport à des situations que l’on voit ou que l’on vit. Et à partir de là, notre imaginaire entre en jeu et se met à broder tout seul. C’est un mécanisme assez inconscient. Beaucoup d’auteurs, dans la vraie vie sont plus spectateurs qu’acteurs. Étant spectateur des autres et d’eux même, ils peuvent nourrir des univers virtuels où ce qu’ils voient, ce qu’ils vivent prend une autre tournure…

Pour la télévision, tu écris avec d’autres auteurs ?

Oui, cela m’arrive, c’est toujours intéressant et stimulant. Actuellement, je développe plusieurs projets avec Eric : celui qui se passe avec un agent infiltré de la DGSI mais aussi un projet de série polar original et atypique.

J’ai aussi un projet de série thriller avec Julien Donada qui se passe à la cité U.

Je suis un gros consommateur de journaux et de faits divers qui souvent servent de déclencheur à mon intérêt pour quelque chose que je ne connais pas ou mal.

Un fait de société, une communauté, une culture… Je me renseigne, je vais voir ce qu’il y a derrière et tout cela constitue le point de départ d’un projet que j’aime bien développer ensuite avec un co-auteur.

Le travail à deux c’est un dialogue mais l’écriture est un processus assez solitaire. Il faut garder le côté solitaire de ce processus car c’est celui où vous vous reconnectez avec vous même. C’est intérieur, c’est votre imaginaire et il ne faut pas se brider.

Mais une fois que c’est sorti, ce qui est bien c’est de parler avec quelqu’un qui sait comme vous comment cela fonctionne, qui connaît comme vous les astuces, les ficelles. Un interlocuteur avec qui vous allez pouvoir développer ce que vous avez en tête et qui va apporter sa pierre à l’édifice dans une sorte de ping-pong intellectuel. Les idées de l’un nourrissent les idées de l’autres. Ce processus, je le trouve productif et vivifiant. Vous avez un premier lecteur « professionnel » qui vous rassure et nourrit d’autre part votre propre réflexion. Cela vous pousse à aller plus loin, à sortir de votre zone de confort, cela stimule votre imagination et votre réflexion.

Ensuite, il faut travailler en bonne intelligence et pour cela, toujours penser que ce qui compte, c’est le récit. Peu importe qui a eu à la base telle ou telle idée de personnages, de dialogue, de rebondissements. On peut parfois confondre le fait d’avoir réussi à coucher sur le papier une idée avec le fait qu’elle soit bonne ! Il faut se méfier de ça. Ce n’est pas parce que vous avez réussi à créer quelque chose que c’est suffisant. Au contraire, c’est là que tout commence ! Il y a une deuxième étape qui consiste à se demander si c’est intéressant, judicieux, pertinent. Ecrire, c’est un constant travail et re-travail. On peut avoir une idée et écrire un premier jet très vite, mais ce n’est que le début, il faut gratter, voir ce qu’il y derrière.

Quand on écrit parfois on est le premier étonné, à la relecture, de voir ce qu’on a mis sur le papier, on se demande par exemple : “pourquoi j’ai créé ce personnage avec telle ou telle caractéristique ?”. A ce moment là, ce n’est pas forcément réfléchi mais même si c’est inconscient, cela a un sens qu’il faut pouvoir aller chercher.

Est-ce que tu as des affinités avec des genres ou des formats ?

Mon genre de prédilection c’est la comédie absurde, humaniste, à la fois inspirée d’un certain théâtre yiddish, de l’humour juif, d’une vision amusée et en même temps lucide et désenchantée de l’existence. Je regarde mes personnages par le biais de leurs défauts, de leurs faiblesses, de leurs névroses, de leurs hypocrisies. C’est plus riche et plus réaliste.

Mais je les regarde tous avec tendresse en me disant que je suis comme eux ! Je ne les juge pas, je les montre.

