Retours d’expériences du Festival de Valence 2022

Au cours de la 25° édition du Festival de scénaristes et de compositeurs de Valence, nos équipes ont pu rencontrer et échanger avec les différents festivaliers. Ces derniers ont accepté de partager avec nous leur expérience du Festival, ce qu’il sont venus chercher et ce que cela leur a apporté.

Orlane
Paper to Film
7 min readJun 18, 2022

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Capucine De Lavigne

Scénariste, Capucine De Lavigne nous révèle comment s’est déroulé son marathon d’écriture de court-métrage.

Je participe cette année au Marathon d’écriture du court-métrage en 48h où nous sommes quatorze à devoir écrire un court-métrage d’une dizaine de minutes à partir d’un sujet donné. Nous rencontrons les parrains et marraines qui nous sont assignés après les premières 24H. Ces derniers nous font part de leurs conseils et de leurs retours sur ce que nous avons écrit. Puis le lendemain, nous devons rendre la dernière version au jury : un scénario en continuité dialoguée.

Le marathon était une superbe expérience qui nous a beaucoup soudée entre marathoniens grâce à cet exercice très intense. Aussi, dans un autre cadre, nous pourrions avoir tendance à mettre du temps à écrire. Cependant la contrainte des 48H nous pousse à nous dépasser. Il est donc agréable de pouvoir rentrer chez soi avec un scénario complet présentable. De manière plus générale, le Festival que nous avons fait m’apporte une visibilité sur ce que je suis capable d’écrire. Cela m’a permis de faire des rencontres humaines et enrichissantes avec d’autres scénaristes, producteurs et réalisateurs venus assister au pitch.

Mathieu Rochet

Scénariste et réalisateur, notamment de Lost in Traplanta et de Lost in California (Arte), Mathieu Rochet nous parle de son expérience de parrain sur le Festival de Valence.

J’ai été en compétition il y a cinq ans, où j’ai été parrainé par Michel Leclerc. Cette année, c’est Charles Houres qui m’a invité pour être un des parrains sur le marathon de composition de musique. Je pense que c’est mon profil de réalisateur tourné vers la musique qui a participé au fait que je sois sélectionné pour être un accompagnant. Ce rôle est particulièrement important puisque nous suivons au cours du marathon de jeunes auteurs qui en sont à leurs débuts et pour lesquels chaque rencontre compte.

On dort très peu lors du Festival puisqu’on peut y faire des rencontres autant de jour que de nuit. C’est très intense et pourtant on aimerait que cela ne s’arrête pas, car toutes les personnes que j’ai pu rencontrer étaient superbes. Les personnalités présentes à Valence sont toujours intéressantes et nous permettent de faire le plein de conseils, d’expérience et d’apprendre un maximum des autres. Après avoir passé beaucoup de temps en salle de montage, c’est toujours bon de profiter de moments au soleil !

Antoine Paris

Scénariste de la sélection officielle en Fiction et Documentaire Sonore, Antoine Paris raconte comment s’est déroulé son pitch.

C’est Eléonore Hergot, que je connais grâce au théâtre d’improvisation, qui m’a invité à participer au Festival. J’ai fait le pitch des bleus l’année passée et ça a été une très belle expérience. Cette année, j’ai participé à l’atelier Fiction Sonore qui présente des projets très variés et ambitieux. La séance de coaching est une belle opportunité, qui m’a permis de faire avancer mon scénario. On ne participe pas de la même manière en tant que lauréat qu’en tant que festivalier. Lorsqu’on fait cet atelier, c’est très intense car on se concentre sur la préparation de notre pitch. Après mon passage, j’ai eu plus de temps pour rencontrer des auteurs, des réalisateurs et des producteurs.

Globalement, il y a une atmosphère très bienveillante qui nous permet de faire avancer nos projets dans un cadre favorable. Nous pouvons aussi donner à nos projets une toute autre maturité grâce aux nombreux exercices et échanges qui ont lieu durant le Festival. Il y a un aspect de laboratoire d’idée unique où les auteurs et leurs créations se font écho afin de se faire progresser mutuellement.

Pierre Sabrou

Scénariste, Pierre Sabrou est venu cette année assister aux pitchs de ses camarades et profiter du Festival en tant qu’accrédité professionnel.

Il y a deux ans j’ai été sélectionné dans la catégorie long-métrage avec Le Duc, c’est comme ça que j’ai connu le Festival et que je suis présent aujourd’hui. Mon objectif premier en venant à Valence est de rencontrer des producteurs. Je viens aussi ici pour rencontrer d’autres professionnels du secteurs pour échanger, découvrir de nouvelles choses et profiter des expériences des uns et des autres. C’est une occasion de se faire de nouveaux amis ou futurs co-auteurs.

J’ai pu rencontrer des personnes très intéressantes au Festival cette année. C’est le jeu du speed dating : on a vingt minutes avec un producteur pour discuter. C’est un temps très court pour créer une vraie complicité mais cela permet de se présenter, d’avoir une véritable première accroche et de pouvoir envoyer un mail qui ne soit pas anonyme à une production identifiée.

Franz Griers

Scénariste et réalisateur, Franz Griers nous partage son expérience de la sélection officielle en court-métrage où il a présenté Déviation.