D’un autre côté, j’ai développé un vrai goût, et une vraie maîtrise du thriller avec des psychologies de personnages assez fouillés et des situations où l’on essaye à la fois d’être dans le côté palpitant du polar et du thriller et en même temps dans l’humain, ses failles, ses faiblesses, sa grandeur aussi, sa quête de dignité. Sachant que j’aime bien essayer d’implanter un univers dans l’autre. Après, j’écris surtout des 90' mais j’aime bien le principe de la série qui permet de développer des personnages et de fouiller leur psychologie, rapprochant le scénariste du romancier. La série, c’est le nom moderne du feuilleton et l’origine du feuilleton, c’est le roman feuilleton…

Dans les polars que j’écris actuellement, je construis des duos qui lorgnent vers le buddy movie et vers la comédie tout en les inscrivant dans une histoire dramatique, sombre, avec des enjeux forts…

Pour essayer de mixer les deux univers, je mélange ma tendresse et ma compassion pour les personnages, mon regard amusé et j’espère amusant sur eux avec le rythme, la construction et les implications morales et psychologiques du polar et du thriller.

J’aime l’atmosphère du polar, les rebondissements, les jeux de (fausses) pistes… J’ai même écrit un polar uchronique 36 (sur Paper to Film) qui se passe dans une réalité alternative où la première guerre mondiale n’a pas eu lieu, alors que la monarchie a été rétablie en France. Une manière en quelque sorte de lier ma passion pour « l’histoire » avec les histoires…

Quand j’ai tourné mon premier film, l’un des acteurs qui jouait dedans m’avait dit : “tu devrais faire du polar”. Je ne voyais pas ce qu’il voulait dire par rapport au film que l’on était en train de faire, qui était une comédie décalée. Finalement il avait raison, au niveau de la construction dramatique et de l’atmosphère. Derrière la comédie, c’est la pâte humaine qui m’intéresse, les gens plongés dans des situations complexes, inextricables, difficiles, douloureuses. Que se disent ils ? Que se passe-t-il ? Comment évoluent-ils ? Je prends la position du spectateur curieux et amusé par l’espèce humaine. C’est Charlie Chaplin qui disait, en gros, “la différence entre le drame et la comédie, c’est la distance”. Si je filme quelqu’un qui marche dans la rue et glisse sur une peau de banane, cela va faire rire. Si c’est moi qui marche dans la rue et qui glisse sur une peau de banane, je vais me faire mal et cela ne me fera pas rire. C’est la distance qui transforme le drame en comédie.

Quelle serait ta relation idéale avec un producteur ?

J’essaie toujours de me mettre à la place des gens avec qui je travaille. Donc, quand je travaille avec un producteur, j’essaie de me mettre à sa place. Je sais quelles sont ses contraintes, je sais que lui même est parfois dans une situation d’intermédiaire avec d’autres, les diffuseurs notamment et qu’il essaie comme moi de maintenir la cohérence du projet. De ce fait, je suis en général assez souple et ouvert. J’essaie de trouver le bon compromis qui permet au projet d’avancer. Je suis plus un homme de compromis qu’un homme de rapport de force. Ce qui compte pour moi c’est que le projet avance, en gardant bien sûr son intégrité, en préservant les raisons qui m’ont amené à l’écrire. Evidemment, on doit toujours s’adapter. Un scénario, c’est évolutif.

C’est la grande différence entre écrire un livre, peindre un tableau ou écrire et réaliser un film. Il y a tellement d’intervenants extérieurs, qui sont tous des gens à convaincre et qui doivent entrer dans votre vision mais qui en ont une propre, ce qui est bien normal.

Il faut arriver à ce que le projet s’imprègne des uns et des autres et prennent le meilleur de chacun, tout en gardant ce qui faisait au départ son originalité, ce qui était sa personnalité propre ! Ce n’est pas facile. Alors qu’évidemment, un écrivain est beaucoup plus libre, il écrit ce qu’il veut et après c’est le lecteur qui choisit ce qu’il en fait, mais lui aura produit son œuvre, sans intermédiation, sans l’intervention de qui que ce soit. Et même s’il n’est pas publié, il aura pu la créer alors qu’un scénariste n’est qu’au milieu du gué quand le scénario est fini…

Le producteur idéal c’est quelqu’un qui est profondément intéressé par ce qu’il a lu. On ne travaille jamais aussi bien que quand le producteur est amoureux du projet comme l’auteur… Ce qu’il faut, c’est que le producteur croit au projet, autant voire plus que l’auteur, et qu’à deux, ils forment un duo solide.

D’une certaine manière, je n’ai pas encore rencontré, en cinéma, un tel producteur et c’est peut-être pour cela que je n’ai fait que deux longs-métrages en tant que réalisateur. En revanche, en télévision, j’ai rencontré des producteurs avec qui cela a été très agréable de travailler car il y avait cette lecture pertinente, cette conviction commune, cette envie de faire avancer le projet.

Charlie Chaplin disait aussi : “D’une certaine manière, aucun cinéaste ne peut se prétendre artiste, sauf s’il fait tout, c’est à dire qu’il est à la fois auteur, réalisateur, qu’il prend en charge la musique, le montage etc”. Lui le faisait. A partir du moment ou il y a d’autres intervenants qui arrivent, il y a plusieurs artistes, qui amènent chacun leur point de vue autant que la maîtrise de leur art. De là l’intérêt du showrunner. C’est d’ailleurs quelque chose qui m’intéresse beaucoup car cela s’inscrit dans cette dynamique. J’aimerais travailler comme showrunner sur un projet dont je suis à l’origine et superviser le travail d’équipes artistiques, auteurs, directeurs de castings mais aussi décorateurs, chef op, etc… Cela devient un travail de réalisateur de scénario. On n’est plus seulement dans l’écriture, on à du recul et en même temps on est garant de l’esprit, et on doit nourrir tout cela par des idées nouvelles et des gens nouveaux.

As-tu déjà répondu à des appels à projets ou fait des résidences ?

Je n’ai pas répondu à beaucoup de ces dispositifs. J’ai même rarement demandé des aides au CNC. Quand je l’ai fait en 2016 et que j’ai eu l’aide à l’écriture pour MUSLIM FAST, cela a été une grande surprise pour moi. Mais les résidences par exemple, ça m’intéresse.

Mes courts-métrages, je les ai faits sans aide. De même pour les longs. On pouvait à l’époque produire des films à petits budgets avec une seule chaîne, canal, pour peu qu’elle s’enthousiasme pour le projet. Les diffuseurs, les financiers, les distributeurs construisaient aussi des relations de longs termes avec les producteurs, ils se faisaient confiance. Maintenant il y a beaucoup plus d’intervenants, de décideurs, de comités de lecture, des conseillers de programme… Les gens changent rapidement donc c’est plus difficile de créer des relations.

Les enjeux aussi ont changé. A l’époque, le cinéma français produisait plus de petits films d’auteurs, maintenant les enjeux sont plus lourds, les budgets plus importants et la prise de risque plus importante de ce fait.

Que penses-tu de Paper to Film ?

J’ai été surpris par la proposition puis je suis allé voir en détail. J’ai trouvé l’idée bonne et même audacieuse, parce qu’elle consiste à faire confiance à un réseau large alors que ce métier fonctionne sur des réseaux fermés et étroits.

A partir du moment où le projet est sélectionné, il est lisible par un certain nombre de gens qui ne connaissent pas l’auteur à priori et qui doivent juger sur pièce.

Dans l’audiovisuel, cela fonctionne beaucoup par l’entregent et le réseau, pas toujours par l’analyse froidement objective des qualités ou des défauts d’un projet.

Paper to Film c’est l’inverse! Vous dites aux gens : « jugez sur pièce, vous aimez ou non, cela vous intéresse ou non, mais il n’y a pas de passe-droit. »

Vous créez une sorte de réseau « objectif » et ouvert. Je trouve cela plutôt culotté parce que ce n’est pas le mode de fonctionnement de l’audiovisuel en France. J’espère que cela va marcher.

Ses projets sur Paper to Film

36 : “ET SI… EN 1936, LA FRANCE ÉTAIT UNE MONARCHIE ? ET SI… ELLE AVAIT MIS AU POINT LA BOMBE ATOMIQUE ? ET SI… LA PREMIÈRE GUERRE MONDIALE APPROCHAIT A GRAND PAS !”

Le PLAN C : “TANGUY A L’ENVERS !”

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