J’ai postulé à Valence parce que je trouvais génial le concept de bosser son projet dans un workshop, puis de le pitcher devant un panel de professionnels avant de rencontrer des producteurs. Il est assez unique de concilier ces trois paramètres ensemble et c’est pourtant ce que propose ce Festival. Le workshop dure 48 heures. Il sert à la fois à retravailler le scénario mais aussi à s’entraîner au pitch. Les retours précis et pertinents de mon parrain Joris Morio ont permis à mon projet de faire des bonds de géants. L’exercice du Pitch est plus complexe qu’il n’y paraît mais tout autant intéressant. Il permet de revenir à l’essentiel du projet et de se concentrer sur l’essence même du scénario. Il faut raconter son film mais d’une manière accrocheuse, mettre en avant ces atouts, ses thèmes forts et ce qui fait sa singularité.

J’ai également rencontré des producteurs avec qui j’ai pu avoir des échanges merveilleux, où j’ai pu sentir que mon projet faisait écho. La prochaine étape est d’apporter quelques retouches au scénario et de l’envoyer aux personnes que cela intéresse. Le Festival ne s’arrête pas samedi pour moi !

Sophie Montemagni et Mickaël Justiniano

Sophie Montemagni et Mickaël Justiniano forment un duo de co-auteurs très productifs qui ont présenté cette année Institoris pour la sélection officielle en Fiction ou Documentaire Sonore.

Valence est un des festivals les plus importants pour les scénaristes. Nous venons tous les deux de l’image, mais nous avions envie de nous essayer à cet exercice d’écriture audio. Valence est d’autant plus essentiel lorsqu’on a un projet de fiction sonore, puisque ce format est très peu représenté dans d’autres festivals. Les workshop permettent de faire énormément évoluer un projet. Il y a eu beaucoup de remise en question, mais dans une telle atmosphère bienveillante, cela nous pousse à faire confiance aux autres et à prendre des risques qu’on n’oserait pas prendre ailleurs.

Valence est donc l’occasion de faire des rencontres dans un cadre bienveillant autant qu’enrichissant et professionnel. Cela nous amène à tirer le meilleur de nous-même et de nos projets. Les rencontres que nous avons faites après le pitch ont été super intéressantes et nous confirment que le projet a le potentiel d’aller jusqu’au bout. Le fait de parler des projets, de voir les réactions positives, l’engouement, nous pousse à continuer et nous donne envie de faire pleins de choses une fois rentrés chez nous.

Amélie Foulatier

Scénariste spécialisée en séries, Amélie Foulatier nous dévoile les coulisses du marathon d’écriture du court-métrage auquel elle a participé cette année.

Le Festival de Valence fait la part belle aux scénaristes et j’avais donc très envie d’y participer. Le marathon du court-métrage me semblait être un excellent point d’entrée parce que ce n’est pas un format pour lequel j’écris beaucoup. Cela représentait donc un challenge créatif pour moi. C’est très stimulant d’être face à soi-même, avec un sujet imposé et de devoir produire quelque chose en 48 heures avant de le pitcher devant une audience professionnelle.

Le marathon est autant une expérience créative qu’humaine. Les accompagnants étaient très pertinents et efficaces et ont aussi permis de proposer un cadre bienveillant. L’émulsion de groupe nous a nourri les uns les autres autant dans notre expérience que pour nos projets. Nous n’avons pas hésité à discuter de ce que nous avons écrit et à nous entraider. Rien que pour cette super expérience, le Festival valait le coup.

Mathieu Vilbert

Compositeur, Mathieu Vibert nous raconte ce que lui a apporté le Festival de Valence cette année.

Ce qui est fabuleux grâce à ce genre de Festival, c’est que je peux rencontrer des scénaristes et réalisateurs qui sont aux prémices de leur projet. J’ai fait beaucoup de belles rencontres, les participants étaient tous enthousiastes et bienveillants, scénaristes comme producteurs. Les quelques conférences auxquelles j’ai assisté m’ont permis de mieux comprendre les scénaristes et certains points du fonctionnement du marché.

La ville et les animateurs sont superbes. Je n’en retire que du positif ! Rencontrer des gens permet a minima de mettre en place de belles choses pour la suite en amorçant un premier échange. C’est la première fois que je fais ce Festival et certainement pas la dernière.

Sarah Froment

Scénariste, réalisatrice et membre de l’association de Backstory, Sarah Froment s’occupe cette année de l’encadrement des modules du Festival.

Backstory, l’association des anciens du Master scénario de l’Université Paris Nanterre, est partenaire du Festival. Nous travaillons avec Valence pour apporter notre soutien dans l’encadrement des modules auxquels peuvent assister les accrédités bleus. Les associations d’anciens étudiants sont là pour faire la transition entre le monde de l’enseignement et le monde professionnel. Ce passage est souvent compliqué dans ce métier. C’est pour cela qu’il me semble important d’apporter notre soutien aux scénaristes émergents qui viennent au Festival.

D’autre part, en tant que scénariste, je viens aussi pour faire des rencontres et assister aux événements organisés par le Festival. Le Festival est souvent une occasion de faire le point sur ses propres projets tout en échangeant et en discutant dans un contexte bienveillant. J’ai pu rencontrer beaucoup de monde avec de bonnes idées qui m’ont challengée et qui m’ont permis de nourrir mon amour du métier. A chaque participation, je re-confirme ma vocation et ma profession. Au fil des rencontres je m’affirme de plus en plus dans ma position de scénariste et ça fait du bien.

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